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 Le Panthéon Celtique

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Auetos
Odacos Nemeton Rennina
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MessageSujet: Le Panthéon Celtique   Le Panthéon Celtique EmptyJeu 19 Jan 2006 - 14:06

OINALIO (La Monade)


Au commencement ce monde n’était que non-Etre sans dualité, et l’Etre sortit du non-Etre. C’est ainsi que se pose le problème de l’origine des dieux, des hommes et du cosmos.
A quoi pouvait bien correspondre cet état mystérieux et fondamental, ce noyau vide de l’être vivant ?
Etait-ce là le principe même de l’être au-delà des formes ?
Ce vide était-il le substrat de l’existence même ?
Y avait-il un substrat de la matière, un autre du temps comme il semblait en exister un de la pensée ?
Ces divers substrats étaient-ils les aspects d’un autre substrat unique plus subtil encore ?

Les druides méditèrent longtemps sur ces problèmes et ils nous ont légué quelques-unes de leurs conclusions.


Les continus perceptibles :

Lorsque nous essayons d’arriver à la source d’un aspect quelconque du manifesté, nous sommes amenés à conclure qu’il doit exister, au-delà des formes et des apparences, un état causal, un continu non différencié duquel cet aspect ne serait qu’un développement apparent.


Espace, temps et pensée :

Le plus apparent des substrats continus qui sert de support aux formes du monde perceptible semble être l’espace. L’espace vide absolu est défini comme un continu sans limites, indifférencié et indivisible et dans lequel sont construites les divisions imaginaires de l’espace relatif. La localisation apparente des corps célestes et leurs mouvements créent l’illusion d’une division qui n’apparaît réelle que du point de vue de nos perceptions limitées, car « l’espace intérieur de la jarre n’est pas réellement séparé de l’espace extérieur ».
Il n’était pas distinct lorsque la jarre n’était pas formée et ne sera pas distinct lorsque la jarre sera brisée ; il ne saurait donc être réellement distinct pendant que la jarre existe.
D’une manière analogue le substrat du temps est continu. Ce temps absolu est une éternité toujours présente, inséparable de l’espace.
Le troisième des continus perceptibles est la pensée. Tout ce qui existe apparaît avec une forme définie, dans un système coordonné. L’univers semble, en tout, être la réalisation d’un plan, la matérialisation d’un rêve organisé. C’est pourquoi le monde visible doit être considéré comme la forme cristallisée de la pensée d’un créateur.


Les trois formes de l’être :

Si nous envisageons le Cosmos non pas comme un mécanisme inconscient mais comme un état créatif, comme la manifestation d’une pensée, d’une volonté, nous sommes conduits à chercher un substrat actif, nous pourrions presque dire, vivant, pour chacun des continus perceptibles.
Le substrat de l’espace apparaît alors comme étant l’existence, le substrat du temps, l’expérience ou jouissance, le substrat de la pensée, la conscience.


L’existence, substrat de l’espace :

Pour qu’un lieu, un emplacement, une dimension puisse exister, il faut qu’il y ait quelque chose à y placer, une forme quelconque d’existence. Le non-existant ne peut avoir de lieu ni de mesure. Donc l’existence doit précéder l’espace.


L’expérience ou jouissance, substrat du temps :

Le temps n’existe que part rapport à une perception. Un temps non perçu ne peut avoir de durée, ne peut être la mesure de rien. Le principe de la perception doit donc précéder le temps. Cette perception première, potentielle, indifférenciée, ce premier principe de l’expérience correspondrait à la jouissance parfaite, à la joie pure, absolue qui est la nature ultime de l’existence.
« Sache que le principe de tout est la jouissance. De la jouissance tous les êtres sont nés, une fois nés ils sont maintenus en vie par la jouissance et quittent ce monde pour retourner à la pure jouissance. » (Taittirîya Upanishad)

Le Dieu-bon, Dagodeuos, qui est le principe de la désintégration, la source d’un univers qui s’étend (se désintègre), est le principe du temps, le destructeur, et est en même temps le principe de l’expérience, de la jouissance, dont le symbole est la source de vie, la source du plaisir, le phallus. La jouissance qui est la vie, et le temps qui est la mort, apparaissent donc comme les deux aspects d’une même entité. La source de la vie et de l’immortalité est la même que celle de la mort, un symbole qui s’exprime dans toutes les traditions par l’union de l’amour et de la mort.


Le Soi ou âme, substrat du conscient :

Le substrat de la pensée est la conscience. Une pensée ne peut exister que dans un esprit conscient. Il ne saurait y avoir de pensée sans penseur, sans quelque forme d’individualité consciente de son existence. La conscience apparaît donc comme le substrat inévitable de la pensée et est inséparable de la notion d’existence individuelle, de soi, d’être personnel et durable. C’est parce que la conscience est nécessairement liée à la notion d’individualité que le lieu de la conscience universelle est appelé le Soi. Cette Immensité informelle, substrat ultime de la conscience, peut être éprouvé comme un vide, un silence, une obscurité totale dans la région sans limite qui s’étend au-delà de l’esprit, au-delà de l’intelligence.
« Ce Soi n’est ni ceci, ni cela ; impalpable, on ne peut le saisir ; éternel, il ne peut être détruit ; sans attachements, il n’a point de contacts ; libre, il ne connaît pas l’inquiétude ; rien ne peut lui porter atteinte. » (Brihad-dranyaka Upanishad)

Echappant aux liens de l’espace et du temps, le Soi ou âme individuelle est aussi minuscule qu’un atome, aussi vaste qu’un univers.

L’âme, le Soi, est une unité qui relie tous les êtres individuels. Elle constitue un continu indivisible dans lequel les êtres apparaissent comme des entités conscientes individuelles. Chaque chose existante enveloppe une parcelle de l’âme comme chaque forme enveloppe une parcelle d’espace et chaque durée une parcelle de temps. Toutefois, bien que le parcellement de l’âme donne l’existence à des êtres individuels, un peu comme le parcellement de l’espace donne leur forme aux amphores, l’âme individuel n’est jamais réellement séparée de l’âme universelle, du Soi, substrat continu de la conscience universelle.
En tant que substrat de la conscience, l’Anamu est le Soi, la nature profonde de toutes les divinités, de toutes les formes de l’Univers manifesté, de tous les êtres vivants. Le Soi est la somme de tous les dieux.
« Tous les dieux sont le Soi et tout est dans le Soi ; » (Manu smriti)

« Ce Soi en vérité est en dessous, ce Soi est en dessus, ce Soi est à l’ouest et à l’est. Ce Soi est dans le sud, ce Soi est dans le nord. Ce Soi en vérité est l’univers entier ; » (Chândogya Upanishad)

« Il n’est pas né et ne meurt point. Il n’est venu de nulle part et il n’est devenu personne. Jamais né, perpétuel, éternel, primordial, il n’est point détruit quand le corps est détruit. » (Katha Upanishad)


Le Moi et le Soi :

Il existe une profonde différence entre la notion du Soi ou âme, et l’entité formant l’individualité, le Moi. L’âme est un continu qui existe au-dedans et au-dehors de toutes choses. Le Moi n’est qu’un nœud temporaire, un point particulier de la conscience où sont liées ensemble différentes facultés universelles.
Le Soi peut exister indépendamment de toute notion particularisée, sans pensée. Il n’en est pas de même du Moi, centre de la vibration qui est la pensée.


La réalisation du Soi :

La réalisation du Soi, de l’âme universelle, est la forme d’identification avec l’Etre absolu à laquelle l’homme peut avoir accès par sa nature même. Le Soi est l’absolu de l’Homme. Il n’existe pas pour lui d’autre réalité transcendante.
Le point où s’accomplit l’identification de l’âme universelle et de l’âme individuelle, le point ou tous les êtres deviennent un, est appelé le point-limite. C’est de ce point que commencent l’espace, le temps et toutes les formes de la manifestation et c’est dans ce point qu’elles sont finalement résorbées.
« Le Soi est un pont qui relie ces mondes pour les empêcher de se disperser. Ni le jour ni la nuit, ni l’âge ni la mort, ni le bien ni le mal ne peuvent passer ce pont. Tous les maux s’arrêtent en deçà car le monde de l’Immensité est hors d’atteinte du mal. C’est pourquoi lorsqu’ils passent ce pont, les aveugles recouvrent la vue, ceux qui étaient liés sont libérés, ceux qui souffraient ne souffrent plus. En traversant ce pont, la nuit devient pareille au jour car ce monde de l’Immensité n’est que lumière. » (Chândogya Upanishad)

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MessageSujet: Re: Le Panthéon Celtique   Le Panthéon Celtique EmptyJeu 19 Jan 2006 - 14:09

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La Monade (Oinalio), substrat commun :

L’hypothèse que les trois continus de l’espace, du temps et de la conscience peuvent être les aspects divers d’un substrat causal plus subtil encore, ne pourra jamais être vérifiée puisque tous ses éléments sont au-delà de nos moyens de perception et de toutes nos méthodes de raisonnement.

On appelle ce substrat possible, imaginaire, la Monade, Oinalio.

L’Oinalio qui peut être décrite comme le continu Espace Temps Conscience, serait le stage ultime et absolu dans lequel sont unies l’Existence, source de la forme spatiale, la Conscience ou Connaissance, base de la pensée, et la durée sans limite ou Eternité, base de l’expérience ou jouissance. L’Oinalio est donc défini comme « l’unité indivisible de l’Existence, la Conscience et l’Eternité ».

Ce principe ultime demeure au-delà de la portée de la forme, de la pensée, de l’expérience, au-delà de toutes les catégories du manifesté, au-delà du temps, au-delà de l’espace, au-delà du nombre, au-delà des noms et des formes, au-delà de l’intelligence et de la parole. C’est le lieu duquel « l’esprit et la parole retombent, n’ayant plus prise ».
« De cela qui est hors de l’atteinte de la vision, de la parole et de l’esprit, nous ne savons rien, nous ne comprenons rien. Comment pourrions-nous expliquer ? Cette chose qui est autre que tout ce qui est connaissable est au-delà de l’inconnu. » (Kena Upanishad)

Ce stage ultime ne peut être appelé non-être, ni être. Il n’est ni un, ni plusieurs. Nous pouvons seulement le définir négativement en disant qu’il n’est rien de ce que l’homme peut savoir ou concevoir, ni dieu, ni homme, ni chose. Nous ne pouvons chercher à en parler que négativement en l’appelant le non-duel, l’inconnaissable, l’informel, l’inchangeable, l’illimité. Il est ni positif ni négatif, ni mâle ni femelle.
« C’est une essence invisible, inactive, insaisissable, inqualifiable, inconcevable, indescriptible, sans contact avec le manifesté, et que nous cherchons à représenter par le terme de Soi. C’est le quatrième degré du non duel, non manifesté de l’être, calme, paisible, favorable au-delà des trois degrés de l’existence physique, subtil et causale et des trois degrés correspondants de l’expérience, les états de veille, de rève et de sommeil profond. » (Mândûkya Upanishad)

Cette monade, cette immensité, ce vide, cet inconnu, cet absolu non existant semble être la nature la plus profonde de toutes choses.
« Elle est l’audition de l’audition, la pensée de la pensée, la parole de la parole, le souffle du souffle, la vision de la vision. » (Kena Upanishad)

« Ce que la parole ne peut exprimer, mais par quoi la parole est exprimé, sache que cela est l’Immensité et non pas ce qu’on adore ici-bas.
« Ce que la pensée ne peut concevoir, mais par quoi la pensée est pensé,e sache que cela est l’Immensité et non pas ce qu’on adore ici-bas.
« Ce que le regard ne peut voir, mais par quoi le regard voit, sache que cela est l’Immensité et non pas ce qu’on adore ici-bas.

« Ce que l’ouie ne peut entendre, mais par quoi l’ouie entend, sache que cela est l’Immensité et non pas ce qu’on adore ici-bas.
« Ce que le souffle ne peut respirer, mais par quoi le souffle respire, sache que cela est l’Immensité et non pas ce qu’on adore ici-bas. » (Kena Upanishad)


Lorsqu’on identifie l’Univers à l’Oinalio, il ne s’agit évidemment pas seulement de l’univers physique mais de la totalité des principes universels. Le monde des formes perceptibles ne constitue pas plus l’univers entier que les membres et les organes physiques du corps ne constituent la totalité de l’homme.

Il existe une vie intérieure, une conscience cachée qui régit chaque aspect de l’existence, chaque forme de la nature. Des divinités, qui sont des aspects de la Conscience cosmique, gouvernent les mouvements des astres aussi bien que les fonctions de notre corps. Emprisonné dans son corps, l’homme ne possède pas d’autre système de référence que les impressions que ses sens et son cerveau lui communiquent. Seul son univers intérieur est réellement accessible à l’homme. C’est seulement par analogie avec ses propres formes que l’esprit peut décrire ce qui s’étend au-delà de ses limites.
A cause de cette limitation, il semble qu’il y ait, à chaque niveau de la connaissance, une équivalence absolue entre la structure de l’homme lui-même et la structure de l’univers tel que l’homme le perçoit ou le conçoit. Il est donc légitime de comparer l’univers à un homme immense avec un corps, des facultés et un esprit qui le dirige. Ceci n’est qu’une analogie mais nous n’avons aucun moyen d’en établir une plus justifiée. Nous pouvons décrire notre propre forme vivante comme un univers minuscule et trouver en nous-même le soleil, la lune, la terre, les éléments. Toute conception que nous pouvons avoir de l’homme et de l’univers n’est qu’un reflet mutuel de l’un et de l’autre.
L’homme, appelé l’univers-divisé ou microcosme, et l’Oinalio, appelé l’univers-total, le macrocosme ou « œuf », apparaissent comme deux êtres parallèles et similaires.
L’homme, vu par lui-même, occupe une place centrale dans la création, car il est le seul être moralement responsable de ses actions. L’état d’homme est donc la matrice de l’action. Les actes et les pensées de l’homme ont une puissance créatrice similaire à celle des actes et des pensées divins. En ce sens également l’homme ressemble à l’Oinalio.
« Je suis ce qu’il est. Il est ce que je suis. » (Bhagavad-Gîtâ)

Tous les degrés supérieurs de l’Oinalio peuvent être atteints à travers le macrocosme et le microcosme.
« Ce qui est ici est là, ce qui est là est ici, il erre de mort en mort celui qui voit une différence. » (Katha Upanishad)

L’Oinalio est l’Univers ; l’Univers est sa forme. L’Oinalio n’est pas un dieu personnel qui crée de rien. Il crée parce que créer est sa nature, sa vie, tout à fait comme notre corps crée des cheveux, des corpuscules sanguins, des sécrétions diverses et digère des formes de vie pour en former d’autres.

Du point de vue de l’homme, la manifestation de l’Oinalio a lieu dans trois ordres distincts. Le premier est l’ordre successif impliquant une forme de durée, le second est l’ordre locatif impliquant une forme d’espace et le troisième est l’ordre perceptif impliquant des degrés de conscience et par conséquence des plans différents de manifestation.

Du point de vue de la durée, l’Oinalio, l’Etre-total ou Tout-cosmique peut être envisagé sur trois plans qui sont appelés l’Impermanent, le Permanent et l’Immuable. L’Impermanent comprend les mondes physiques et subtils. Le Permanent représente les lois invariables qui régissent l’apparence, l’existence et la fin de l’Impermanent. L’Immuable est le substrat au-delà de la manifestation, au-delà du changement, au-delà de l’existence particularisée.
L’aspect impermanent de l’Oinalio est appelé la Personne-destructible ; l’aspect permanent est la Personne-indestructible ; le substrat est la Personne-immuable. C’est à ces trois niveaux qu’apparaissent les trois éléments constituant tout les êtres vivants qui sont : la substance, l’activité et la perception.

« La Personne-immuable est le milieu dans lequel se forme tout ce qui existe, amis elle reste elle-même au-delà de l’action, au-delà de la substance. Elle n’est ni le monde visible, ni son créateur, amis la source commune des dieux, le point de départ des causes efficientes et immanentes de la manifestations. » (Kalyâna, Shiva anka)
La Personne-immuable se manifeste sous cinq formes : Le Souffle-vital, expression de l’Impulsion-interne c’est-à-dire du Créateur, Bitumios, qui crée le rythme ; Les Eaux-primordiales, substance immanente de toutes substance apparente, sous l’expression de Lugus, l’Immanent ; Le Verbe, manifestation du Cœur où réside la Loi personnifié par Taranis, le Souverain-céleste ; Le Dévorant, manifestation de l’Impulsion-externe qui est Aedis, le Feu ; Le Dévoré, expression du Moi-transmigrant ou monade-vivante qui est Bannia, l’oblation, la victime, la semence-de-vie.

La Personne-indestructible, c’est le cadre stable dans lequel l’univers se développe. Ce pouvoir qui décide du futur des planètes aussi bien que de la croissance des brins d’herbes avant qu’ils n’existent, peut être identifié à l’Energie primordiale, on le représente comme le Souffle-vital.
Il est aussi la force qui apparaît lorsque les énergies latentes de la Personne-immuable se groupe et forment un nœud. Ce nœud constitue la première individualité car toute individualité, tout moi, est un point dans lequel différentes formes d’énergies sont nouées ensemble. Ce pouvoir est la cause efficiente de l’univers. Il apparaît sur trois plans appelés : Energie, Vie et Action.
Il peut être subdivisé en cinq éléments constituants : L’Impulsion-interne, est une tendance à s’exprimer, à se manifester. Elle correspond à la tendance orbitante et est donc un aspect de Bitumios, de l’Etre-immense ; Le Régent-intérieur, représente la force cosmique latente dans toutes les formes de l’existence. Il correspond à la tendance cohésive ou centripète et est donc un aspect de Lugus, l’Immanent ; Le Cœur, est le centre duquel émanent les lois naturelles qui régissent les choses. Il correspond à Taranis, le Souverain-céleste ; L’Impulsion-externe, l’activité perceptible qui se trouve dans les corps individuels, a la forme d’une combustion identifié avec Aedis, le Feu ; Le Moi-transmigrant, est la substance consumé par l’activité. Il est identifié à Bannia, l’oblation, la semence, le combustible.

Du point de vue du lieu, l’Oinalio se manifeste sur trois plans, dans trois ordres de choses correspondant aux divers circuits par lesquels il est perçu. Ces trois plans sont appelés : Le plan céleste, le plan individuel ou subtil et le plan des éléments ou plan sensoriel. Ces trois plans co-existent et se pénètrent l’un l’autre.

Sur le plan céleste, les cinq sphères sont : L’Auto-engendré, qui est l’aspect créatif de la Personne-immuable ; Le Souverain-suprême, qui est la nature de l’Auto-engendré ; Le Soleil, origine de toute évolution, source de tout ce qui existe dans un univers donné, est le nom attribué au Principe igné, qui dévore tout ; La Lune, fin de l’évolution, est le nom donné à l’oblation, le Dévoré, la substance dont se nourrit le principe igné, le Soleil ; La Terre, est la substance, l’aspect spatial de la personne-indestructible.

Sur le plan individuel, les cinq sphères sont : Le Non-manifesté, qui est la conscience ; Le Grand-principe, qui est l’intellect ; La Perception-mentale ; La Perception-intuitive ; Le Corps, forme individuelle de la Personne-destructible.

Sur le plan des éléments, les cinq sphères sont en rapport avec les cinq sphères de perception : La Caverne est l’espace dans lequel un univers particulier se développe, elle est une qualité de l’Ether ; Les Eaux-primordiales forment la substance causale dont la nature est celle de l’intellect, associé à l’élément Air ; La Clarté est le principe de la vue, de la perception mentale, associé au Feu ; La Sensation, la perception émotionnelle ou physique, est le principe su sens du goût, connecté avec l’Eau ; La Semence-de-vie, perception de la vie ou immortalité physique, est la manifestation tangible de la Personne-destructible, sans cesse mourrant et renaissant, elle est liée à l’élément Terre, au sens de l’odorat et au plaisir physique.

Du point de vue de la conscience, l’Oinalio a une triple forme, causale, subtile et physique. Ces trois formes correspondent aux trois tendances fondamentales et sont donc un équivalent cosmologique de la Trinertii.
Toute forme de manifestation a nécessairement un aspect causal, non manifesté et ne peut donc être distingué du substrat. Un aspect subtil, actif. Sa nature est l’intellect. Un aspect physique, qui inclut le mental et dont toute matière est la forme.
Dans l’Oinalio, le corps physique, somme de tous les corps physiques, est appelé le Glorieux et forme l’univers perceptible. Il est gouverné par Bitumios, le Seigneur de l’Immensité.
Le corps subtil de l’Oinalio, somme de tous les corps subtils, est appelé l’Embryon-d’or. Il est gouverné par Lugus, l’Immanent.
Le corps causal de l’Oinalio est appelé l’Omniscient. Il est gouverné par Dis-atir, le Père-destructeur.

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MessageSujet: Re: Le Panthéon Celtique   Le Panthéon Celtique EmptyJeu 19 Jan 2006 - 14:11

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TRINERTII (La Trinité)


Le terme Trinité provenant du mot Trinertii, signifiant « les trois forces » est le vocable par lequel on représente les trois éléments, c’est-à-dire les deux forces contraires et leur résultante, apparaissant lors du premier mouvement dans l’Immensité supra-causal et non différencié, Bitumon. Cette triade primordiale est la base de tous les aspects de l’univers. Ces trois forces de base sont mentionnées, en cosmologie, comme une attraction centripète, une force centrifuge et leur équilibre.

L’action centripète personnifiée par Lugus, « l’Immanent », « le Préservateur de l’Univers », est appelée biuotus (existence) car l’existence est une concentration d’énergie, une force d’agglomération. Sur le plan mental, cette force de cohésion, est la tendance qui crée la lumière, l’unité.

L’action centrifuge, appelée demera (obscurité), est la force de dispersion qui cherche à empêcher la concentration. Cette tendance vers la désintégration est le symbole de la dissolution finale de toute existence dans le Non-Être. Elle représente donc la libération. Cette force d’annihilation est personnifié par Dis-atir, « le Destructeur des mondes », aussi appelé Dagodeuos « le Bon-dieu », Sucaros « le Bienveillant ». On le retrouve en Gaule sous les traits du Sucellos « le Bon-frappeur ».

L’équilibre du centripète et du centrifuge, donne naissance à la troisième tendance, la tendance à l’orbitation, suimon, qui est à l’origine de l’activité. Elle est personnifiée dans le Créateur, « Celui-qui-est-éternel », Bitumios dénommé en mode gauloise Esus // Aesus // Aisus-os « Souffle-divin », « Dieu ».


Les trois tendances fondamentales et Trinertii :

Lorsque dans l’Immensité non différencié, la première tendance, le premier mouvement apparaît, ceci implique déjà l’existence de trois éléments : deux forces contraires et leur résultante. C’est pourquoi partant du non-duel, le premier degré de la manifestation est nécessairement une triade. Cette triade pénètre toutes choses et apparaît à la base de tous les aspects de l’univers physique ou mental. Ces trois forces de base ou tendances, ne peuvent, dans leur essence, être saisies par la pensée. Nous pouvons seulement essayer d’en comprendre la nature en observant leur action dans les différentes sphères de l’univers manifesté.
Bien que fondamentalement distinctes, les trois qualités sont inséparables et l’une ne peut exister sans les autres. Si nous mettons en avant leur unité, nous pouvons les considérer comme les aspects du pouvoir de manifestation de l’Immensité, Bitumon.
C’est en partant de l’état de repos absolu qui est la tendance désintégrante, demera, que les deux autres tendances apparaissent lorsque la manifestation commence, lorsque le premier remous apparaît dans l’Océan causal.
« Au commencement tout n’était qu’obscurité. Stimulée par la quiddité, cette obscurité devint instable et la forme de la tendance orbitante apparut. Stimulée elle-même, cette tendance orbitante devint instable et la tendance désintégrante, la tendance centrifuge apparut. Stimulée à son tour elle devint instable et la tendance cohésive se manifesta. » (Maitrâyani Upanishad)


Les trois états de l’expérience :

Les réalisations des trois tendances est liée à celle des trois formes de l’être : l’existence, la conscience et l’expérience. Nous retrouvons ici les substrats de l’espace, de la pensée et du temps. Cette réalisation a lieu respectivement dans les trois états de veille, de rêve et de sommeil-profond. L’état de veille est lié à suimon, c’est-à-dire Bitumios, le rêve à biuotus, c’est-à-dire Lugus et le sommeil-profond à demera, c’est-à-dire Dagodeuos.

La tendance orbitante qui dépend du substrat de l’espace est à l’origine de toutes les sphères de l’existence perceptible. Dans l’état de veille nous réalisons l’expérience de l’existence qui dépend de l’espace et du temps relatifs. Cet état est donc en rapport avec Bitumios, l’Être-immense, le Créateur. L’action et particulièrement l’action rituelle est la voie de réalisation correspondante.

Dans l’état de rêve nous réalisons l’expérience de la tendance centrifuge, substrat de la pensée qui représente le processus de la manifestation, du plan subtil du monde. L’homme qui rêve se comporte comme Lugus dormant, étendu sur l’Océan causal. La pensée, le savoir est la voie de réalisation correspondante. L’homme qui rêve en vérité recrée le monde.

Le sommeil-profond, qui est l’état inactif de la Conscience, est la perception de la félicité, l’état causal de l’expérience. La tendance désintégrante est l’aspect causal des trois qualités ; l’état de veille et l’état de rêve jaillissent de l’obscurité du sommeil-profond et se dissolvent en lui.
L’état de sommeil-profond est lié à Dagodeuos. C’est dans le non-agir, dans le silence complet de la pensée que nous pouvons réaliser le plus haut degré de conscience, la félicité parfaite de l’existence pure. Du point de vue des réalisations humaines, Dagodeuos représente la dissolution finale de l’individualité tandis que l’Immanent, le Préservateur, Lugus représente l’illumination suprême, la divine expérience du transcendant vers laquelle tend toute religion. En réalité les religions ne connaissent le plus souvent que l’aspect Lugus du divin et ne parlent que de la voie « Luguite ».


Les trois qualités et la manifestation :

La hiérarchie des trois qualités varie selon le point de vue duquel elles sont envisagées. Du point de vue de l’action humaine, demera est l’aspect inférieur, biuotus l’aspect le plus haut. Demera apparaît comme la mort, le mal, l’inaction, là où l’action seule semble donner des résultats. Cependant, du point de vue de la réalisation spirituelle où l’action est le principal obstacle, biuotus est l’aspect inférieur, celui qui lie par les liens du mérite et de la vertu, demera est l’aspect le plus haut, celui de la libération par le non-agir.

Dans le processus de la manifestation, des relations de plus en plus complexes apparaissent entre les trois tendances. Elles donnent naissance à divers types d’existence, à différents êtres, à des entités différentes.
Les divers plans de l’existence sont différenciés par la proportion relative des trois tendances.
Biuotus dans biuotus est la nature du Soi, de l’anamu.
Suimon dans biuotus est la nature de la divinité.
Demera dans biuotus est la nature de l’être vivant.
Biuotus dans suimon forme l’instrument intérieur, c’est-à-dire l’ensemble des facultés (le mental, l’intellect, le conscient et la notion du moi).
Suimon dans suimon est la nature des énergies vitales.
Demera dans suimon forme les sens.
Biuotus dans demera donne naissance aux principes des éléments.
Demera dans demera est la nature des formes inanimées du monde physique.

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MessageSujet: Re: Le Panthéon Celtique   Le Panthéon Celtique EmptyJeu 19 Jan 2006 - 14:19

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La Force de cohésion :

Dans la Trinertii cosmique, Lugus est le nom donné à la tendance cohésive ou centripète. Tout ce qui dans l’Univers tend vers un centre, vers un plus grand degré de concentration, de cohésion, d’existence, de réalité, tout ce qui tend à créer la lumière, la vérité, est représenté par Lugus.

« C’est Lug Lonnandsclech, fils de Cian, fils de Diancecht, et d’Eithne, fille de Balor. Il est fils adoptif de Tallan, fille de Magmor, roi d’Espagne, et d’Eochaid le Rude, fils de Duach. » (Cath Maige Turedh)

La tradition gaélique nous dit que Lugus est fils de Cenos (Lointain), fils du dieu médecin Deniacacteto (Prise-rapide) de la tribu des dieux d’Anna et d’Etnia (Contrée), fille de Belaros (le Tueur), roi des anti-dieux. Il est donc Lumière par son ascendance paternelle et Matière du côté maternelle.
Etnia est un des noms de la Déesse-mère. Mais ce n’est pas elle qui élève son enfant, c’est la déesse tellurique Talantio (Terre), personnification de l’Irlande c’est-à-dire de l’univers créé. Cette seconde mère, fille de Magomaros, roi de Maromagos, et d’Iuocatuos Garbos, fils de Dumacos Dallos, est l’épouse du roi des Uiri-Belgites, ce qui rattache Lugus à l’autre race dont les dieux triomphent dans les combats de Magosian Turronebo. Ainsi procède-t-il de la totalité des trois mondes. C’est pourquoi Lugus, la tendance centripète, tient assemblés les éléments de l’Univers. C’est lui qui est la cause de toute concentration, donc de la lumière, de la matière, de la vie. Il pénètre toutes choses, est en toutes choses, est la nature immanente de tout.


La Nature de Lugus :

L’Immanent, cause ultime du monde, nature de toutes choses, est partout présent, pénétrant tout, sans limites. Ses qualités, ses actions, les manifestations de son pouvoir sont infinies.
Ayant manifesté le monde, il est son guide et son souverain.
« Après Bres, Nuada fut à nouveau roi des Tùatha Dè. En ce temps-là il fit pour les Tùatha Dè à Tara un grand festin. Il y avait alors un guerrier qui approchait de Tara : son nom était Samildanach. Il y avait aussi deux portiers à Tara en ce temps-là. Quand l’un d’eux était là, il vit une troupe extraordinaire venir vers lui. Devant elle marchait un jeune guerrier aimable et beau, avec un équipement de roi.
« Ils dirent au portier d’annoncer leur arrivée à Tara. Le portier dit : Qui est-ce ?
« C’est Lug Lonnandsclech, fils de Cian, fils de Diancecht, et d’Eithne, fille de Balor. Il est fils adoptif de Tallan, fille de Magmor, et d’Eochaid le Rude, fils de Duach.
« Le portier demanda à Samildanach : Quel art pratiques-tu ? Car personne ne vient sans art à Tara.
« Pose des questions, dit-il, je suis charpentier. Le portier répond : Nous n’en avons pas besoin, nous avons déjà un charpentier, Luchtai, fils de Luachaid.
« Il dit, questionne-moi, ô portier, je suis forgeron. Le portier répondit : Nous avons déjà un forgeron, Colum Cualeinech aux trois nouveaux procédés.
« Il dit, questionne-moi, je suis champion. Le portier répondit : Nous n’avons pas besoin de toi. Nous avons déjà un champion, Ogme, fils d’Ethliu.
« Il dit à nouveau, questionne-moi, je suis harpiste. Nous n’avons pas besoin de toi. Nous avons déjà un harpiste, Abhcan, fils de Bicelmos, que les hommes des trois dieux choisirent dans le Sid.
« Il dit, questionne-moi, je suis héros. Le portier répondit : Nous n’avons pas besoin de toi. Nous avons déjà un héros, Bresal Echarlam, fils d’Eochaid Baethlam.
« Il dit alors, questionne-moi, ô portier, je suis poète et je suis historien. Nous n’avons pas besoin de toi. Nous avons déjà un poète et un historien, En, fils d’Ethaman.
« Il dit, questionne-moi, je suis sorcier. Nous n’avons pas besoin de toi. Nous avons déjà des sorciers, nombreux sont nos sages et nos gens ayant des pouvoirs.
« Il dit, questionne-moi, je suis médecin. Nous n’avons pas besoin de toi. Nous avons Diancecht pour médecin.
« Il dit, questionne-moi, je suis échanson. Nous n’avons pas besoin de toi. Nous avons déjà des échansons, Delt, Drucht et Daithe, Tae, Talom et Trog, Glei, Glan et Glesi.
« Il dit, questionne-moi, je suis bon artisan. Nous n’avons pas besoin de toi. Nous avons déjà un artisan, Credne Cerd.
« Il dit à nouveau, demande au roi s’il a un seul homme qui possède tous ces arts et s’il en a un je n’entrerai pas dans Tara.
« Le portier alla dans le palais du roi et il lui raconta tout : Un jeune guerrier est venu à la porte de l’enceinte. Il s’appelle Samildanach, et tous les arts que ta maison pratique, il les possède à lui tout seul, si bien qu’il est l’homme de chaque art et de tous.
« Il dit alors qu’on allât lui chercher le jeu d’échecs de Tara, et il gagna la partie. Il fit l’enclos de Lug.
« On raconta cela à Nuada. Qu’il entre dans l’enceinte, dit-il, car jamais homme semblable à lui n’a pénétré dans cette forteresse.
« Le portier le fit passer alors devant lui. Il entre dans la forteresse et il s’assit sur le siège des sages car il était sage en chaque art.
« La grande pierre pour laquelle il fallait les efforts de quatre vingt jougs, Ogme la traîna à travers la maison, si bien qu’elle fut devant Tara, à l’extérieur. Il portait ainsi un défi à Lug. Lug la jeta en arrière et elle fut sur le sol de la maison royale. Il jeta le morceau qu’Ogme avait placé devant elle, à l’intérieur, à côté de la maison royale, si bien que ce morceau fut entier.
« Qu’on nous joue de la harpe, dirent les troupes. Le jeune guerrier joua alors le refrain de sommeil aux troupes et au roi la première nuit. Il les jeta dans le sommeil depuis cette heure-là jusqu’à la même heure du jour suivant. Il joua un refrain de sourire et ils furent tous dans la joie et la gaieté. Il joua le refrain de tristesse si bien qu’ils pleurèrent et se lamentèrent.
« Quand Nuada vit les nombreux pouvoirs du jeune guerriers, il réfléchit s’il ne pouvait pas les délivrer de l’esclavage dans lequel ils étaient tenus par les Fomoire. Ils tinrent donc conseil à son propos. L’avis auquel se rangea Nuada fut de changer de siège avec le jeune guerrier. Samildanach alla sur le siège du roi et le roi se tint debout devant lui pendant treize jours. » (Cath Maige Turedh)


Les Lugoues :

Selon la conception druidique, le monde est divisé en trois sphères : la Terre, l’Espace et le Ciel. Respectivement habités par les hommes, les esprits et les dieux.
Etant la nature de toutes choses, il est donc inéluctable de trouver un Lugus dans chacun de ces mondes.
« Le Seigneur-du-feu, s’étant divisé en trois, réside dans ces mondes et tous les dieux selon leur hiérarchie, reposent sur ses rayons. » (Brihad-devatâ)

On dit, en Irlande, que Lugus avait deux frères. L’un s’appelait Lugus et l’autre se nommait Lugus, mais que ses deux frères sont morts en bas âge.

« Les voyants vénèrent dans leurs hymnes sous ces trois noms l’être qui, sous les trois formes du feu, réside dans les mondes qui sont nés. C’est lui qui resplendit dans le cœur de tout être. Ses noms sont le Feu en ce monde, l’Eclair ou le Vent dans l’espace, le Soleil dans les cieux. Il est ainsi connu sous le nom des trois dieux. » (Brihad-devatâ)

« Envisagées ensemble, comme un principe igné universel, les trois formes du feu sont appelées le Progéniteur. C’est pourquoi la divinité à laquelle sont adressés tous les hymnes sacrés pris ensemble est le Progéniteur alors que le dieu auquel s’adresse chacun individuellement peut être le Feu, l’Eclair ou le Vent et le Soleil. » (Brihad-devatâ)

Le mot Lugus vient indubitablement de la racine leux- signifiant « lumière » et « blancheur », Gr. leukos « blanc », La. lux, « lumière ». En tant que le pouvoir de cohésion duquel naît le soleil, Lugus, le Progéniteur, réside dans les trois mondes, il est la totalité des trois formes du Feu, des trois Lumières, les Lugoues.


L’image de Lugus :

La description de Lugus est mentionnée dans plusieurs récits. Ainsi nous pouvons lire dans la Tain Bo Cualnge que Lugus est « beau et grand, avec une chevelure courte, blonde et frisée, armé d’une lance à cinq pointes et d’un javelot dentelé, enveloppé d’un manteau vert retenu par une boucle d’argent. »

« Ensuite le Polytechnicien revêtit son équipement merveilleux, inconnu, d’outremer, à savoir sa chemise de lin, brodée de fils d’or sur sa peau blanche, et sa tunique bien connue, confortable, de satin multicolore habituel, de la brillante Terre-de-promesse, sur lui, à l’extérieur. Il revêtit son tablier compact avec sa boucle et son ouverture. Il prit sa nouvelle cuirasse d’or avec de belles gemmes d’escarboucles, avec de belles pommes incrustées d’or d’où retentissaient les appels d’une armée multiforme et inconnue. Il prit le large bouclier d’or, terrible, en bois rouge pourpre avec une pointe d’or très acérée et terrible, avec un umbo magnifique de bronze blanc et une bosse d’or bien disposée, avec des chaînes de vieil argent entrelacées et tendues, avec des courroies splendides marquées de nombreux signes. Il prit son épée longue, sombre et très tranchante, sa lance empoisonnée, large, cruelle, au fut épais, héroïque, à cinq pointes, dans l’autre main. Il saisit sa pierre de fronde pour le jeu de briser les boucliers des héros aux armes rapides. Il chercha sa massue de bataille à lourde tête pour en faire usage contre les crânes puissants. » (Do Chath Mhuighe Tuireadh Ann So)

De nos jours la description « anthropomorphique » la plus fréquente est celle de Lugus dans l’attitude du héros.
« Lug encourageait les hommes d’Irlande afin qu’ils livrassent ardemment la bataille et qu’ils ne fussent pas en esclavage plus longtemps. Lug chanta le chant ci-dessous, sur une seule jambe, avec un seul œil, en faisant le tour des hommes d’Irlande. » (C.M.T.)

« Lugh prit alors lui-même la forme d’une vieille femme au côté tors avec une jambe, une main, un œil, faisant le tour des armées respectives, prophétisant toute difficulté et toute mort aux Fomoire et disant des encouragements aux hommes d’Irlande. » (D.C.M.T.A.S.)


La signification symbolique de Lugus est :

1) Le manteau vert :

Dans notre tradition, créée au-dessus de l’immensité gelée du Pays du nord du monde, le vert est la couleur de l’éveil. L’éveil des eaux primordiales, l’éveil de la vie, l’éveil vers la spiritualité. Cette couleur constitue l’emblème du salut et le symbole de toutes les plus hautes richesses ; matérielles et spirituelles.

2) Le joyau :

Sur sa poitrine, retenant son manteau, repose un joyau.
« Ce joyau représente la Conscience qui se manifeste dans tout ce qui brille : le soleil, la lune, le feu, la parole. » (Gopâla-Uttara-Tâpini Upanishad)
La conscience universelle qui est « l’âme du monde, sans défaut, subtile et pure, est le joyau. » (Vishnu Purâna)

3) La cuirasse d’or :

Symbole d’invulnérabilité et de puissance, elle est faite en métal parfait. L’or est la lumière minérale. Il a le caractère igné, solaire et royal, signe de l’illumination et de l’absolue perfection.

4) La lance à cinq pointes :

Elle représente les cinq sens et les cinq formes sensibles de la matière ; la totalité du monde sensible.

5) Le javelot dentelé :

Symbole axial, igné ou solaire, telle apparaît le javelot.

6) L’épée et le fourreau :

L’épée c’est la lumière et l’éclair. L’épée de Lugus, qui est une épée flamboyante, est le symbole de la connaissance pure et de la destruction de l’ignorance.
« Le fourreau qui masque l’épée de la connaissance est le non-savoir. » (Vishnu Purâna)
« Il représente l’obscurité qui est aussi la forme du divin. » (Karapâtri, Shrî Vishnu tattva)

7) La pierre de fronde :

Elle symbolise l’aspect destructeur de la notion d’existence individuelle, associé à la tendance désintégrante qui est l’origine des sens.

8 ) La massue de bataille :

« La massue est la puissance de connaître. » (Vishnu Purâna)
Ce pouvoir de connaître peut conquérir le temps et devenir lui-même la puissance du temps.

9) Le bouclier :

Symbole de l’arme passive, défensive, protectrice, bien qu’il soit parfois lui-même meurtrier, le bouclier associe magiquement des forces figurées. Le bouclier est une représentation de l’Univers. Lugus oppose ainsi le cosmos contre son adversaire.

10) Le char :

Le char de Lugus « représente le mental et son pouvoir d’action. C’est en partant du mental que se développent les cinq sphères de perception objet des cinq sens. L’être divin, chevauchant le mental dans lequel réside le pouvoir d’action, place ses flèches des sens sur l’arc du Temps et les dirige vers leurs objets. » (Karapâtri, Shrî Vishnu tattva)
« Ce char se meut à volonté, rapide comme la pensée. » (Mahâbhârata)

11) Les corbeaux :

Deux corbeaux sont perchés sur les épaules de Lugus, l’un est Menmen, l’Esprit, l’autre Commen, la Mémoire. Ces deux oiseaux représentent les paroles hermétiques du Savoir, les mots magiques sur les ailes desquels l’homme peut être transporté d’un monde dans un autre avec une force égale à celle de l’éclair, à une vitesse pareille à celle de la lumière. Le noir des corbeaux est la couleur de l’éther, la substance informelle de l’univers spatial. Cette couleur est donc celle de Lugus, l’Immanent.

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MessageSujet: Re: Le Panthéon Celtique   Le Panthéon Celtique EmptyJeu 19 Jan 2006 - 14:26

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La Tendance vers la destruction :

Tout ce qui a un commencement doit obligatoirement avoir une fin. Tout ce qui est né doit mourir. C’est pourquoi toute chose existante se dirige infaiblement vers la destruction. Le Pouvoir de destruction est la voie qui mène à la cessation d’exister, la non-existence, l’Immensité inqualifiable dans laquelle toute existence se dissout. Ce pouvoir universel de destruction par lequel toute existence finit et duquel toute existence jaillit, est appelé Dagodeuos, le Bon-dieu.
« Un homme avec un grand œil, des énormes cuisses, de larges épaules, d’une taille prodigieuse, recouvert d’un vaste manteau gris, une grosse massue de fer dans la main. Ce personnage frappe les neuf hommes qui l’accompagnent du bout maléfique de sa massue et les tue d’un coup. Alors, il place sur leur tête le bout bénéfique de sa massue, et ainsi il les ressuscite au même moment.
« Cûroi dit à Medb, il n’est pas difficile de reconnaître dans cette description le Dagda lui-même. » (Mesca Ulad)

Dagodeuos est la personnification de la tendance vers la dispersion, la désintégration, la destruction. Rien de ce qui existe ne peut échapper à ce processus. C’est de la destruction que l’existence renaît à nouveau. C’est pourquoi la destruction est la cause ultime, l’origine première de toute création. Seul Dagodeuos, le pouvoir de destruction, demeure à la fin et au commencement. Il est donc le moyen terme qui relie l’Immensité, Bitumon, le substrat neutre, impersonnel à la divinité personnelle, l’âme.


Le dieu terrible et bénéfique :

Du point de vue de l’être individuel, la destruction se manifeste toujours en deux stades successifs, le premier est la mort physique, le second la dissolution de l’individualité subtile. Le premier est la fin de l’existence apparente, le deuxième la libération de ses liens subtils. Il y a donc deux aspects du Dagodeuos, l’un effrayant l’autre désirable, l’un immédiat l’autre transcendant. Dans son action ultime Dagodeuos représente la mort de la mort. La vie éternelle.
Par ailleurs, la vie naît de la destruction. En tant que fin de toutes choses Dagodeuos est le dieu de la mort, mais en tant qu’origine de toute création il est la source de la vie. Le Dagodeuos est donc un dieu terrible qui détruit tout, mais aussi l’être mystérieux et lubrique qui erre à travers forêts et montagnes, donnant naissance à toutes formes de vies, par les gouttes de sa semence jetée aux vents.

Il est le plus ancien des dieux.
« Pour ce qui est des Tùatha Dè Dànann, ils prospérèrent si bien qu’on en entendit parler dans tous les pays de la terre. Ils avaient leur propre dieu du druidisme. Eochu Ollathir, c’est-à-dire le grand Dagda, car c’était un dieu bon. » (Cath Muige Tuired Cunga)


Dis-ater, le destructeur :

Dagodeuos est le nom donné à l’aspect paisible, transcendant de la tendance désintégrante, tandis que Dis-ater, « le Père-destructeur », représente l’aspect agressif, actif, visible de la destruction. C’est donc Dis-ater qui symbolise directement l’action centrifuge, la dispersion, l’obscurité. Dis-ater est un dieu puissant et dangereux. Il faut se méfier de lui. Son nom ne doit pas être prononcé. Monté sur son char il est dangereux comme un loup. Il est destructeur et violent. Dis-ater est « le Père-destructeur ». Les hommes parlent de lui avec terreur. Il est la mort… Le démon… La cause des larmes.
« Ce n’est pas difficile, dit le Dagda : je serai le flanc de l’armée des hommes d’Irlande, soit par massacre, soit par destruction ou magie. Aussi nombreux que les grêlons sous les pieds des chevaux seront leurs os sous ma massue. » (Cath Maige Turedh)

Dis-ater est la Grande-Peur, la Foudre-qui-menace. Celui dont les dieux mêmes craignent la rage dans les combats. Comme souverain suprême, Dis-ater incarne tout ce qui effraie. Le pouvoir de détruire, le pouvoir de Dis-ater, se manifeste à travers tous les éléments, toutes les formes de la Nature. Dis-ater est le feu qui brûle, l’eau qui noie, le vent qui détruit, l’homme qui tue. Il est le Furieux, Uictolanos, la Rage, Condaris, le Terrifiant, Ecritumaros.

Dis-ater est la personnification du soleil, la forme céleste du feu, qui fait naître et dessèche la vie.

Sous son aspect le plus effrayant Dis-ater est appelé Ecritumaros, « Terrifiant ». Il est le destructeur malfaisant qui se plait à détruire. L’Eclair, « Leucetos », autre nom d’Ecritumaros est l’étincelle du feu qui détruira le monde.

Comme le pouvoir dévastateur qui balaie et détruit toutes choses, le Dagodeuos est appelé Dilediutios, « l’Effaceur ». Il est identifié à la maladie, à la mort, ainsi qu’à la puissance destructrice qui, à la fin des temps, efface l’Univers.

Dagodeuos, le bénéfique :

Le mot Dagodeuos signifiant « Bon-dieu » est seulement un adjectif.
« Le Dagda dit : le pouvoir dont vous vous vantez, je l’aurai entièrement rien qu’à moi seul. C’est toi qui est le bon-dieu, dirent-ils tous, et désormais le nom de Dagda lui resta. » (Cath Maige Turedh)

Il est proclamé « Bon-dieu », c’est-à-dire efficace, doté de toutes les qualités convenables à son état. Mais il n’en reste pas moins que ce qualificatif s’applique aux aspects paisibles de Dis-ater.

Dagodeuos représente le pouvoir procréateur qui recrée indéfiniment ce qu’il détruit. Il est le Souverain-suprême, Ollatir, symbolisé par le phallus, l’instrument de la procréation et la source du plaisir duquel jaillit la semence de vie dont le réceptacle est le calice d’immortalité.
« Le Dagda avait cependant un rendez-vous de femme, à la fête de Samain, à Glenn Etin. La rivière Unius de Connaught y gronde au sud. Il vit la femme, se lavant, l’un de ses pieds, devant l’eau, au sud, et l’autre, devant l’eau, au nord. Elle avait neuf tresses libres sur la tête. Le Dagda lui parla et ils firent une union. Le lit du Couple est le nom de l’endroit à cause de cela. » (Cath Maige Turedh)

« Quand il arriva il vit la jeune fille à la forme distinguée avec ses tresses. Le désir du Dagda alla vers elle. » (Cath Maige Turedh)

Dagodeuos est, sous le nom de Rudianos Rouissus, le dieu de la connaissance. C’est du Rouge-à-la-grande-connaissance qu’il faut extraire le savoir.
« Je salue la demeure de toute science, le Grand-dieu (Rudianos). De son souffle est issue la parole-éternelle, le Ueda, et de la parole, l’Univers. » (Shiva anka)

« Il est le Seigneur maître de toutes les formes du savoir. Il est souverain de tous les éléments. » (Mahânârâyana Upanishad)

En lui est la nature du savoir, les pouvoirs de comprendre, de vouloir et d’agir. C’est donc Dagodeuos, sous l’aspect du Rudianos Rouissus qui est vénéré pour toutes les réalisations de l’intelligence.

Sous le vocable Cernunnos (le Cornu), Dagodeuos représente le Principe-de-vie, le Seigneur-de-la-terre, qui au moyen des rênes que sont les énergies vitales, dirige l’immense troupeau des créatures.
Cernunnos est le souverain de la terre, l’ami de la vie, le guide de chaque espèce dans son développement. Régent sur les animaux sauvages et le bétail, il erre nu à travers montagnes et forêts, lubrique et vigoureux. Il enseigne les secrets du plus haut savoir aux plus humbles. Il apporta sur la terre les arts de la musique et de la danse. Il est considéré comme le guide du monde naturel.
On peut parfois le rencontrer dans la forêt sous l’apparence d’un cerf majestueux.

Le principal rôle du Dagodeuos en tant que Carantinos (l’Ami) est de forcer les hommes à tenir leurs promesses et à s’associer. Carantinos leur montre les mérites de la camaraderie, de la sincérité, de l’honnêteté, le respect de la parole donnée, le code de droiture qui rend possible l’association des hommes en tribus et en nations.
Carantinos est le dieu des contrats et des serments. Il est bienveillant et réconfortant, il protège les rapports directs et ordonnés qui rendent la vie sociale possible. Il est l’ennemi des querelles, de la violence. Il induit les hommes à bien agir les uns envers les autres.

Dagodeuos est aussi identifié au temps.
« Tu es l’origine des mondes tu es le temps, leur destructeur. » (Mahâbhârata, Anushâsana)

Avant que rien n’existe, le Temps est. Le Temps représente la condition première qui permet à l’Univers d’exister.
Le Temps est la puissance de Dis-ater, la puissance de la mort, le destructeur universel. Il est le Temps dont l’inclinaison est de détruire les mondes. Il est le Temps qui digère les éléments, le Temps qui dévore les êtres. Tout dons ce monde, la vie et la mort, la joie et la douleur, reposent sur le Temps.


L’image du Dagodeuos :

Ainsi que nous venons de le voir, le Dagodeuos, comme tous les dieux, est envisagé sous divers aspects. Chacun d’eux porte un nom différent et est représenté par des symboles et des images distincts. Le symbole le plus général du Dagodeuos est le phallus.
« Sa tenue était indécente : une tunique brune lui tombait jusqu’au renflement des fesses. Il avait le membre viril haut et long. Il portait des braies en peau de cheval avec le poil à l’extérieur. Il avait derrière lui une fourche branchue réclamant, pour être portée, l’effort de huit hommes et dont la trace suffisait comme frontière de province. » (Cath Maige Turedh)

Le Dagodeuos possède un autre objet tout aussi extraordinaire que sa massue : un chaudron « magique » à double emploi. C’est un chaudron d’abondance et aussi de résurrection.
« C’est de Murias que fut apporté le chaudron du Dagda. Aucune troupe ne le quittait insatisfaite. » (Cath Maige Turedh)

« Leurs hommes blessés mortellement y étaient cependant jetés tels qu’ils avaient été frappés. Ils étaient vivants quand ils en sortaient. Leurs blessures mortelles étaient guéries. » (Cath Maige Turedh)

En plus de la massue et du chaudron, le Dagodeuos possède un autre objet merveilleux : une harpe qui a la particularité de jouer toute seule.
« C’était dans cette harpe que le Dagda avait lié les mélodies et elles ne retentirent pas avant que le Dagda, par son appel, ne les ait nommées, en disant :
Que vienne Daurblada, que vienne Coir-Cethar-Chuir, que vienne l’été, que vienne l’hiver, bouches de harpes et sacs de cornemuses. Car cette harpe avait deux noms, à savoir Dur-Dabla et Coir-Cetha-Chuir
. » (Cath Maige Turedh)

« Il leur joua alors les trois airs par lesquels ils reconnaissaient les harpistes : le refrain de sommeil, le refrain de sourire et le refrain de lamentation. Il leur joua le refrain de lamentation et leurs femmes pleureuses pleurèrent. Il leur joua le refrain de sourire et leurs femmes et leurs garçons rirent. Il leur joua le refrain de sommeil et l’armée s’endormit. »

L’image la plus commune du Dagodeuos montre un homme barbu au regard bienveillant, vêtu d’une simple tunique courte à capuchon de couleur rouge, chaussé de bottes en peau de cheval avec le poil en dehors. Assis sur un monticule de crânes, il est muni de l’arme des primitifs ; la massue. A ses côtés un chaudron. Son sexe dénudé est dressé.

1) La couleur brune :

Le brun est un substitut du noir, dont il a tout le symbolisme. Le noir est, de façon générale, la couleur de la Substance universelle, de la materia prima, de l’indifférenciation primordiale, du chaos originel, des eaux inférieures, du nord, de la mort. Le noir possède incontestablement en ce sens un aspect d’obscurité. Mais inversement il est le symbole supérieur de la non manifestation et de la virginité primordiale : à ce sens se rattache le symbolisme des déesses mères souvent noires en vertu de leur origine chtonienne. Il est noir parce qu’il réintègre dans l’informel la dispersion des formes.

2) La couleur rouge :

Le rouge est considéré comme le symbole du principe de vie, avec sa force, sa puissance et son éclat. Incarnant la fouge et l’ardeur de la jeunesse, le rouge est aussi par excellence la couleur de la caste des guerriers. Ce qui est une référence à l’aspect destructeur et agressif du Dagodeuos.

3) Les braies en peau de cheval :

Le cheval ou plutôt la jument est la représentation de la déesse Epona, symbole du pouvoir de la Nature. Le Dagodeuos étant hors d’atteinte du pouvoir de la Nature porte ses braies comme un trophée.

4) La massue :

Le Membre-frappant, massue qui donne la mort par une extrémité et la vie par l’autre, nous montre toute la puissance du Dagodeuos sur ces deux principes.

5) Le chaudron :

C’est un chaudron d’abondance dispensant une nourriture inépuisable, symbole d’une connaissance sans limite. Mais c’est aussi l’image de l’organe féminin, symbole de l’Energie qui est la nature du monde, génératrice de tout ce qui existe, le chaudron de résurrection.

6) La harpe :

La harpe relie le ciel et la terre. Les héros des Eddas veulent être brûlés avec une harpe à leur côté sur leur bûcher funèbre : elle les conduira vers l’autre monde. Ce rôle de psychagogue, la harpe ne le remplit pas seulement après la mort ; durant la vie terrestre, elle symbolise les tensions entre instincts matériels représentés par son cadre de bois et par les cordes de lynx, et les aspirations spirituelles, figurées par les vibrations de ces cordes.

7) Le monticule de crânes :

A l’heure de la destruction universelle, il ne reste aucun être vivant, le Dagodeuos demeure seul. L’Univers ressemble aux vestiges d’un bûcher, un tas d’ossements calcinés.
Les têtes de morts représentent également les cycles sans fin des âges, ainsi que l’apparition et la disparition des diverses races humaines qui se sont succédé sur la terre.

8 ) Le phallus :

Source de vie, le phallus est le signe, l’emblème du Père, créateur de toutes choses, symbole de la puissance génératrice, source et canal de la semence, en tant que principe actif.

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MessageSujet: Re: Le Panthéon Celtique   Le Panthéon Celtique EmptyJeu 19 Jan 2006 - 14:29

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La Tendance orbitante :

L’existence d’une quelconque forme de vie dépend de la présence d’un lieu où elle pourrait éclore et se développer. Dans notre univers cette atmosphère est l’espace-temps ; résultat de la coordination entre les deux forces opposées, entre l’attraction centripète et la force centrifuge. C’est cet équilibre qui est appelé « Celui-qui-est-éternel ».

Bitumios, forme personnifiée et masculine de l’Immensité, Bitumon, né d’un équilibre de force contraire, est la nature de toute forme, de toute existence, de toutes les sphères et de leurs mouvements. Il est Bitumios en tant qu’essence de l’espace-temps. Cette immensité, cet abîme illimité est toutefois concentré, c’est pourquoi son nom a un genre. La pure Immensité, le pur Bitumon, est au-delà de toute qualité.


Les noms de Bitumios :

Créateur de formes multiples Bitumios est imaginé sous divers aspects portant des noms différents. Il est, cosmologiquement parlant, l’Embryon-d’or, la boule de feu de laquelle sort l’Univers. Etant la première entité individuelle manifesté, il est Celui-qui-c’est-engendré, Bimuestiios. Tous les autres êtres étant sa progéniture, il est le Patriarche, Odacos.
Bitumios est aussi le Grand-maître, Mararios, le Seigneur-du-verbe, Tigernogariios, le Premier-barde, Cintubardos. Il est Celui-qui-façonne, Pariios, le Maître-du-monde, Bituarios, le Souverain-suprême, Uerulatos, l’Illimité, Atiueliacos, etc.


Le culte de Bitumios :

Les aspirations des hommes les mènent, soit vers la libération, soit vers la contemplation, et ceci les oriente soit vers le Dagodeuos, soit vers Lugus. De ce fait Bitumios, le principe créateur, n’est généralement pas vénéré hormis par les dieux qui sont les entités sur lesquelles reposent l’organisation et la règle du monde créé.
Il existe néanmoins des images de Bitumios et son nom est invoqué dans les rituels.


L’image de Bitumios :

Bitumios a quatre têtes. Ses mains tiennent divers accessoires tels qu’un sceptre ou un bâton, une ou deux louches sacrificielles, un rosaire, une fronde et une cruche d’eau.
On le décrit habituellement sous la forme d’un homme dans la force de l’âge portant la barbe. Sa monture est l’oie, symbole de savoir. C’est pourquoi on l’appelle aussi le Cavalier-de-l’oie, Epogansis.
Sa résidence est l’Immense-forêt, Andeuidùa, c’est-à-dire l’Univers.

1) Les quatre têtes :

Quatre est le symbole de la totalité, il représente l’accomplissement de la manifestation dans toutes les sphères de l’existence. Les quatre têtes signifient la domination sur les directions de l’espace, donc le pouvoir absolu.

2) Le sceptre ou le bâton :

Le sceptre, comme le bâton, prolonge le bras, il est un signe de puissance et d’autorité. Il symbolise surtout l’autorité suprême.

3) La fronde :

C’est l’instrument avec lequel nous lançons les sondes de l’intuition dans les sphères inconnues d’une création illusoire.

4) La cruche d’eau :

L’eau est la forme substantielle de la manifestation, l’origine de la vie et l’élément de la régénération corporelle et spirituelle, le symbole de la fertilité et celui de la pureté, de la sagesse, de la grâce et de la vertu. Les eaux, masse indifférenciées, représentent l’infinie des possibilités, elles contiennent tout le virtuel, l’informel, le germe des germes, toutes les promesses de développement, mais aussi toutes les menaces de résorption.

5) Le rosaire :

Le fil du rosaire est l’Esprit-Universel, sur quoi toutes choses sont enfilées, à savoir tous les mondes, tous les états de la manifestation. Il est aussi le souffle qui leur donne vie.
Le rosaire est l’alphabet, la puissance créatrice de la parole. Le rosaire, guirlande-des-lettres, est lié au son créateur et au sens de l’ouïe.

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MessageSujet: Re: Le Panthéon Celtique   Le Panthéon Celtique EmptyJeu 19 Jan 2006 - 14:34

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DEUA (La Déesse)


Cacto, la Puissance créatrice :

Dans le substrat universel appelé l’Immensité, le Bitumon, la possibilité mécanique de la manifestation consiste en deux tendances, la cohésion, Lugus et la dispersion, Dis-atir et leur résultante, le principe dont naît l’espace-temps, est appelé l’Etre-immense, Bitumios.
Mais la tension entre les deux forces contraires, qui donne naissance à la possibilité du mouvement dans le substrat, est représenté comme la forme première de l’énergie, Cacto. Cette Puissance n’est ni la qualité de l’une ou de l’autre des deux tendances, ni leur simple relation. Elle représente quelque chose de plus, de nouveau. Dès que la manifestation se met en marche, Cacto apparaît partout, en tout, comme l’essence de tout. Comme le pouvoir de Dis-atir ou de Lugus ou de Bitumios elle est appelée Briga « la Toute-puissante ».
En cosmologie cette puissance, lorsqu’elle est manifestée, est appelée Andeganna « la Nature ».

Etant l’aspect créateur du divin, la puissance de laquelle la Création est issue, de laquelle les dieux naissent, par laquelle ils procréent, Cacto est la Mère, l’Epouse, la Sœur, la Fille de tous les dieux. La notion même du divin repose sur celle de puissance. Les dieux sont les êtres les plus puissants.

Cacto est la source de tout, l’origine du monde phénoménal mais aussi du plan conscient de sa création, ainsi que le principe de la connaissance ou perception, par lequel l’existence du monde peut être réalisée. La Déesse est donc également représentée comme la connaissance ou la conscience. Sans elle les dieux sont morts, inactifs, inconnus, inopérants, non-existants. Un savoir sans pouvoir d’action est un savoir mort, comme un sentiment sans la force de lui donner effet.

La Déesse est la source de tout, le Créateur universel.
« J’erre avec les Principes de vie, les Sphères d’existences, les Principes souverains, les Dieux universels. Je soutiens la Puissance, le Feu, les lois des dieux et des hommes, les génies de l’agriculture. Je suis la source de l’élixir-de-vie qui coule du mortier. C’est moi qui soutient le Façonneur, le Nourrisseur et l’Héritage. Je donne le fruit de l’action rituelle à l’ordonnateur du sacrifice qui nourrit les dieux de ses oblations.
« Je suis le royaume, la dispensatrice des richesse, celle qui sait. Je viens la première dans tous les rites. Les dieux m’ont installée dans des demeures nombreuses. Mon empire est immense. Je réside en tout ce qui est.
« C’est de moi que vient tout ce qui se mange, tout ce qui se voit, tout ce qui se respire, tout ce qui s’entend. Ceux qui m’ignorent sont détruits. Ecoutez donc et méditez avec respect ce que je dis. Je suis la joie des dieux comme des hommes.
« Je fais de chacun ce qu’il désire être, craint ou généreux, intuitif ou intelligent. Je fais partir la flèche de l’arc du Seigneur des larmes pour tuer la tribu des ennemis du Savoir. Je combats pour le peuple. Je pénètre le ciel et la terre. Je donne naissance au père. C’est moi qui suis sa tête. Je naquis des eaux primordiales. De là je me suis répandue dans l’univers. Je touche le ciel de mon corps. Je souffle comme le vent lorsque je crée les mondes. Ma grandeur dépasse le Ciel et la Terre. » (Rig Veda)


Nature de la Déesse :

La Déesse représente la nature de la totalité, c’est-à-dire la vie dans ses dimensions les plus primitive. Elle n’est pas « bonne » par essence puisqu’elle n’est ni morale ni consciente.
Elle est prodigieuse. Elle est puissance aveugle et liberté, miraculeuse et impalpable. Elle peut tout donner aux hommes et tout leur reprendre.
« Pour ceux qui cherchent le plaisir ou ceux qui cherchent la libération, l’adoration de la Toute-puissante est indispensable. Elle est la connaissance-de-l’Immensité, la mère du monde, présente dans l’Univers entier. » (Karapâtri, Shrî Bhagavatî-tattva)

« La déesse, dévouée à ses fidèles, détruit ceux qui ne l’adorent point et réduit leurs mérites en cendres. » (Devî-mahâtmya)

Sa nature c’est cela, une énergie violente, une soif inextinguible, une faim de louve et puissance absolue.

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MessageSujet: Re: Le Panthéon Celtique   Le Panthéon Celtique EmptyJeu 19 Jan 2006 - 14:36

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Anna, la Grand’mère :

Tous les dieux sont les fils d’Anna, la puissance originelle inépuisable, la totalité indivise, la Première déesse qui ne connaît pas d’obstacle et qui est la mort, la dévorante, la pauvresse qui n’a rien à donner. Elle est le ciel sans limites, la nuit sans fin, la nature même du divin, la mère des dieux, Deui-mater.
« Quelques historiens disent que les Tùatha Dè Dànann furent nommés fils qu’enfanta Danann. »

« C’est de Danann, qui est leur mère que l’on nomme Dà Chich Danann (les deux seins de Danann) les deux collines qui sont à Luachair Deaghaidh dans le Munster méridional. » (Foras Feasa ar Eirinn)

« Les dieux sont nés de l’Etendue, de la Terre et de l’Eau. » (Rig Veda)

« Anna est la mère de l’Art-rituel (Dagodeuos) et aussi sa fille. »

Mère des dieux, elle est aussi la Terre-mère des hommes.
« Nés de toi les mortels retournent en toi, c’est toi qui portes les bipèdes, toi tes quadrupèdes, tiennes, ô terre, sont les cinq races d’hommes. » (Atharva Veda)

« Ô Terre notre mère, confère-moi la grâce d’un bon établissement, en harmonie avec le Ciel, ô Sage. » (Atharva Veda)

Anna est tout, l’Universelle génitrice, la Grande, la Mère des fidèles, l’épouse de l’ordre divin.
« Anna est le Ciel, Anna est l’espace, Anna est la mère, elle est le père, elle est le fils, Anna est tout les Dieux, les cinq races, Anna est ce qui est né, Anna est ce qui doit naître. »

Sous cet aspect, qui est la nature, la Déesse est la mère du monde et, en tant que telle, elle est toujours bienveillante. Elle pardonne tout et reste bonne envers ses fils ingrats.

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MessageSujet: Re: Le Panthéon Celtique   Le Panthéon Celtique EmptyJeu 19 Jan 2006 - 14:39

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Les épouses des Trinertii :

     Puissance de manifestation des trois forces, la Déesse apparaît à l’origine des trois aspects de l’existence comme la Réalité, la Conscience et l’Expérience.
     En tant que Réalité, elle est le pouvoir de coordination, le pouvoir de la tendance cohésive. Elle est Cersa, la Gauchère, le Pouvoir-d’agir, c’est-à-dire la causalité. Elle est aussi le pouvoir de multiplicité et comme telle est Rosmerta « la Pourvoyeuse », la déesse de la Fortune, compagne de Lugus.

     En tant que Conscience, elle est le pouvoir de compréhension, le pouvoir de la tendance orbitante. Elle est Brigantia « la Très élevée [rivière du savoir] », la déesse de la Science, compagne de Bitumios.

     En tant qu’Expérience ou félicité, elle est le pouvoir de bonheur, de joie, de plaisir, le pouvoir de la tendance centrifuge ou désintégrante. Elle est Ecritumara « la terrible », le pouvoir de perception, de réalisation, de connaissance transcendante qui détruit le monde illusoire. Elle est Morrigane « la Grande-reine », la compagne de Dis-ater.

« La création naît de cette triple puissance. Selon le plan conçu dans l’esprit divin, l’énergie (Cacto) naquit du rayonnement de l’entité formée par la Réalité, la Conscience et l’Expérience.
« Les formes manifestées par l’entité Existence-Conscience-Expérience, et qui sont l’action, le savoir et le désir, sont l’origine du créé. Elles constituent l’harmonie, la perfection qui régit le divin, une perfection qui ne peut être distinguée de l’être divin lui-même. La perfection est la nature de l’Immensité. Les Ecritures décrivent la nature divine comme faite de savoir, de puissance et d’action. La loi de perfection qui régit la nature est indifférentiable de l’énergie divine. A cause de sa force incontrôlable on l’appelle la Furie (Uerga). Selon la fonction qu’elle remplit, cette énergie prend la forme du Pouvoir-transcendant-de-durée (Brigamsera), du Pouvoir-transcendant-de-multiplicité (Rosmerta) et du Pouvoir-transcendant-de-connaître (Brigantia). » (Karapâtri, Shrî Bhagavatî tattva)


1) Brigantia (la Très élevée [rivière du savoir]), la déesse des arts :

     La puissance de Bitumios, représentée comme sa fille et son épouse, est la déesse de la Parole, la Très élevée [rivière du savoir], Brigantia. Elle représente l’union de la puissance et de l’intelligence de laquelle naît la création organisée. Labara « la Parole » est la force par laquelle le savoir s’exprime dans l’action. Brigantia est la source de la Création-par-le-Verbe qui existe parallèlement à la création formelle. Elle est la déesse de l’éloquence, de la sagesse, du savoir. La patronne des arts et de la musique
     Elle est la mère de la poésie, de la santé, de la guerre et de la forge.

     La figure de Brigantia a beaucoup évolué dans l’antiquité et, d’une façon constante, dans le sens d’une spiritualisation. Deux de ses attributs symbolisent les termes de cette évolution, le serpent et l’oiseau. Antique déesse des eaux, issue des cultes chtoniens (le serpent), elle s’est élevée à une place dominante dans les cultes ouraniens (l’oiseau) : déesse de la fécondité, et de la sagesse ; vierge, protectrice des enfants ; guerrière, inspiratrice des arts et des travaux de la paix.

     Le jour même de sa naissance, Lugus, le dieu qui donne aux hommes la lumière prescrit à sa descendance innombrable d’observer à l’avenir cette obligation : « … Sur l’autel brillant que les premiers élèveraient à la déesse, ils institueraient un sacrifice auguste, pour réjouir le cœur de la vierge à la lance frémissante et celui de son père. » (Pindare, septième Olympique)
     On ne saurait imaginer plus lumineuse atmosphère, semblable à l’épiphanie d’une divinité émergeant d’une montagne sacrée.

     Elle est décrite comme une femme gracieuse, debout, un mince croissant de lune à son front. Ses attributs sont une lyre, un serpent, une chouette, une épée, un bouclier, une lance, une cotte de maille, une ceinture : symbole de la combativité de la déesse et de l’acuité de son intelligence. C’est la jeune fille armée qui défend les hauteurs, dans tous les sens du terme, physique et spirituel, où elle s’est établie.
     Si elle place sur son bouclier la tête terrifiante de Mélusine, c’est comme un miroir de vérité, pour combattre ses adversaires, en les pétrifiant d’horreur devant leur propre image. Aussi Brigantia est-elle la déesse victorieuse, par la sagesse, par l’ingéniosité, par la vérité. La lance elle-même qu’elle tient à la main est une arme de lumière ; elle perce, comme l’éclair, les nuées ; elle est un symbole vertical, comme le feu et comme l’axe.
La chouette, oiseau de Brigantia, est un oiseau nocturne, en relation avec la lune, elle ne peut supporter la lumière du soleil, et s’oppose donc en ceci à l’aigle, qui la reçoit les yeux ouverts. On peut voir là, ainsi que dans le rapport Brigantia-Athéna-Minerve, le symbole de la connaissance rationnelle – perception de la lumière (lunaire) par reflet – s’opposant à la connaissance intuitive. La chouette, oiseau de Brigantia, symbolise donc la réflexion qui domine les ténèbres.

     La protection qu’elle accorde aux héros, « symbolise l’aide apportée par l’esprit à la force brutale et à la valeur personnelle du héros. » (Pierre Grimal)

     Celle qui fut honorée comme une déesse de la fécondité et de la victoire symbolise surtout la création psychique. La synthèse par réflexion. L'intelligence socialisée.
     Elle est en effet la protectrice des hauts lieux ; l’inspiratrice des arts, civils, agricoles, domestiques, militaires ; l’intelligence active et industrieuse. C’est la déesse de l’équilibre intérieur, de la mesure en toutes choses. Elle est la personnalité divine qui exprime le mieux les caractères mêmes de la civilisation celtique, guerrière ou pacifique, mais toujours intelligente et réfléchie.
     
     Il semble dès lors que, de même que Lugus, elle symboliserait la spiritualisation combative et la sublimation harmonisante qui sont solidaires. Lugus et Brigantia symbolisent les fonctions psychiques sensées, nées de la vision des idéaux ultimes : la vérité suprême et la sublimité parfaite. Brigantia symbolise plus particulièrement la combativité spirituelle, celle qui doit toujours être en éveil, car nulle perfection n’est à jamais acquise.

     Les noms de Brigantia sont innombrables, mais les plus courant sont : Eloquence, Sulabario, Connaissance, Uidia, et Parole, Labara.


2) Rosmerta (la Pourvoyeuse), déesse de la fortune :

     Le pouvoir de Lugus l’Immanent, le Préservateur, l’Omniprésent, est représenté par le pouvoir de multiplicité, la Pourvoyeuse, Rosmerta, la déesse de la Fortune. Elle est aussi la déesse de la beauté et est alors appelée Tecosuila.

     On la voit tenant un caducée, une corbeille de fruits, une corne d’abondance, une patère et une bourse.

     Son opposée est l’Infortune, Truganto, d’une laideur effrayante, aussi appelée la Sœur-ainée, Cintugnata.


3) Morrigane (la Grande reine), la déesse de la vie et de la mort :

     Comme Dagodeuos lui-même, sa puissance est envisagée sous trois aspects principaux : un aspect créatif, immanent, actif, nommé Morrigane (la Grande-reine), un aspect spatial, permanent appelé Mara (la Grande), et un aspect destructeur qui est Bodua (la Corneille).

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MessageSujet: Re: Le Panthéon Celtique   Le Panthéon Celtique EmptyJeu 19 Jan 2006 - 14:41

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Morrigane :

La déesse Morrigane est le pouvoir du désir et de la jouissance. Elle symbolise les forces irrépressibles de la fécondité, aussi bien dans leurs fruits que dans le désir passionné qu’elles allument chez les vivants.
« Elles égare même la raison de Zeus qui aime la foudre, lui, le plus grand des dieux… ; même cet esprit si sage, elle l’abuse quand elle veut… Elle atteignit l’Ida aux mille sources, la montagne mère des fauves : derrière elle, marchaient en la flattant les loups gris, les lions au poil fauve, les ours et les panthères rapides, insatiables de faons. A leur vue, elle se réjouit de tout son cœur et jeta le désir en leur poitrine ; alors ils allèrent tous à la fois s’accoupler dans l’ombre des vallons. » (Hymnes homériques)

« Du Seigneur-du-sommeil, du phallus saisi par la vulve qui est son Energie, jaillit la semence de l’Univers spatial. Lorsqu’il est conçu comme une entité personnifiée, le Seigneur-du-sommeil apparaît lui-même inactif alors que son Energie semble vivante. Envisagée comme l’instrument du pouvoir procréateur de Shiva (Dagodeuos), cette Energie est appelée la Puissance-de-jouir. Elle apparaît alors comme l’exact opposé de la Puissance-du-temps, Kali (Bodua), le pouvoir de destruction. Lorsque l’Energie, qui est aussi la puissance-de-penser s’unit au Seigneur-du-sommeil, ceci mène à un état d’agitation, de déséquilibre duquel la création naît. Lorsqu’elle est séparée de lui, ceci mène à un état de sommeil, d’équilibre dans lequel le monde se dissout. » (Karapâtrî, Shrî Bhâgavatî-tattva)

Lorsque Morrigane saisit Dagodeuos, l’Univers en est secoué.

C’est l’amour sous sa forme physique, le désir et le plaisir des sens. Le symbole de Morrigane « exprime la perversion sexuelle, car l’acte de fécondation ne peut être cherché qu’en fonction de la prime de jouissance que la nature y attache. Le besoin naturel s’exerce alors perversement. » (Paul Diel)

« Le Soi-suprême, inqualifiable, s’abrite en toi. Tu es la femme de laquelle il tire son plaisir, la déesse des sphères. » (Devî Bhâgavata)

Mais Morrigane est aussi le pouvoir de la libération, car pour s’affranchir des liens par lesquels la Nature nous entrave, il nous faut mener un combat actif.
« L’Univers est manifesté à partir de la déesse des sphères qui est la forme perceptible de la Nature-fondamentale. Une double énergie apparut sous la forme de l’Accomplissement, la divinité des énergies vitales, et sous la forme de l’Inaccessible, la divinité de l’intellect. Cette double énergie, qui gouverne la vie et l’intellect, est appelée la déesse toute-puissante, la Reine-universelle. C’est d’elle que dépend la libération, car la libération dépend de l’union puis de la séparation de l’intellect et de la vie. » (Devî Bhâgavata)

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MessageSujet: Re: Le Panthéon Celtique   Le Panthéon Celtique EmptyJeu 19 Jan 2006 - 14:43

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Mara :

     C’est une déesse aimable et désirable. Elle est le symbole de l’espace, de l’illimité terrestre, mais avec toutes les significations de l’horizontale, par opposition à la verticale. Transposé en plaines du ciel, le mot indique l’immensité infinie, dans laquelle les dieux ouraniens circulent et où les psychopompes entraînent les âmes après la mort.

     Portant en elle les caractères maternel, agraire (Mara épouse du paysan Craccocu), de fertilité sacrée (Mara femme de Nemetos), guerrier et sexuels (Mara fille d’Aedus Rudios), la déesse symbolise la fonction maternelle ; Tellus Mater. Elle donne et reprend la vie. Se prosternant sur le sol, Job s’écrie : « Nu, je suis sorti du sein maternel ; nu j’y retournerai. », assimilant Magosia au giron maternel.

     Dans la religion druidique, elle symbolise aussi la mère, source de l’être et de la vie, protectrice contre toute force d’anéantissement.
     Assimilée à la mère, Mara est un symbole de fécondité et de régénération. Elle enfante tous les êtres, les nourrit, puis en reçoit à nouveau le germe fécond. Suivant la théogonie d’Hésiode, elle enfanta même le Ciel, qui devait ensuite la couvrir pour donner naissance à tous les dieux. Les dieux imitèrent cette première hiérogamie, puis les hommes, les animaux ; Mara se révélant à l’origine de toute vie, le nom de Grande reine, Morrigane, lui fut donné.

     Avec ce caractère sacré, avec ce rôle maternel, Mara, la Terre, intervient dans la société comme garante des serments. Si le serment est le lien vital du groupe, Mara est mère et nourrice de toute société.
     C’est elle qui choisie le futur roi en s’accouplant avec le prétendant au trône afin de lui octroyer la souveraineté, mais aussi la fertilité du sol et des animaux. Tant que le contrat passé entre le roi et la déesse, c’est-à-dire la pratique du don et de la générosité, est respecté toute fécondité de la terre, des plantes, des hommes et des animaux est assurée.

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MessageSujet: Re: Le Panthéon Celtique   Le Panthéon Celtique EmptyJeu 19 Jan 2006 - 14:45

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Bodua :

La Corneille est en tant que pouvoir de destruction, l’aspect terrible de la Morrigane. C’est une déesse ivre de cervoise, de luxure et de sang, dont l’apparence fait peur. Elle représente la puissance de tout ce qui tue : la maladie, la guerre et aussi le temps.

Belliqueuse, la déesse ne participe pas en personne aux conflits armés. Elle excite les guerriers, agit par magie et par la terreur même que sa présence inspire.
« Bodh, Macha et la Morrigan arrivèrent alors à la colline de la Prise des Otages, et à la colline de l’avertissement des Armées à Tara. Elles envoyèrent des averses de magie druidique, des nuages denses de brouillard et de violentes pluies de feu, avec des chutes de sang tombant de l’air sur les têtes des guerriers. Elles ne permirent pas aux Fir Bolg, pendant trois jours et trois nuits, de se reposer ou d’être en paix. » (C. M. T. C.)

Pour l’amour du Dagodeuos elle alla « à Scene pour tuer le roi des Fomoire, c’est-à-dire Indech, fils de Dè Domnann. Elle lui enleva le sang du cœur et les rognons de sa valeur. Elle montra ensuite ses deux mains remplies de sang aux troupes qui attendaient devant le gué d’Unius. » (Cath Maige Turedh)

Lors des batailles, elle revêt des formes animales. Quand on l’invoque en imitant le cri du corbeau, elle apparaît alors « Basanée, rapide, large de mâchoires, barbouillée de suie et louchant de l’œil gauche. »

Les crânes des hommes tués lors d’un combat sont nommés les « glands de Morrigane » en référence à son aspect de « truie divine ».

Bodua est la destructrice, la terrible déesse, la Puissance-du-temps que rien n’arrête et qui inexorablement anéanti toutes vies. Elle est l’aspect cosmologique de Dis-atir, le Père destructeur.
« Je suis le temps toujours enclin à détruire les mondes. » (Bhagavad-Gîtâ)

Mais, comme nous l’avons vu avec le dieu terrible et bénéfique, c’est par la destruction de tout ce que l’on croit désirable et en faisant front à tout ce qui nous semble à craindre que nous pouvons nous affranchir et parvenir au but : la dissolution dans l’Immensité.

Bodua apparaît ainsi comme l’aspect le plus abstrus, le plus élevé du divin.

Le renoncement, la mort, l’après-vie fait peur. C’est pourquoi la déesse apparaît terrifiante, souvent monstrueuse. La représentation de cette peur, la plus horrible aussi, est un monstre anthropophage.
« L’animal est assis sur son train de derrière. Sur chacune de ses pattes postérieures repose une tête barbue qui supporte une patte antérieure du fauve. La gueule largement ouverte contient la partie inférieure d’un corps humain. »

Elle est l’expression effrayante de la mort.
« Le montre androphage est le symbole de la Terre. Comme le fauve dévore les humains pour en tirer sa force, la terre résorbe les corps et prodigue ses richesses en échange : ainsi se trouve bouclé le cycle de la vie et de la mort. » (J. Debal)

« Le lion est alors conçu à la fois comme un symbole de l’animal qui dévore, qui fait disparaître, et comme un symbole de l’animal qui confère à sa victime dévorée quelque chose de sa propre puissance vitale, réalisant en elle une métamorphose par passage au travers de la mort. » (G. de Champeaux & D. S. Sterckx)

Elle apparaît comme terrible, car dans ce monde où le plaisir matériel est légion, elle représente un niveau au-delà de tout attachement. Pour atteindre l’extase véritable l’homme doit abandonner toutes les choses qui font son bonheur en tant qu’être vivant. Il n’est donc pas étonnant que cette mutation se révèle en premier lieu comme un monstre hideux.
Pour le sage, Bodua, malgré son aspect terrifiant, n’est pas la personnification de la peur universelle. Elle qui détruit tout ce qui est créé n’est pas, en tant que mort, le néant, l’annihilation. Mais au contraire, elle est la Libération, l’ultime but de notre destiné, la béatitude suprême et sans limites.
Bodua n’est effroyable que du point de vue existentiel et des plaisirs du monde.

Bodua apparaît donc sous deux formes. L’une, du point de vue de l’existence finie, ravageuse et destructrice, et l’autre, du point de vue transcendant, comme une félicité illimitée, une paix infinie.
« Je te salue, guide des Réalités, Noble déesse qui réside dans le ciel ! Fille ténébreuse au collier de têtes de morts, de couleur fauve, couleur de bronze. Je te salue bienfaisante puissance du temps, puissance de l’Eternité transcendante. » (Mâhâbhârata)

Effrayante à voir, Bodua resplendit dans sa nudité. Vêtue d’une ceinture de têtes, elle se tient debout sur un cadavre. Son rire découvre ses dents terribles. Elle a quatre tresses. Elle tient une épée dans sa main droite et une tête coupée dans sa main gauche.
Le combat terminé, lorsque le vainqueur achève son adversaire et reste seul sur le champ de bataille, il ne peut inspirer qu’un sentiment de crainte. C’est ainsi que Bodua inspire la terreur. Son aspect effrayant symbolise son pouvoir de destruction sans limite. Elle rit, et son rire exprime son emprise totale sur tout ce qui existe. Elle se moque de ceux qui espèrent lui échapper. De même les têtes attachées à sa ceinture rappelle aux vivants que nul n’échappe à la toute puissance du temps.
Bodua se frotte le corps avec de la suie. Ceci donne à son corps nu une étrange et effrayante noirceur qui incarne la tendance vers la dispersion, vers l’obscurité. Elle dont l’éclat illumine le monde, énergie primordiale de qui le Soleil et la Lune sont les yeux, est la Noire, Dubis, parce qu’elle est l’énergie ultime dans laquelle tout se dissout. Par la puissance du temps toutes les formes retournent à l’informel dans l’obscurité omniprésente de la Nuit éternelle.
Lors de la destruction universelle seule reste Bodua, la puissance destructrice du temps. L’Univers détruit la déesse reste nue, sans voile. C’est pourquoi elle est vêtue d’espace.

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MessageSujet: Re: Le Panthéon Celtique   Le Panthéon Celtique EmptyJeu 19 Jan 2006 - 14:47

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Les noms de la Déesse :

Comme l’aimable compagne des plaisirs de Dagodeuos, la Déesse est appelée la Blanche, Uinda, la Mère, Matirona, la Dispensatrice, Rosmerta, la Vierge, Ogis, la Mère-du-monde, Bitumatir, la Bienveillante, Sucara, la Brillante, Bela, la Plaine, Magosia.

En tant que personnifiant l’érotisme, elle est appelée Désirable, Cassia, Amour, Carantia, la Noble, Aria, la Reine, Riganissa, Celle-qui-frotte, Crebettia, Celle-qui-serre, Crappetiia, Très bienveillante, Rosucara.

Sous son aspect terrible, elle est Noire, Dubis, Nue, Nogta, Furie, Uerga, Sombre Dumuca, Terrifiante, Ecritumara, Violente, Rotana, Victorieuse, Boudaca, Corneille-de-combat, Catubodua.

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MessageSujet: Re: Le Panthéon Celtique   Le Panthéon Celtique EmptyJeu 19 Jan 2006 - 14:49

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Autres aspects de la Déesse :

Il y a autant de formes de la Déesse qu’il y a de dieux et d’aspects de la création. Parmi toutes ces déesses, quelques-unes sont plus particulièrement vénérées.


Epona, la Jument :

La Jument est associée aux ténèbres du monde chtonien. Elle surgie galopante des entrailles de la terre ou des abysses de la mer. Cette Jument archétypale est porteuse à la fois de mort et de vie, liée au feu, destructeur et triomphateur, et à l’eau, nourricière et fertilisante. Ce qui explique qu’elle a le don de faire jaillir des sources du choc de son sabot.
La Jument chtonienne suppléent l’homme, là ou ses pouvoirs s’arrêtent, au seuil de la mort. Clairvoyante, familière des ténèbres, elle exerce des fonctions de guide et d’intercesseur, en un mot psychopompe.
De plus elle est aussi, grâce à l’enchaînement symbolique Terre-Mère, Lune-Eau, Sexualité-Fertilité, Végétation-Renouveau périodique, une divinité agraire. Par la rapidité de sa course, qui l’associe au temps et donc à la continuité de celui-ci, Epona, qui d’autre part, traverse indemne les pays de la mort et du froid, donc l’hiver, est porteuse de l’Esprit-du-blé de l’automne au printemps, comble la faille hivernale et assure l’indispensable renouveau.

Epona est aussi le symbole de l’impétuosité du désir, de la jeunesse de l’Homme, avec tout ce qu’elle contient d’ardeur, de fécondité, de générosité. Symbole de force, de puissance créatrice, de jeunesse, prenant une valorisation sexuelle autant que spirituelle, elle participe dès lors aux deux plans : chtonien et ouranien.
De Jument noire considéré comme le coursier de la mort, elle devient, dans son acception solaire, lumineuse, la Jument blanche, symbole de la vitalité triomphante.
Dans ce mécanisme ascensionnel elle devient un symbole guerrier, et même l’animal de guerre par excellence. Semeuse de mort, infernale dans sa lutte, elle s’élève aux cieux par son triomphe ou par son sacrifice.
Quittant ses sombres origines, elle s’élève en pleine lumière. Vêtue d’une blanche robe de majesté, elle cesse d’être lunaire, chtonienne et devient ouranienne ou solaire, au pays des dieux et des héros.
Elle tire le char du Soleil et lui est consacrée. Solaire, attelée au char de l’astre, Epona Uinda devient l’image de la beauté accomplie, par le règne de l’esprit sur les sens.

Epona relie les opposés de la manifestation passant avec aisance du haut vers le bas, du jour à la nuit, de la mort à la vie, de la passion à l’action. Elle est essentiellement manifestation ; elle est Vie et Continuité, par-dessus la discontinuité de notre vie et de notre mort. Elle est Merveille.


Boucca, la Vache-blanche :

La Vache, productrice de lait, est le symbole de la Terre nourricière. Elle est la fertilité, la richesse, le renouveau, la Mère, la mère-céleste du Soleil, épouse de Taranis, le puissant taureau.


Mater, la mère :

Sous son principal aspect qui est la nature, la Déesse est la mère du monde. En tant que telle elle est toujours bienveillante. Elle pardonne tout et reste bonne envers ses fils ingrats.
« Elle combat avec adresse ses ennemis et pourtant a pitié d’eux. En son cœur elle reste une mère. Purifiant ses fils de ses flèches brûlantes, elle les envoie au paradis.
« En vérité tous sont fils de la mère. Qui pourrait s’opposer à elle ? » (Karapâtrî, Shrî Bhagavatî-tattva)


Pempe Matres, les cinq mères :

La Déesse est aussi décrite sous la forme de cinq Mères appelées les Matres. Celles-ci, dans la création par le Verbe, sont identifiées aux cinq matrices ou voyelles, base de tout langage, car la parole est la mère de la connaissance.


Stirona, l’Etoile :

Puissance de Bitumios, première localisation cosmique à partir de laquelle le monde se développe, l’Etoile, Stirona, est la représentation de la Déesse dans son aspect astral. Elle apparaît dans l’immensité cosmique comme la première localisation de l’Energie, comme une source de lumière, une combustion, une action dévorante.
« Dans la nuit du temps, qui représente l’état de la dissolution universelle, la lumière apparaît comme un point, une étoile. Cette lumière représente la nature première, la manifestation première de la pensée. Elle est l’instrument de la connaissance, illuminant son objet. » (Karapâtrî, Shrî Bhagavatî-tattva)

Stirona, en tant qu’étoile est ce qui mène sur l’autre rive, Celle qui nous fait traverser. Tout ce qui mène l’homme vers son but.

Dans le cycle jour-nuit, Stirona représente le début de l’aurore, le premier désir, le premier signe qui apparaît après le calme du sommeil, après le règne de Bodua. Stirona règne donc du milieu de la nuit jusqu’aux premières lueurs de l’aube.


Ana // Anu :

Déesse-Mère primordiale indo-européenne, mère des dieux et des mortels ; on retrouve son nom (anu « petite », anna, « nourriture », skt.) dans l'Anaitis / Anahita irano-aryenne et l'Anapurna des Indo-Aryens, l'Ana-Perena (Ana // Anna, sœur de Didon, j. de m. avec anas « canard », « canne ») des Romains, et la bonne Sainte-Anne, patronne des Bretons et des Canadiens-Français. Son dérive d'un savant jeu de mots avec la racine ana- , concept d'animation, ana-mu « âme », ana-tia = « souffle (vital) », ana-tios « esprit », et le diminutif (pronom personnel) -ana , « celle », « unique », « petite », si ce n'est la mutation de d-Anu(a). Son nom joue aussi avec le Celtique Ona « eau (de ruissellement) », « cours (d'eau) », « ruisseau ».


Danua, l'Impétueuse :

Un des autres noms d'Ana / Anu, la Déesse Mère indo-européenne ; Danu, mère des Danavas dans les Védas, et Danu, Dôn, mère des Toutai Deuas Danunas < Tùatha Dè Dànnan ou des Manogenoi < Mynogan. Son compagnon est Belos ou Belios, le père des dieux et des humains. Les Manogenoi correspondent aux Manavas des Védas.


Argantoreta, la Roue d'Argent :

Aussi Aranrod et Arianrod, fille de Danua, la Déesse Mère des eaux primordiales et célestes. Un des noms de Belisama.


Banua, la Truie, la Laie :

Un jeu de mots avec Bena, « la Femme », la première femme avec Uotala, « la Sous-Tale », et Eriu, « l'Ouest », « l'Europe », un des noms de l'Irlande. Un des noms des fées du destin.


Bouenda, la Grande Vache :

Aussi connue par ses dérivés : Bouinda, « la Vache Blanche », Boand > Boann > Boinn (anglicisé en Boyne). En fait, c'est encore la Déesse Mère, la matrone. Divinité des eaux et des cours, on la retrouve dans les noms des fleuves de l'Inde à l'Irlande : Gangà, Ganges, le Gange, Sarasvati, Sindhu, l 'Indus, Dànu, que l'on retrouve dans les noms de fleuves du Don au Danube, Danuia « eaux impétueuses », Sequana, la Seine, Matrona, la Marne, Abona, l'Avon, et Tamesia, la Tamise, entre autres


Cadra Eburomatia :

La Caer Ibormeith des Irlandais et fille d'Ethal Anubhail > Etalos « Impulsion », dans lequel on peut reconnaître Belios, l'époux de Danua. Elle est la compagne mortelle du dieu d'amour Oinogustios Ogios < Aonghus Ôg, le Maponos Belenos irlandais. Cette histoire trouve son parallèle dans la Bhagavad-Gità avec Rada et Krishna.


Carmentis, la Poétique :

Déesse saisonnière des calendes d'Août, comme Brigantia, elle a trois fils : Calmios < Calma « Habile », Dubios < Dubh « Noir », Olcos < Olc « Mauvais ». Un des aspects de Talantio.


Dexsiutera, la Droite :

La Cochère du dieu solaire et mère du héros solaire Setantios Cuculantios < Setanta Cuchulainn et un des noms de la Grande Reine.


Cadtara > Casara, « la Grêle », Cessair, en Irlande, fille de Bitus, le Monde et première femme de l'humanité.

Conda, « la Capable », qui est l'ancien nom de Ceridwen (Cerridunia « Petite Dame ») et un des noms de la Brigantia.

Diuona, « la Divine », « la Lumineuse », « la Lunaire », un des noms de Luxna < Luaine Ir., la Lune, et de Medua.

Etana // Etiona, « la Poésie », « la Terre », qualificatifs de la triple Déesse; Etaine, Eithne, Ethné, Eithniu ou Eithlin en Irlande.

Garana, « Grue », les trois Grues, Trigaranai, sont les trois fées du destin, c'est-à-dire, la triple Déesse (voir : Sébara, Nexa).

Litauia, « la Grande Terre », l'équivalent celtique de l'Europa grecque et un des autres noms de Talantio, Ana, la Déesse Mère ou Déesse de la Terre.

Maiia, « la Grande », la principale déesse des sept Pléîades.

Matrona, « la Matrone », le Fleuve, la Marne, la Déesse Mère dont l'autre nom est Danua.

Medua, « l'Ivresse », la Soma des Celtes ; Déesse lunaire, elle est l'épouse d'Alpillis < Aillil, « l'Esprit », le dieu Soma.

Onuana, « la mémoire sans faute », un des noms gaulois de Medua < Medba « l'Ivresse », Menmen, « la Pensée ».

Riia, la « Libre », la planète Vénus, l'étoile du matin, la triple Déesse.

Suliuia, « la Bien Colorée », son nom joue avec Sulis, « Œil », et Sauelia, le Soleil au féminin, un autre nom de Belisama.

Uasnia, « l'Aurore », la principale fée du destin et un des qualificatifs de la Brigantia.

Uednalo, « l'Hirondelle », compagne du dieu Manauionos/Manauitanos ou Nabelcos aspect météorologique du dieu Lugus.

Urnia, le « Feu Sacré », gardienne du feu sacré, un des aspect de Brigantia gardienne des feux.

Xandrumanexa, une des Naïades, la naïade aux cent rames.

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MessageSujet: Re: Le Panthéon Celtique   Le Panthéon Celtique EmptyJeu 19 Jan 2006 - 14:55

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DEUATE (Les Dieux)


Les dieux régisseurs des trois mondes, sont inclus dans les trois cercles d’Aedis. Il y a donc trois sortes de dieux. Tous soumis au nombre trois. C’est pourquoi, pour les représenter, on utilise un nombre multiple de trois. Leur principale épithète est « les trente-trois ». Expression symbolique représentant un aspect du panthéon car, en vérité, il ne peut y avoir de limite au nombre des dieux.


Les Trente-trois dieux, Tricomtes ac tris deuons :

On raconte que lorsque Segobranos, fils de Segomaros, petit-fils de Segolatis de la tribu des Lingones, de la gens Andecamulia, du terroir des Briganis entre Olca et Nagarda, demanda à Esumapos le druuis quel était le nombre des dieux, celui-ci répondit :
« Le nombre des dieux est celui transmis de génération en génération depuis la nuit des temps. Leur nombre est trois cent trois et trois mille trois. »
Questionné à nouveau le druuis répondit : « les dieux sont six, les dieux sont trois, les dieux sont deux, les dieux sont un et demi, les dieux sont un. »
Segobranos demanda : « Qui sont ces trois cent trois et ces trois mille trois ? »
Esumapos dit : « Il s’agit là seulement de sphères-de-développement. Les dieux eux même sont seulement trente-trois.
« Qui sont ces trente-trois ?
« Les Sphères-d’existence (Sidon), les onze Principes-de-vie (Rudiani) et les douze Principes-souverains (Mapons Annas). Ce qui fait trente et un. Le Souverain-céleste et le Progéniteur complètent les trente-trois.
« Qui sont les Sphères-d’existence ?
« Le Feu, la Terre, le Vent, l’Atmosphère, le Soleil, le Ciel, la Lune, les Constellations. Ils forment des résidences car le monde habite en eux et eux-mêmes habitent le monde.
« Qui sont les Principes-de-vie ?
« Les dix sortes d’énergie vitale qui se trouvent dans tous être vivant. La pensée forme la onzième. Lorsqu’ils abandonnent notre corps mortel, nous nous lamentons. C’est pourquoi ils sont appelés les Hurleurs, Rudiani.
« Qui sont les Principes-souverains ?
« En vérité ce sont les douze mois de l’année. Ils avancent entraînant avec eux tout l’univers. Ce sont les guides.
« Qui sont ce Souverain-céleste et le Progéniteur ?
« Le Tonnerre (Taranis) est en vérité le Souverain-céleste. Le Sacrifice est le Progéniteur.
« Qu’est-ce que le Tonnerre ?
« C’est la foudre.
« Qu’est-ce que le Sacrifice ?
« L’animal sacrifié.
« Qui sont les six dieux ?
« Le Feu et la Terre, le Vent et l’Espace, le Soleil et le Ciel. Ils ne sont que six car le monde entier est contenu dans ces six.
« Qui sont les trois dieux ?
« En vérité il s’agit des trois mondes car c’est en eux que résident les dieux.
« Qui sont les deux dieux ?
« La Nourriture et le Souffle.
« Qui est l’un et demi ?
« Le Vent qui purifie. Segomaros lui demanda alors : « Il suffit que Celui-qui-purifie soit un. Pourquoi serait-il un et demi ?
« Il est un et demi parce que le monde se développe au-dedans de lui.
« Qui est le Dieu unique ?
« Le Souffle-vital qu’on appelle l’Immensité (Guton-Bitumon-Uxellimon).

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MessageSujet: Re: Le Panthéon Celtique   Le Panthéon Celtique EmptyJeu 19 Jan 2006 - 15:02

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Les mondes et leurs dieux :

Les mondes et les puissances qui y résident sont pour l’homme, en tant que principe de développement du monde palpable, l’aspect le plus immédiat du divin, les dieux les plus visibles. Ces divinités sont appelés Résidences, Sidon, parce qu’ils résident dans un cercle ou sont eux-mêmes un cercle, une résidence.

Ces huit cercles-de-vie sont :

Dans le Mode-de-l'émancipation, Abredio ; la Terre, Talantio, où réside le Feu, Aedis, principe de nutrition. Dans le Monde-blanc, Uindobitus ; l’Espace, Aueranos, où séjourne le Tonnerre, Taranis, principe de vie, et le Ciel, Nemos, où demeure le Soleil, Belenos, principe de l’intellect. Dans le Monde-de-la-plénitude, Couiocanton ; les Constellations, Dirionatebo, où se trouve la Lune, Luxsnos, principe d’immortalité.

En tant que forme visible des lois de l’Univers, les Sidon sont aussi appelés les fils du législateur, Manogenii.


Le Monde-de-l'émancipation, Abredio :

Talantio, la Terre :

Dans ce monde est la Terre, Talantio, support de toutes les créatures, nourricières de toute vie. Elle est représentée soit comme une Vache, Boucca, ou une Jument, Epona, nourrissant de son lait les êtres, soit comme une femme, mère de tout être vivant, Matirona. On l’identifie souvent à Andelitana, « la Vaste-étendue », qui est l’intarissable source d’abondance, Rosmerta, la première des déesses, Cintudeua, et la mère des dieux, Anna. Tous les aspects de la nature et de la vie, les montagnes, les rivières, les arbres, les animaux, sont les formes, les enfants de la déesse Terre.


Aedis, le Feu :

Il est, par sa fonction d’intermédiaire entre les hommes et les instances supérieures, le plus important des dieux.
« Tu es le grand flambeau du rite ; sans toi les Immortels ne se réjouissent pas. Viens sur un même char avec tous les Dieux, prends place ici Agni, comme le premier officiant. » (Rg V.)

Il préside tous les grands évènements de la vie, toutes les assemblées solennelles et tous les sacrements. Gardien du foyer, témoin de toutes les actions, Aedis est le compagnon fidèle dont dépend la vie religieuse de tout croyant.

Bien qu’Aedis se manifeste essentiellement dans le feu sacré, né sur l’autel, il est vénéré dans toutes les formes de feu. Il existe dix formes dominantes de feu. Cinq naturelles et cinq rituelles.

1) Les cinq feux naturels :

Aedis, le feu terrestre ou feu ordinaire
Taranis, la puissance de la foudre. Source des incendies de forêt, terreur des êtres vivants.
Belenos, le soleil ou feu du monde céleste
Inollodulios, Celui-qui-est-en-toutes-choses, est le pouvoir de digestion
Marcaedus, le feu-du-cheval. Ce feu qui détruira le monde dort dans un volcan appelé la bouche du cheval au fond de la mer australe

2) Les cinq feux rituel :

Tennia, le feu-rituel, qui se manifeste durant les rites du sacrifice.
Tanon tatis, feu-du-patriarche, transmis à l’étudiant
Domon, feu-du-foyer-domestique, porté dans la maison lors du mariage. Centre de tout le rituel familial.
Dexsiteros, feu-des-ancêtres, dans lequel des sacrifices sont offert aux ancêtres
Marutusuo, le feu-funèbre, est le feu du bûcher dans lequel le corps de l’homme est jeté comme une offrande.

Les chroniques représentent Aedis orné de flammes, vêtu de rouge et d’or, portant une hache, une torche, un éventail et une louche. Il porte aux dieux les oblations des sacrifices. Son étendard est de fumée. Il est accompagné d’un bélier qui lui sert de monture. Aedis a sept langues dont il se sert pour lécher le beurre versé en oblation.


Le Monde-blanc, Uindobitus :

Aueranos, l’Espace :

Entre Ciel et Terre se trouve le Monde-intermédiaire de l’Espace. C’est à la fois le lieu des possibles et le lieu des réalisations où se rencontrent les êtres subtils dont le souverain est le dieu porte-foudre.


Taranis, la Foudre :

Taranis « représente le pouvoir de la foudre, l’énergie électrique omniprésente, base de la vie cosmique aussi bien que terrestre. Cette énergie est apportée sur la terre par la pluie. Elle est emmagasinée dans le sperme des êtres vivants. » (Devatâ-tattva)

Dieu de la sphère de l’espace, Taranis, réside dans les nuages. Il est le dispensateur des pluies. Craint, en tant que Seigneur des tempêtes et lanceur d’éclairs, il est aussi source de toute fécondité.
« La voûte céleste est enceinte du dieu Porte-foudre comme la Terre l’est du Feu. »

En tant que roi des dieux, Taranis est une divinité importante. Il incarne les qualités de tous les dieux. Il est fait de tous les autres dieux réunis. C’est pourquoi il est le plus grand. Ses formes sont multiples et il prend tous les aspects qu’il veut.

Taranis aime le plaisir et l’ivresse. Il boit l’hydromel qui l’emplit de force, et se lance ensuite contre ses ennemis. Debout sur son char d’or appelé victorieux, Cubios, tiré par mille chevaux bais plus rapide que le vent, Taranis, le seigneur des tempêtes, le lanceurs d’éclairs, traverse le ciel, remplissant l’espace d’un roulement de tonnerre. Accomplissant de haut faits fabuleux et détruisant les anti-dieux.
Taranis est un jeune dieu, puissant, héroïque, généreux, exubérant, aimant l’action, l’usage de la force qui mène à la victoire, au butin, au pouvoir. Monté sur son cheval blanc, Hennissement-bruyant, Uergiriuaedios, portant dans sa main droite le foudre qui fut façonné par l’artisan du ciel, Gobannos (elle a la forme d’une massue et est supérieure à toutes les autres armes), sa fronde et son épée nommée conquête, Bogia, il conduit les guerriers et les protège de son foudre.
Taranis représente la puissance. Il est le chef des Marutiioi, les dieux de la tempête. Son compagnon, Lugus, est la personnification de la Loi-cosmique et de la Sagesse.


Et …

Nemos, le Ciel :

Nemos personnification de la voûte céleste est le père de toutes choses. Tous les dieux sont les enfants du Ciel. Nemos couvre la Terre et la fertilise de sa semence qui est la pluie.


Belenos, le Soleil :

Le Soleil est la manifestation la plus proche de notre conception du divin.
« Le Soleil est la divinité visible, l’œil-du-monde, la cause du jour. Il existe éternellement… tous les autres dieux ne sont que des parties de lui. » (Bhavishya Purâna)

Le Soleil est la source de la lumière, de la chaleur et de la vie. Ses rayons figurent les influences célestes reçues par la terre. Outre qu’il vivifie, le rayonnement de soleil manifeste les choses.
« Par l’entremise de ses rayons il installe la vie dans les blés et les êtres vivants. Il est le père de tous. » (Mahâbhârata)

« Tous ce qui existe est né du Soleil. »

« De tout ce qui est, fut et sera, de tout ce qui se meut ou demeure immobile, le soleil seul est l’origine et la fin. » (Brihad-devatâ)

Sous un autre aspect il est le destructeur, principe de la sécheresse.
« A la fin des temps, il dessèche le monde entier. » (Mahâbhârata)

Production et destruction cyclique en font le symbole du pouvoir d’enchantement de l’Être-suprême. L’alternance vie-mort-renaissance symbolisée par le cycle solaire, journalier et annuel (solstice), fait apparaître le soleil comme le symbole de résurrection et d’immortalité.

Le Soleil est au centre du ciel, au centre des mondes. Au-dessous sont les mondes manifestés de l’Espace et de la Terre, au-dessus est le monde de l’Inconnaissable. Il est le seuil, la porte qui conduit vers les aspects non-manifesté du divin.
« Le Soleil est la porte du chemin des dieux. » (Mahâbhârata)

« Le Soleil est l’âme du monde. » (Rik-Samhitâ)

Son image est « couleur de cuivre, rouge et bronzée. De son augure, ne créant pas la crainte, il est entouré des innombrables Hurleurs qui résident dans toutes les directions. » (Nîlarudra Upanishad)

« L’être doré qui réside dans le soleil a une barbe et des cheveux d’or. Tout en lui est resplendissant jusqu’aux bouts de ses ongles. Ses yeux sont brun doré. Sa gloire est immense. Il est au-delà du mal. » (Chândogya Upanishad)

« Le Resplendissant se meut sur son orbite sur un char à une roue. » (Mahâbhârata)

Ce char est tiré par la Jument blanche, Uinda Epona, parfois représentée avec sept têtes qu’entoure un halo de rayons.

Marchant devant le char de Belenos, l’Aurore, Uara, est une belle jeune fille qui découvre ses seins pour être admirée. Jeune et belle elle repousse l’obscurité et éveille tous les êtres vivants.


Le Monde-de-la-plénitude, Couiocanton :

Dirionatebo, les Constellations :

Ce monde supra-solaire n’appartient plus au monde des humains. Tous les aspects relatifs de l’espace et du temps, qui conditionnent notre existence, n’ont plus cours. Ce monde lointain situé au-delà des limites du monde solaire, demeure de l’Innommable est appelé la Sphère-des-Constellations, Dirionatebo.


Luxsnos, la Lune :

La lune est la coupe d’ambroisie divine. En tant qu’élixir de vie donneur d’immortalité, le dieu-lune n’appartient pas au monde de la mort. De part sa nature il est le Souverain du monde des constellations.
En tant que réserve de pluie, le dieu-lune, régisseur des marées de la mer, est le roi des plantes et le protecteur de la vie végétale.

La sphère lunaire est l’aboutissement de la voie des ancêtres. Les formes achevées s’y dissolvent, les formes développées en émanent, descendant sur la terre, dissoutes dans l’eau de pluie. C’est ainsi que les âmes errantes s’incarnent. Pénétrant d’abord les plantes, puis les animaux et les hommes.

Le dieu-lune est représenté sous la forme d’un homme blanc, vêtu de blanc, portant des ornements d’or. Il porte dans une main une épée tandis que son autre main fait le geste d’éloigner la crainte.

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MessageSujet: Re: Le Panthéon Celtique   Le Panthéon Celtique EmptyJeu 19 Jan 2006 - 15:04

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Les dieux de la Terre ; Iemni, les Jumeaux :

     Les Iemni représentent la troisième fonction, les agriculteurs éleveurs. Ce sont eux qui donnent la jeunesse et la fécondité. Ils sont la source de l’abondance en nourriture, en hommes et en biens.

     Les récits mythologiques d’Irlande nous apprennent que les Jumeaux sont les fils de Mara, la Grande.
« Il y avait en Ulad un paysan qui s’appelait Cronnchù. Il avait une nombreuse famille et son embarras fut grand quand il perdit sa femme. Dans la ferme tout allait à vau-l’eau.
« Un jour, il vit entrer une femme, jeune et jolie, dont les vêtements et la tenue respirait la distinction. Elle ne dit mot et ne le regarda pas. Elle s’approcha du foyer et alluma le feu. Lorsque les gens revinrent des champs, elle fit un tour à droite, puis donna des ordres aux enfants et aux serviteurs. Quand tout le monde alla au lit, elle couvrit le feu, fit un tour à droite, puis vint se coucher au côté du chef de famille.
« Le lendemain et les jours suivants, elle continua son rôle de maîtresse de maison, pour la satisfaction de tous, tandis qu’elle augmentait par son épargne la fortune de Cronnchù.
« Elle devint grosse. Le moment de sa délivrance approchait quand eut lieu une des grandes assemblées périodiques. Quand le maître fut pour partir, sa femme lui recommanda une conduite mesurée et surtout de ne pas parler d’elle.
« La fête fut magnifique. Le dernier jour, le char du roi, attelé de deux chevaux piaffants, arriva sur la piste de course. Les autres chars entrèrent en compétition avec lui, mais l’attelage du roi emporta le prix.
« Aucun cheval ni personne ne court plus vite que mes chevaux, dit le roi. Cronnchù rétorqua : Ma femme court plus vite.
« Arrêtez cet homme, il m’a insulté, cria le roi. Que sa femme vienne se mesurer avec mes chevaux sur l’heure, s’il veut garder sa tête sur ses épaules.
« Des envoyés galopèrent jusqu’à la maison de Cronnchù et dirent ce qui venait de se passer à sa femme. Mon mari, dit-elle, a parlé inconsidérément et m’a mis dans un cas douloureux. Mais j’ai le droit d’obtenir un délai avant de ma présenter, car je suis sur le point d’accoucher.
« Les envoyés firent la sourde-oreille et l’emmenèrent de vive force. Présentée au roi, elle dit qu’elle ne refusait pas de courir contre un attelage, mais qu’il fallait attendre un peu, car elle ressentait les douleurs de l’enfantement.
« Tirez l’épée, dit le roi, et coupez le cou de cet insulteur. Qu’il en soit fait comme vous voulez, dit-elle, je ne laisserai pas mourir mon mari. Mais en souvenir de ce jour, l’emplacement de cette course gardera toujours mon nom et le nom de ce que je porte dans mon sein. Faites partir les chevaux !
« Quand l’attelage atteignit le but, Macha y était arrivée. Elle accoucha sous les naseaux des chevaux. Elle mit au monde deux jumeaux et cet endroit s’est appelé depuis Emain Macha, les Jumeaux de Macha. » (Noinden Ulad)

     Appelés les Inséparables, les Iemni Maras (les Jumeaux de la Grande), Momaros (Mon Grand) et Atepomaros (Grand Répandant en j.d.m. Grand-Cavalier) sont de beaux jeunes hommes au teint doré. Ils ont une seule femme en commun, Sauelia, la fille du Soleil.

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MessageSujet: Re: Le Panthéon Celtique   Le Panthéon Celtique EmptyJeu 19 Jan 2006 - 15:07

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Les dieux de l’Espace ; Marutiioi, les Grands ou Rudiani, les Rouges :

Dans la hiérarchie céleste, les divinités du monde intermédiaire forment la noblesse guerrière. Dieux de l’Espace, situés entre le Ciel et la Terre, ces deux familles d’êtres subtils sont parfois considérées comme les mêmes dieux.
Comme dieux des vents, les Marutiioi, représentent le souffle vital du cosmos, tandis que les Rudiani sont les énergies vitales présentent dans les centres vitaux de tous corps vivants.

Le mot Rudianos se traduit par « Rouge » ou « Hurleur » car « en vérité les souffles vitaux sont des causes de larmes car tous se lamentent quand ils nous quittent. » (Chândogya Upanishad)

Les Rudiani apparaissent partout comme les compagnons fidèles de Rudianos Dagodeuos. Ils sont ses amis, ses messagers, craints de tous. Huit des Rudiani sont les équivalents des huit manifestations propices de Dagodeuos, les autres représentent les formes terribles du feu. Les premiers peuvent être rendus favorables par des rites. Par contre l’homme doit toujours se tenir à l’écart des seconds.


Quant à l’origine du nom des dieux des vents, Marutiioi, elle semble quelque peu incertaine et se heurte à plusieurs interprétations.

Pour les uns, ce mot provient de la racine Mrin- > Mâr- et signifie « mourir ». Avec le suffixe privatif -ut > -tero, il veut dire « immortel ».
« Ce sans quoi les êtres meurent (mrin + ut) est le principe d’immortalité (marut) » (Unadi sûtra-s).

Cette étymologie, Mâruterones « les Immortels », les identifie aux Rudiani.


Les autres, en décomposant comme suit, la racine du mot védique Marut-s y ont vu la traduction du mot « Grand-valeureux »

Marut-s > MaVrts > MAghWeRTIS, racine pré indo-européenne. Ma-Urt : des racines sanscrites Ma- > Mah- > Ma(h)ga ; maha « grand » + Vrt ; verta « tour, retournement, entourer, obstruer ; troupe, suite »

Racine italo-celtique (pr. sup. « grand ») : Mag-nus/-na/-num // Mag-os/-a/-on (magos « puissant ») + uert « tour, action, contre », verto // uerta « retournement », lat. vertex « tourbillon, sommet ».
*Maguorts > Mavors > Mars, dieu de la guerre, père de Romulus et du peuple latin.

Il est donc possible de donner un étymon celtique à partir de l’italique *Magouertis « grand action » ou peut être *Magouertiscos ; Mago- « puissant » + uerti(s) « acte, action, valeur » + (i)scos suffixe Agent « Grand-valeureux ».

A comparer avec le Luvien Muwatalli « fort, puissant ».


Les noms composés gaulois, comme celui qui nous intéresse, sont là pour mettre en valeur les qualités héroïques de ceux qui les portent.

On distingue différents types de composition, comme :

Substantif + adjectif (Sego-maros « aux grandes batailles »), adjectif + substantif (Dago-durnus « bon poing ») ou substantif + thème verbal + suffixe d’agent (Curmi-sagi-ios « qui cherche la cervoise ») et, pour finir, substantif + substantif (Cingeto-rixs « le roi des guerriers »).
Ici, dans le nom qui nous concerne, il s’agit à n’en pas douter d’un composé substantif + thème verbal + suffixe d’agent. Mar-uti(o)-ios ; mar- « grand » vIrl. mâr, gall. mawr, bret. meur + uti(o) « bousculer, bouter » + ios « celui qui ».
On voit clairement que ce nom est formé selon des procédés remontant à l’indo-européen. Il n’est pas nécessaire d’insister sur le caractère héroïque ou belliqueux de ce nom composé. C’est un nom qui se caractérise comme une combinaison presque libre d’éléments « obligatoires ». Par conséquent il est parfois malaisé de traduire exactement ces noms propres.
Après cette analyse nous pouvons dire, sans trop me tromper, que les dieux de la tempête, que rien ni personne n’arrête, eux qui boutent tout sur leur chemin, aient porté le nom de Marutiioi > Marutiii « ceux qui bousculent grandement ».

Incarnant les actions héroïques et les vertus morales aussi bien que l’exubérance de la jeunesse, ces dieux, compagnons de Taranis, le porteur de foudre, forment une troupe batailleuse de jeunes gens tapageurs, transposition dans l’espace des hordes de jeunes guerriers. Ils sont comparés à la société chevaleresque des Fiana-s. Ces chevaliers itinérants pratiquant des rites secrets et employant des formules magiques.
« Ils ont des dents de fer. Rugissant comme des lions, ils errent sur des chars dorés tirés par des étalons fauves. Leur résidence est dans le Nord. » (Rig Veda)

Ils dirigent les tempêtes et s’avancent à grand bruit, en chantant. Vêtus de pluies, leur fonction est de répandre la pluie, de créer et de chasser les tempêtes. Les montagnes tremblent et les arbres sont renversés quand ils se meuvent.

Taranis est leur chef. C’est lui qui leur donna les brillants ornements et les armes étincelantes dont ils se parent. Ils aident Taranis dans ses guerres. Taranis lui-même est appelé Chef-des-Marutiioi

Le nombre des Marutiioi est de quarante-neuf, sept groupes de sept. Les sept groupes de sept Marutiioi résident respectivement dans les sept sphères qui sont la Terre, le Soleil, la Lune, les Constellations, les Planètes, la Grande Ourse et l’Etoile polaire.

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MessageSujet: Re: Le Panthéon Celtique   Le Panthéon Celtique EmptyJeu 19 Jan 2006 - 15:10

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Les dieux du Ciel ; Mapons Annas, les fils d’Anna :

Les enfants d’Anna, Annacni, personnifient les principes moraux et intellectuels ainsi que les vertus sociales qui permettent l’harmonie de l’Univers et de la société humaine. Ils correspondent aux Aditya-s, les Principes-souverains, de la religion védique.
Habitant dans le Ciel, dans les sphères les plus hautes et dominant la vie et les éléments, ils représentent la caste sacerdotale.

Du point de vue de l’homme ces principes universels se réfèrent aux deux aspects principaux de l’existence. Ils règlent les relations de l’homme avec l’homme et celles de l’homme avec les dieux, ces forces naturelles représentant les lois cosmiques. Ces dieux sont donc « divisé » en deux catégories, ceux qui se rapportent à « ce monde-ci », notre monde, et ceux qui se rapportent à « ce monde-là », le monde des dieux.
A cause de la similitude qui existe entre ces deux mondes, il y a automatiquement un dieu universel correspondant à chacun des dieux qui régissent la société humaine. De fait, les Annacni vont toujours par deux et sont un nombre pair.

Ils sont au nombre de douze, et sont : l’Amitié, le Destin, l’Honneur, l’Art rituel, le Partage, la Chance, l’Industrie, la Magie, le Progrès, le Courage, la Morale ou la Loi-humaine et le Savoir ou Perception-de-la-loi-cosmique.


Les Principes-souverains majeurs de ce monde-ci :


1) Carantinos, l’Amitié, la Solidarité :

Le premier Principe-souverain de ce monde-ci est la solidarité humaine, le respect de la parole donnée et des traités, le caractère sacré de tout ce qui lie l’homme à l’homme. L’Ami, Carantinos, semble avoir été la personnification la plus importante des vertus des premiers Celtes.

Le principal rôle de Carantinos est de forcer les hommes à tenir leurs promesses et à s’associer. Il leur montre les mérites de la camaraderie, de la sincérité, de l’honnêteté, le respect de la parole donnée, le code de droiture qui rend possible l’association des hommes en tribus et en nations.

Carantinos est le dieu des contrats et des serments. Il est bienveillant et réconfortant, il protège les rapports directs et ordonnés qui rendent la vie sociale possible. Il est l’ennemi des querelles, de la violence. Il induit les hommes à bien agir les uns envers les autres.


2) Ariiacos, l’Honneur :

Ariiacos représente l’honneur, la chevalerie, la qualité d’être noble (Arios) et les vertus que cela implique. La principale fonction d’Ariiacos est le maintien d’une société aristocratique et de son code élevé de l’honneur. Il gouverne les lois de l’hospitalité, les règles de la chevalerie, le maintien des traditions, les coutumes, la religion.


3) Randetos, le Partage des biens :

Randetos « la part » est la personnification de l’ancienne coutume, la redistribution annuelle des biens, des terres de la tribu entre les hommes adultes. Il s’agit d’une part prévisible, donnée à chacun, qu’il soit fort ou faible, selon son statut. C’est une part assurée que l’on possède avec tranquillité, sans que des passions, des jalousies puissent entrer en jeu. Dans la tribu celte, ces parts étaient distribuées sans compétition et sans tenir compte de la force ou de l’influence individuelle.
Voilà pourquoi le nom le plus usité de Randetos est Smertrios « le Pourvoyeur ».


Les Principes-souverains majeurs de ce monde-là :


1) Ogmios Uediios, la Loi-divine :

« Celui-qui-lie », représente le destin, les lois mystérieuses qui nous guident vers l’inconnu, l’inattendu. C’est aussi la faveur des dieux, et tous les liens qui unissent les hommes aux dieux. Il préside aux relations de l’homme avec les dieux.
Nul ne peut prévoir ni comprendre les faveurs soudaines qu’accordent les dieux et les éléments, ni leur inexplicable cruauté. On ne peut prévoir la conduite d’Ogmios uediios, c’est pourquoi il semble un maître dangereux et despote. Il est omniscient, il est partout dans l’Univers. Il établit et il maintient les lois naturelles et les lois morales, expressions de l’ordre cosmique. Il rend la justice, et son devoir est de punir les fautes. Il attrape et lie avec son lacet les coupables.


2) Celmedios, l’Art rituel :

Celmedios représente l’habileté technique des prêtres qui rendent le rituel effectif et les contacts avec les dieux possibles et fructueux. Il exige de l’efficacité, de l’intelligence, de la précision et de l’imagination.
Il définit la matière de se conduire envers les dieux, art complexe, mystérieux et créatif qui est la contrepartie d’Ariiacos, le rituel social, la manière de se conduire envers les hommes.


3) Ogmios Mullos, le Tas [de butin] :

Mullos, la part des dieux, représente tout ce que l’on gagne ou obtient par chance, par accident, par la guerre, par des moyens inattendus. Il est le butin, les trésors qu’on trouve et se différencie de l’héritage humain et légal qui est Smertrios.
Un autre aspect très important de la part des dieux est cette part mystérieuse dans sa forme et sa fin qui est donnée aux dieux durant les sacrifices ou leur est offerte avant un repas.


Les Principes-souverains mineurs de ce monde-ci :


1) Gobannos, le Façonneur :

Gobannos « le forgeron » représente l’art artisanal qui produit les armes et les outils. Il est donc un aspect essentiel de la sécurité et du progrès. Comme artisan du ciel, il forge le tonnerre et ciselle la coupe d’ambroisie.
C’est lui qui garde dans sa maison le breuvage et les porcs sacrés.
Gobannos porte une masse de fer. Il est beau, habile et il donne la prospérité et la longévité ainsi que la force sexuelle.
C’est lui, le Façonneur, qui forma le Seigneur-du-feu, Aeduos, ainsi que le ciel et la terre, les eaux et les craquements du feu rituel. Il s’associe parfois aux artisans du ciel, les Cerdes.


2) Bertos, le Nourricier :

Source de la fécondité, Bertos est associé à la semence, à l’offrande et à son réservoir, la Lune. Il dirige les cérémonies du mariage.
Il est lié à l’héritage humain et est le gardien des voies. Il protège les hommes et le bétails des dangers de la route. Il est le guide des vivants et des morts. Il retrouve les choses et les bêtes perdues.
Il est le dieu du bétail, de la fécondité et des troupeaux.


3) Dedmos, la Morale ou Loi-des-ancêtres :

Dedmos est la personnification de la Morale, la loi du bien et du juste. Il est le sage qui règle la conduite des hommes d’après les lois établies par les ancêtres.
Fils de l’Etendue-primordiale, Anna, il est le père de Maruos, le Roi-des-ancêtres et de Manos, le Législateur et le premier ancêtre de l’humanité présente. Parfois on fait même de Dedmos le père de tous les dieux.
La fille de Gobannos, Nuage, Nebela, est l’épouse de Dedmos. Ses messagers sont le feu et le vent.


Les Principes-souverains mineurs de ce monde-là :


1) Biuaticos, le Vivifiant, l’Art-magique :

Biuaticos représente le pouvoir magique du Verbe identifié au pouvoir procréateur du Soleil. Il représente le principe même de la création par le Verbe. Il est le pouvoir magique des mots qui permets toute action humaine et qui dirige toutes les activités de l’homme.
Biuaticos « le Vivifiant » est l’essence de la parole magique que prononcent les prêtres et qui fait se lever le Soleil. Il est le son même par lequel le Soleil fut créé.


2) Brigacos, le Courage et la Sécurité extérieure :

Brigacos représente le Courage, la nécessité de la force brutale de la guerre, qui mène à la victoire, au butin, à la puissance, à la sécurité extérieure. Il incarne l’héroïsme victorieux des guerriers et l’exubérance de la jeunesse.
Le mot Brigacos vient de Brig- « être fort » et veut dire « Puissant ».


3) Lugus, l’Omniprésent, le Savoir, la Lumière-de-la-Connaissance, la Loi-cosmique partout présent dans les trois mondes :

Lugus, l’Omniprésent ou l’Immanent représente la perception de la Loi-cosmique qui est présente en toutes choses dans l’Univers et qui est révélée à l’homme par une illumination que nous appelons Savoir, Uissus, qui est comparée à la lumière du soleil, traversant en trois enjambées les sept régions de l’Univers. Nous expliquons les trois pas comme les trois manifestations de la lumière : le Feu, l’Eclair et le Soleil qui rendent visibles les trois sphères enjambées par Lugus. Leurs emplacements symboliques sont les points où le soleil se lève, atteint le zénith et se couche.
Lugus s’associe occasionnellement avec Taranis. Le Savoir s’unit au Pouvoir. Le prêtre qui incarne le savoir aide le roi qui incarne la justice. Ensemble ils tuent le démon obstructeur, Belaros.

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MessageSujet: Re: Le Panthéon Celtique   Le Panthéon Celtique EmptyJeu 19 Jan 2006 - 15:13

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MINATE DEUATE (Les Dieux Mineurs)


Les dieux protecteurs des mondes, appelés Bitumate Deuate (dieux perpétuels), sont entourés de puissances mineures, Minate Deuate, sur lesquelles ils règnent. Parmi eux nous trouvons les Artisans, Cerdes, les Nymphes, Nexai, les dieux protecteurs des villages, Toutates, etc.


Les Artisans, Cerdes :

On les représente comme trois artisans habiles. Parmis eux ce trouve Gobannos le Forgeron, Cerdis le Bronzier et Luxta le Charpentier.
« Les chefs des Tùatha Dè Dànann furent rassemblés autour de Lug. Il demanda à son forgeron Goibniu de quel pouvoir il disposait pour eux.
« Ce n’est pas difficile, dit-il. Quand bien même les hommes d’Irlande seraient au combat jusqu’à la fin de sept années, pour chaque lance qui s’en ira de son fût ou chaque épée qui se brisera je procurerai, moi, une arme nouvelle à sa place. Aucune pointe que fera ma main ne manquera son coup. Il n’est aucune peau dans laquelle elle ira qui, après cela, goûtera la vie. Dolb, le forgeron des Fomoire, n’en a pas fait autant. Je suis prêt maintenant pour la bataille de Mag Tured.
« Et toi, ô Credne ? dit Lug à son artisan, quel sera ton pouvoir dans la bataille ?
« Ce n’est pas difficile, dit Credne : Les rivets de leurs lances et les fourreaux de leurs épées, les revêtements et les pourtours de leurs boucliers, je les fournirai tous.
« Et toi, ô Luchta ? dit Lug à son charpentier, quelle puissance atteindras-tu dans la bataille ?
« Ce n’est pas difficile, dit Luchta : leur suffisance de boucliers et de fût de lances, ils l’auront tous de moi. » (Cath Maige Turedh)


Les Nymphes, Nexai :

Elles sont représentées comme des femmes éternellement jeunes qui sont les courtisanes et les danseuses du ciel. Elles sont appelées Femmes-des-dieux, Benai deuatiom ou Filles-du-plaisir, Lauenigenai.
« Ô Roi ! lorsque les eaux furent barattées, des femmes très belles apparurent qui sont l’essence des eaux. Elles sont donc appelées les Essences-des-eaux. Comme personne ne les épousa, elles devinrent des filles publiques. » (Râmâyana)

Elles sont d’une étonnante beauté, avec des yeux azur, des tailles étroites et des hanches opulentes. Par leurs poses languissantes et leurs douces paroles, elles dérobent à ceux qui les regardent leur sagesse et leur discernement.
« Conle le Beau, appelé aussi le Rouge, était fils du roi Conn Cetchathach. Il se trouvait un jour, avec son père, sur la colline d’Uisnech, quand lui apparut brusquement une ravissante jeune fille. Elle venait, disait-elle, de Tir na m-Ban, la Terre des Femmes, où la paix règne et où les batailles y sont inconnues.
« Seul Conle voyait et entendait la jeune fille. Le roi entendant son fils parler, lui demanda ce qui se passait. La jeune fille fit savoir qui elle était, qu’elle aimait Conle-le-Rouge et qu’elle l’appelait dans la Plaine des Plaisirs.
« Corân, le druide du roi Conn, empêcha par des formules magiques que Conle succombe à la belle. Avant de disparaître devant le pouvoir du druide, la fille jeta une pomme à Conle.
« Conle s’en nourrit pendant un mois sans qu’elle diminue et sans avoir besoin d’autre nourriture. Il ne cessa de penser à la jeune fille.
« Un jour, elle se manifesta de nouveau à lui renouvela son invitation. Alors, sans hésiter, il déclara à son père que, malgré toute sa tendresse pour les siens, il ne peut renoncer à l’amour de la belle inconnue. Il saute dans la barque de la fille, et disparaît. »

Les Nexai ne sont pas chastes et dispensent volontiers leurs faveurs. On peut les conquérir en volant leurs vêtements pendant qu’elles se baignent.
« … à midi sonnant trois cygnes au plumage immaculé se posent au bord d’un lac et y prennent la forme de trois ravissantes jeunes filles qui tout aussitôt se déshabillent pour prendre leur bain, et le fils du roi de Poher s’empare des vêtements de l’une d’elles pour qu’elle ne puisse pas repartir avant d’avoir exaucé son souhait. » (Mab roue Poher)


Les Divinités protectrices des villages, Toutates :

Ces divinités sont les dieux tutélaires des villages. Ils veillent au bien des habitants. Pour beaucoup leurs noms ont une référence strictement locale, et plusieurs expriment de façon explicite l’association entre le dieu et le groupe tribal.


Les Ancêtres, Rogenate :

Sous le nom d’Ancêtre on vénère les premiers Progéniteurs des Celtes ainsi que tous les ancêtres brûlés ou enterrés selon les rites. Considérés comme des dieux, des offrandes leurs sont offertes.


Les Réalisés, Uercantate :

« Les humains qui ont atteint l’état de libération et rentrent donc dans les limites de la définitions des dieux, donnée par Patanjali, restent toutefois distincts des autres dieux. Il y a une différence entre les êtres nés dieux, éternellement libres, et les êtres devenus dieux après avoir été des hommes et avoir traversé une vie d’esclavage. L’être humain qui se dissout dans la Nature-fondamentale risque de revenir et de retrouver le fruit de ses actions qui l’attend. Un dieu né éternellement libre. » (Yogatrayânanda, Shrî Râmâvatara kathâ)


Les Sages, Suuides :

Les Sages sont des êtres mystérieux en rapport avec l’origine de l’homme et l’origine de la connaissance. Représentés sous forme humaine, les Suuidate sont en réalités des puissances éternelles qui apparaissent de temps en temps, chaque fois qu’une nouvelle révélation est nécessaire. Les Sages représentent donc des énergies fondamentales qui se combinent pour créer la vie. Ce sont des êtres qui « voient » la loi-cosmique et qui l’expriment en termes de création ainsi qu’en termes de savoir
Au nombre de sept, ils résident dans le ciel sous la forme des sept étoiles de la Grande Ourse, et portent les noms suivants : Uissus (Connaissance), Uocomarcos (Recherche), Eulaxsus (Sagesse), Uirionos (Vérité), Uiros (Vrai), Andiatis (Supérieur) et Uindosenos (Blanc l’ancien).

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MessageSujet: Re: Le Panthéon Celtique   Le Panthéon Celtique EmptyJeu 19 Jan 2006 - 15:15

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LES GENIES


Les Esprits-de-l’Espace :

Tout comme les centaures auxquels ils sont apparentés, ces Esprits sont représentés avec un torse humain et un corps de cheval. Ils sont de la même famille que les Hommes célestes et les Esprits vagabonds qui sont aussi des bardes et des musiciens célestes. Panégyristes du ciel, ils admirent les héros et chantent la gloire des dieux.


Les Esprits-de-la-Terre :

Les souterrains, les catacombes et les anciennes carrières sont les demeures traditionnelles de ces esprits. Il n’est recommandé à personne d’empiéter sur les collines des esprits ni sur aucun de leurs domaines. Les Esprits-de-la-Terre, appelés les Mystérieux, Runuteroi, se donnent beaucoup de mal pour protéger leurs maisons et leur or. Les chercheurs de trésors qui fouillent leurs collines et qui négligent leurs avertissements, subiront les coups du mauvais sort, la ruine et la mort en seule récompense.

Il existe une myriade de ces êtres : Les Petits-Etres, les Frappeurs, les Nains et les Lutins, pour ne citer les plus connus.


Les Petits-Etres :

Les Petits-Etres sont laids, d’aspect rébarbatif et grotesque. De petite taille, ils ont le pouvoir de s’enfler jusqu’à des formes monstrueuses. Outre qu’ils sont utilement employés à garder les trésors des collines, ce sont des bandits infâmes, des voleurs accomplis, des vandales parfois dangereux. Ils sont capables de piller les demeures des humains, d’enlever des enfants, de flétrir les récoltes et de faire toutes sortes de tours pendables.


Les Frappeurs :

C’est une race de petits êtres noirauds et taquins, ils prennent souvent un aspect animal, témoin de leur nature bestiale. Ce sont les compagnons des morts.
Tous ne sont pas d’essence démoniaque. Ceux qui hantent les mines sont généralement bien disposés envers les humains.


Les Nains :

Petits et vigoureux, les Nains sont en général barbus, ils ont l’air de vieillards, mais c’est qu’ils atteignent leur maturité à l’âge de trois ans et que leur barbe est grise dès sept ans. Ils vivent dans les montagnes d’où ils extraient les métaux précieux pour en faire des armes, des armures et d’autres objets doués de pouvoirs magiques.


Les Lutins :

Il n’est pas un endroit qui ne soit hanté par ces petits êtres verts et malicieux. Ils dansent à l’ombre des menhirs et vont gambader sur les rives des torrents. Ces esprits turbulents adorent voler des chevaux et des poneys pour leur folles chevauchées nocturnes sur la lande, ils tirent sur les crinières de leur montures pour les faire courir, tant et si bien qu’on les trouve tout emmêlées. Les Lutins aiment à s’amuser mais travaillent dur, néanmoins, et souvent, ils battent le grain de nuit en échange de pain et de fromage.

Ils prennent souvent l’apparence du hérisson.


Les Fées, Sebarate :

Formes mineures de la Déesse, les Sebarate sont, pour la plupart, des esprits bienfaisants que l’on rencontre dans les grottes, les étangs, les bois et les montagnes.


La Fée Dorée, Diuanna :

Elle est blonde et belle, pleine de rire et de bonheur, d’allure très ouverte et sans peur, entourée d’une aura de lumière dorée. Aimante, on la croise à l’entrée des grottes.


Les Ondines, Tondate :

Ces Fées sont une race de Nymphes que l’on trouve dans les chutes d’eau sous la forme de femmes nues de taille normale et d’une beauté singulière. Elles ont les cheveux d’un blond brillant, le front large, les traits admirablement ciselés, les yeux immenses et lumineux avec un reflet de sauvagerie dans les prunelles. Elles ne sont pas hostiles.


La Fée des bois, Sebara cetion :

C’est une jeune femme bienveillante. Elle porte de longs cheveux noirs qui flottent librement et lui donnent une allure un peu sauvage. Elle porte parfois, comme tout vêtement, des guirlandes et des colliers de feuilles qui se balancent à son cou.


Les Sacrées, Nemetate :

Ce sont les Fées protectrices des sanctuaires situés au sommet des collines. Elles se tiennent le long des chemins de montagne regardant, en silence, passer les pèlerins. Quant aux mal-inspirés, elles se jettent sur eux, les cheveux ébouriffés. Faisant « les folles », elles tournent, elles sautent avec un sauvage abandon dans une ronde effrénée, contraignant ces gens à se joindre à elles. La plupart du temps cette folle ronde entraîne la mort des profanateurs.

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MessageSujet: Re: Le Panthéon Celtique   Le Panthéon Celtique EmptyJeu 19 Jan 2006 - 15:17

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UOMORII (Les Anti-dieux)


Dans le Monde-d’en-bas, Andumnon vivent les Anti-dieux, Uomorii. Ce sont les puissants instincts, les passions qui maintiennent l’homme sous la domination de la Nature, le déviant de la voie de la réalisation du divin.

Les Anti-dieux sont les aînés des Dieux. Ce sont les dieux d’un monde encore dans son enfance, un monde chaotique et désordonné.
« Les Dieux sont les cadets, les Anti-dieux sont leurs aînés. Ils se combattent éternellement pour la domination du monde. » (Brihad âranyaka Upanishad)

« La Terre avec ses forêts, ses océans, ses montagnes, fut d’abord gouvernée par de puissants génies. Mais les dieux dirigés par le Savoir les massacrèrent dans de grandes batailles et capturèrent les trois mondes et tous leurs habitants. » (Râmâyana)

« Il y a longtemps que ce pays est sous votre tribut, depuis le temps de Gann, de Seanghann et de Conang Fhordearg, fils de Faobhar, et de Moirc, fils de Deila, deux rois des Fomoire. Pour cette raison il vous convient de faire preuve de courage et de disputer ce pays, afin qu’il soit à tout jamais un pays conquis par l’épée pour vos descendants à votre suite. Car c’est une grande assemblée d’hommes qui vient devant vous.
« Il est certains, dirent-ils, que nous trouverons la mort en disputant ce pays ou que nous lui imposerons le tribut par la force. » (Do Chath Mhuighe Tuireadh Ann So)

Les Anti-dieux sont le plus souvent dénommés les Démons-du-dessous, Uomorii. Ce sont de puissants guerriers, ils viennent de l’Océan et ont été, après leur défaite contre les Dieux d’Anna, repoussés dans les régions souterraines.
Ils représentent les forces maléfiques et infernales. Dotés d’une puissance redoutable, ils sont le chaos initial, les forces à l’état brut, tant telluriques qu’aquatiques.

Leur apparence est insoutenable. Certains possèdent un œil unique, un seul bras, une seule jambe, des têtes de chèvres, de cheval et de taureau.
« Certains faisaient peur à voir, d’autres semblaient beaux. Nombres avaient des bras démesurés et des formes hideuses. Il y en avait de gros de maigres. Certains étaient nains, d’autres d’une taille prodigieuse. Il en était qui n’avaient qu’un œil ou qu’une oreille. Plusieurs avaient des ventres énormes, des poitrines flasques, des dents proéminentes, des jambes tordues, d’autres étaient superbes à voir et richement vêtus. Il y en avaient à deux jambes, à trois ou à quatre, avec des têtes de serpents ou d’ânes ou de chevaux. » (Râmâyana Sundara kandâ, sarga-s)

Les Uomorii représentent les bouleversements cosmiques des premiers temps, les manifestations élémentaires… Les forces sauvages et indomptées de la nature naissante. Ils figurent la première étape de la gestation évolutive ; les cataclysmes par lesquels la terre se prépare à devenir le lieu propice où s’épanouira la vie des humains.
Fils du Ciel et de la Terre, ils entreprirent de s’emparer du pouvoir suprême, après la mutilation du Roi-des-dieux, Noudons.
Les Uomorii ambitieux, révoltés et brutaux, adversaires de l’esprit conscient, représenté par Lugus, ne symbolise pas exclusivement les forces sauvages de la nature. Luttant contre l’esprit, ils figurent les forces indomptées de l’âme, qui s’opposent à la spiritualisation harmonisante. Le combat des Uomorii contre les Deui, commandés par Lugus, symbolise l’effort évolutif de la formation de l’être conscient sortant de l’animalité.
Dans leur lutte contre l’esprit, les Uomorii symbolisent aussi, non seulement les forces de la nature, mais la tendance à la domination : le Despotisme.

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MessageSujet: Pour les passionnés de Mythologie Celte...   Le Panthéon Celtique EmptyDim 17 Sep 2006 - 1:45

Bonjour,

Voici un ouvrage, dispo gratuitement sur le Net,parlant des mythes et dieux de la Gaule. L'ouvrage est inachevé car son auteur est décédé... mais l'ouvrage a été mis à disposition sur le net pour les personnes intéressées:
http://jeanjacqueshatt.free.fr/Mythes-et-dieux-JJHatt.htm
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MessageSujet: Re: Le Panthéon Celtique   Le Panthéon Celtique EmptyMar 12 Déc 2006 - 15:39

La Généalogie du groupe le plus élevé des Toutai Deuas Danunas

Ariaxs Druuis Boutios
Druuidica Comardiia Mara-Erionos

Ollatir Iuocatus, le Tout-Père au Clair Combat, c'est-à-dire le Dagodeuos, le Bon Dieu, Ogmios, le Lieur, Olloudios, qui possède et distribue biens et bonheur, Bretus, le Jugement, et Deluatis, le père de la Forme, les cinq fils d'Aelitos, le Souffle, fils de Nettos, le Proche, fils d'Indastios, le Status, fils d'Alnos, le Noble, fils de Tatis, le Père, fils de Toueranos, c'est-à-dire Tabarnon, le Jugement, fils d'Etnos Argantotectios, L'Ailé du Manoir d'Argent, fils de Biuitos, le Perpétuel, fils de Aibatis, fils de Biuotaxs, le bien Vivant, fils de Isarobannalis, le Saint-Protecteur et Devin, fils de Nemetos, le Sacré, fils d'Agnomanos, le Splendide.

Manauionos, fils d'Olloudios, fils d'Aelitos, fils de Deluatis.

Les six fils de Deluatis, fils d'Ogmios : de Uécatis, le Sacré, d'Ollamos, le Docte, d'Indastios, le Status, Brennos, le Chef, Iuocaros, le Clair-Aimant, et Iuocarobos, l'autre Clair-Aimant.

Lugus, fils de Cenos, le Distant, fils de Deniacacteto, à la prise rapide, le médecin, fils d'Essradacos, le bouillonnant, fils de Nettos, fils d'Indastios.

Gobannios, le Forgeron et Cerdinios, l'Artisan, Luxtanos, l'Équipier, Carpidaros, le Charpentier, fils de Tabatoredios, au langage rapide, fils de Tourenos, dieu de la Chance, c'est-à-dire, Torendios, l'Étincelle.

Briccerios, le Tacheté, fils de Carpidaros Cattoqendos, Tête de Chat, de Tobarnonos, le Jugement.

Uécatis, fils de Deluatis, et Ollamos, fils de Deluatis.

Caiiaceros et Nectanos, le Net, les deux fils de Nemos, le Ciel, fils d'Iuocatos Garbos, le Dur, fils de Dumacos Dallos, l'Aveugle Sombre.

Sétamalis, Semblable-à-la-Soie, fils de Carpidaros Crumbos, le Voûté, fils d'Elcomaros, le Grand-Loup, fils de Deluatis.

Eriu, Uotala, et Banua, les trois filles de Uécatis, fils de Deluatis, fils d'Ogmios Eriona, fille d'Brasellos Enterlamios (le Bien-formé, l'Entre-main, mère de ces déesses.

Bodua, Magosia, et Morigena, les trois déesses.

Danua et Benacula, les deux déesses chefs de Bigantia, la déesse poétesse.

Ces deux femmes chefs avaient les deux bœufs royaux dont les noms étaient Uidios et Mendos. C'est d'après eux qu'est nommée Magos Uimpionos, la Plaine des Beautés, dans Mogunia. C'était à elles qu'étaient encore Torcos Tretiorixs, le Roi Sanglier, d'après lequel est nommé Tritos Toarendos, la descente des Sangliers, dans Mogunia, le Munster.

(Credimabetlios, à la Langue Religieuse, Brusnos, la Poitrine et Qastolos, le Frisé, les trois satiristes).

C'est eux qui gagnèrent la bataille de Magos Turation du nord sur les Uoberioi et cela après la bataille de Magos Turation du sud sur les hommes des Belgioi. C'est dans la première bataille que fut coupé le bras de Nodens et c'est dans la dernière que lui fut coupée la tête.

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Odacos Nemeton Rennina
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MessageSujet: Re: Le Panthéon Celtique   Le Panthéon Celtique EmptyMar 12 Déc 2006 - 15:39

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La Généalogie des Dieux Rois des Toutai Deuas Danunas et de la longueur de leur souveraineté sur le monde

Nodens au Bras d'Argent, fils de Succotacos, fils d'Entarlamios, fils d'Ordos, fils d'Alnos, fils de Tatis, fils de Toueranos, fils d'Etenos, fils de Odbatis, le Sorcier, fils de Biuotax, le Vivant, fils de Isarobannalis le Devin, fils de Nemetos, le Sacré, prit la royauté du Monde pendant trente ans en temps divin, jusqu'à ce qu'il tombât à la bataille de Magos Turation du nord.

Bretus, fils d'Aelitos, fils de Neddos, fils d'Indastios, fils d'Alnos, fils de Tatis, pris la royauté pendant sept ans.

Lugus au Long Bras, fils de Cenos, fils de Deniacacteto, fils d'Essradicos Briccos, fils de Neddos, fils d'Indastios, fils d'Alnos, prit la royauté d'Albiio, du Cosmos, pendant quatre âges, c'est à quatre années de Bitu sur terre. C'est ce Lugus qui fonda l'assemblée de Talantio, fille de Magomaros, roi de Maromagos, la Grande Plaine. Elle était femme d'Iuocatus Garbos, fils de Dumacos Dallos, jusqu'à ce qu'il fût capable de porter les armes. C'est en commémoration honorable que Lugus institua les jeux de l'assemblée de Talantion, quinze jours avant Lugi Naissatis et quinze jours après, à la ressemblance des jeux nommés Olympiades (chez les Grecs). C'est de cette commémoration faite par Lugus que l'on appelle Lugi Naissatis le premier jour des calendes d'Août, c'est-à-dire naissatis (" réunion ") de commémoration de Lugus. Il tomba de la main de Coslogenos à Coimodrosmen, la Jolie-Crête.

Le Grand Dieu Dagodeuos, fils d'Aelitos, fils de Deluatis, fils de Neddos, prit la royauté du Monde pendant soixante-dix ans en temps divin. Il expira dans le Brugdenos, palais souterrain, de la flèche empoisonnée que lui lança Cedtillonos, aux dents crochues, dans la bataille de Magos Turation. Iuocatus Ollatir était le propre nom du Dagodeuos quand ce n'était pas Roudios Rouessos.

Deluatis, fils d'Ogmios, à la science du soleil, fils d'Aelitos, fils de Deluatis, fils de Neddos, prit la royauté du Monde pendant dix ans en temps divin, jusqu'à ce qu'il tombât devant Uicatis, le Combattant, fils de Deluatis.

Uicatis, fils de Deluatis, fils d'Aelitos, prit la royauté pendant dix ans, jusqu'à ce qu'il tombât devant Aesugenos à Arduos Brictos.

Les trois fils de Curmiutis Medelos, le Brasseur-Moissonneur, fils du Dagodeuos, dont les noms sont Coslogenos, Cactetogenos (Maqos Cactetonos), et Greinogenos, prirent la royauté du Monde pendant trente ans. Quelques historiens disent qu'ils partagèrent le Monde en trois, comme il est dit dans ce couplet :

Bien que le Monde ait plusieurs milliers d'âmes, Ils partagèrent le Monde en trois, Les plus hauts nobles celtes aux actions glorieuses, Coslogenos, Cactetogenos, Greinogenos.

Cependant ce n'est pas un partage en trois qu'il y eut entre eux, mais une alternance de souveraineté, c'est-à-dire que chacun d'eux l'avait une année suivant son tour, ainsi que nous l'avons dit plus haut à propos des noms de ce monde. Et c'est dans la bataille de Talantion qu'ils tombèrent tous les trois. La raison pour laquelle ces noms furent donnés à ces trois dieux rois, est que Coslos, Cacteto, et Greinos étaient pour eux des dieux d'adoration : Coslos, en effet, était le dieu de Coslogenos dont le propre nom était Itrios, et sa compagne était Banua. Le dieu de Cactetogenos était Cextis, la Charrue, son nom était Tittoros et Uotala était sa compagne. Le dieu de Greinogenos était Cetoros et Eriu était sa compagne.

Orbiosenos était le nom propre de Manauionos. C'est de lui qu'est nommé Loccos Orbioseni. Car c'est en creusant son Brugdenos que le lac jaillit dans la Grande Plaine. Pour rendre claire cette affaire le couplet ci-dessous a été fait :

Itrios, c'est-à-dire, Seturos le grand, qui reçut la dignité royale, l'individu était rude. Coslos était son dieu, petit-fils du Dagodeuos qui n'était pas sombre. Banua était sa compagne.

Tittoros le fier, son combat était fort, son coup était rude. Uotala était sa compagne, il accomplit de grandes actions, il croyait en Cacteto.

Ceturos le beau, à la belle couleur, il était noble. Eriu était sa compagne, c'était une noble celta, Greinos était son dieu.

Manauionos, fils de Lero, du Loccos, il cherchait Uednalo, la Perle de Beauté. Orbiosenos était son nom. Il expira après cent batailles.

Il manque trois ans à deux cents ans pour la durée de la souveraineté des Toutai Deuas Danunas dans le Monde. Ce couplet correspond à cela :

Sept années, quatre-vingt-dix et cent,
Ce compte n'est pas faux,
Pour les Toutai Deuas Danunas avec puissance
Dans la haute souveraineté du Monde.

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