Garios, le mantra celtique

GARIOS, LE MANTRA CELTIQUE

Le garios (parole, « verbe ») est une formule sacrée ou invocation utilisée à des fins rituelles dans le druidisme orthodoxe de la Celt.Cert.Cred.

En tant que conceptions abstraites des aspects dont la manifestation est issue, les garii sont indissociables des dieux auxquels ils s’identifient. Le pouvoir d’un être divin réside dans son nom, dans sa formule, qui est le moyen par lequel l’adorateur peut établir des contacts avec le dieu.

Chaque dieu est représenté par un garios, et c’est à l’aide de ces sons que leur présence devient réelle.

« En vérité, le corps du dieu provient de sa formule-mentale, de sa semence-verbale » (Yāmala Tantra)

Les formules-verbales peuvent se présenter sous la forme monosyllabique ou sous la forme d’un sonnet alitéré de style tautogramme qui consiste à faire commencer tous les mots du texte par la même syllabe accentuée des mots composant la formule-verbale. Elle vise un effet essentiellement rythmique, mais permet aussi de redoubler, sur le plan phonique, ce que le signifié représente. Elle permet de lier phonétiquement et sémantiquement des qualités ou caractéristiques tenant du propos afin d’en renforcer la teneur ou la portée sur l’interlocuteur. L’allitération a une forte fonction d’harmonie initiative et est utilisée pour des « phrases » courtes.

Les usages des garii sont nombreux tels que :

« Atteindre la libération. Vénérer les formes manifestées du divin. Honorer les dieux mineurs et les génies. Communiquer avec les dieux. Acquérir des pouvoirs surhumains. Nourrir les ancêtres et les dieux. Communiquer avec les fantômes et les esprits des morts. Écarter les influences néfastes. Exorciser les démons. Guérir les malades. Préparer de l’eau curative. Détruire les plantes, les animaux et les hommes. Éliminer les poisons du corps. Influencer les pensées et les actions des autres. Avoir sous son contrôle les hommes, les bêtes, les génies et les fantômes. Purifier le corps. » (Principles of Tantra-s)

Le garios peut être utiliser comme support de ambiratio (« méditation »). Le but de sa pratique est un bienfait physique ou spirituel qui s’effectue lors d’une pratique d’accomplissement nommée dicantlos, incluant la récitation répétitive et continue d’un garios avec l’aide d’un malacos (« chapelet ») composé de 18 à 108 perles.

Le garios sert aussi à canaliser le mental ou servir à des fins de protection, d’invocation ou de célébration d’une construction de Teges (« Temple »). Ses vertus, conjuguées à l’intention et à la concentration du récitant, sont censées être bénéfiques.

Bien que préférant la définition de Louis Frédéric, qui dit que le garios est une « formule sacrée qui a un caractère magique, et aurait le pouvoir de faire se matérialiser la divinité qu’elle représente ou symbolise », il n’est pas faux de dire, à la suite de Pierre-Sylvain Filliozat, que le garios peut être définit comme une parole de vertu et de puissance surnaturelle liée à un rite : « l’idée de base est celle d’une vertu, d’une puissance surnaturelle appartenant à la parole. Il semble que cette vertu soit conçue avant tout pour l’acte de parole, la formule énoncée dans le rite, mais nonpas la langue en tant que telle. Ou si l’on parle d’un caractère sacré, d’un pouvoir de la langue, c’est par transfert, parce qu’elle est la langue de la formule... »

Une définition en sanskrit : « mananāt trāyate iti mantrah » dit que le mantra est ce qui protège ou libère l’esprit de celui qui y pense.

Les garii sont, par nous, considérés comme ayant été révélés, c’est-à-dire qu’ils n’ont pas été composés par des auteurs humains mais inspirés par les divinités. Les « voyants » ayant reçu les garii ne sont ni responsables du contenu, ni les auteurs des garii. Ils ne sont que les récepteur et les émetteurs.

Les garii, pour être effectifs, c’est-à-dire « vivants », doivent être transmis directement et oralement depuis le voyant qui en eu la perception directe, créant ainsi une filiation ininterrompue.