Talismans et points cardinaux

TALISMANS ET POINTS CARDINAUX

Il est très important d’avoir une bonne orientation, d’être face au bon point cardinal et de placer les éléments et talismans aux bons endroits afin que leurs énergies puissent voguer sans obstacle d’un point à un autre.

Dans les récits mythologiques, il est dit que les enfants de Biuotacos, fis de Isarobonillos le devin, fils de Nemetos, s’installèrent dans quatre îles du Nord du monde, ou ils apprirent le druidisme, la science, la prophétie et la magie. Voici quels sont leurs noms : Moriassos, Uindiassos, Goriassos, et Ualiassos.

Il y avait quatre sages dans ces quatre îles : Semios Bitubarros à Moriassos, Uisucios à Uindiassos, Esdrios Alto à Goriassos et Marouesos qui était à Ualiassos. Ce sont les quatre druides de qui les Toutai Deuas Danunas apprirent la sagesse et la science et de qui ils reçurent les quatre talismans, à savoir :

De Moriassos, Semios Bitubarros leur fit don du Parios Opos, « le Chaudron d’Abondance », dont le Dagodeuos en est le gardien : aucune compagnie ne le quittait insatisfaite.

De Uindiassos, Uisucios leur donna la Suleuca Cladios, « l’Epée Lumineuse », qui revint de droit à Naudons : personne ne lui échappait ; quand on la tirait du fourreau de la Bodua personne ne lui résistait.

De Goriassos, Esdrios Alto leur remit la Slega Boudis, « la Lance de la Victoire », que tient désormais Lugus : on ne livrait pas bataille contre celui qui l’avait à la main.

De Ualiassos enfin, Marouessos leur confia la Lianca Ualis, « la Pierre de la Destinée », qui est à Tamra et qui criait sous chaque roi légitime qui s’emparait de l’Erilanda.

Grace à la symbolique des talismans nous pouvons découvrir les points cardinaux correspondant. Nous savons que chaque élément est issu de la combinaison de deux principes primordiaux : l’Eau procède du Froid et de l’Humide, l’Air de l’Humide et du Chaud, le Feu du Chaud et du Sec et la Terre du Sec et du Froid.

Ainsi nous avons à l’Est, l’Air et l’Épée ; au Sud le Feu et la Lance ; à l’Ouest la Terre et la Pierre ; et au Nord, l’Eau et le Chaudron.

Selon les textes, l’arme de Lugus est une lance, large, cruelle, au fût épais, héroïque, à cinq pointes, qui jamais ne faillit, qui tue un homme à chaque coup et neuf hommes à chaque jet… mais surtout elle est une lance de feu dont les blessures sont mortelles et l’atteinte implacable et inexorable.

Son symbolisme est complémentaire de celui du chaudron du Dagodeuos, qui est le seul qui puisse apaiser cette lance qui, sans cela, détruirait d’elle-même tout ce qui se trouve autour d’elle.

Le feu s’associe ainsi avec son principe antagoniste l’eau.

« […] il (le feu) est l’embryon des Eaux, le très viril, le juvénile Agni. » (Rg Veda 3.1)

La lance est le chaudron, le feu est l’eau sont des principes « jumeaux » dans le sens ou tout les deux ont les mêmes significations symboliques. Ils sont sources de vie, moyens de purification et centres de régénérescence.

Il en va de même pour l’épée, qui, bien que symbole guerrier, est aussi le symbole de la guerre intérieure sous son double aspect destructeur et créateur ; un symbole du Verbe, de la Parole et donc du Souffle. L’épée associée au vent, au souffle représente le monde subtil, juste « opposée » à la pierre qui représente l’épais.

Le glaive et la pierre s’oppose symboliquement : il est ciel quand elle est terre, il est principe actif quand elle est principe passif, il est l’aspect masculin de la manifestation quand elle en est l’aspect féminin, il est lumière quand elle est obscurité, il est subtil, volatile et dissolution quand elle est densité, fixation et condensation…

La pierre dans laquelle est plantée l’épée représente la perfection passive recevant l’action du principe actif. Voilà pourquoi l’épée sacrée, Caledobulcos (Ga. Caledfwich, Br. Kaledvouc’h, Ir. Caladbolg, c’est-à-dire « A-la-dure-entaille » qui selon la légende fut le nom de l’épée de Naudons, roi des Toutai Deuas Danunas), ne peut être retirée de la pierre par un profane, sous peine des pires dangers.

Ceci nous donne cela :

Est → Uindiassos → Uisucios → Suleuca Cladios → Air
Sud → Goriassos → Esdrios Alto → Slega Boudis → Feu
Ouest → Ualiassos → Marouessos → Lianca Ualis → Terre
Nord → Moriassos → Semios Bitubarros → Parios Opos → Eau

En d’autres termes…

Partant de l’Est l’énergie de l’Air (épée) passe de l’humide au chaud et devient Feu (lance) qui, passant du chaud au sec devient Terre (pierre) qui, elle-même, passant du sec au froid devient Eau (chaudron) qui passant du froid à l’humide redevient Air.

Il n’en est pas de même pour ceux qui ont choisi la fameuse « topologie dite des vents dominants » (1) et qui placent l’Air (épée) à l’Est, le Feu (lance) au Sud, l’Eau (chaudron) à l’Ouest et la Terre (pierre) au Nord. Or, comme nous venons de le voir, cette façon de faire n’est pas correcte puisqu’elle empêche le courant de circuler et donc de former le cercle protecteur autour des officiants, car en inversant l’Eau et la Terre ils stoppent le flux qui, du coup, s’évapore sans faire son office.

Malheureusement, ces-derniers ne sont « protégés » qu’à moitié, s’ils le sont, tandis que les premiers, eux, sont protégés de toutes parts.

(1) Je ne sais toujours pas à l’heure actuelle ce qu’est cette théorie car aucuns de ceux qui l’utilisent n’ont su me l’expliquer. Tout ce que je peux vous dire est que, pour moi, la topologie est l’étude des formes du terrain et des lois qui les régissent…

Auetos, je me permes humblement d'intervenir, sans que tu ne prennes cela comme pour te contredire ou mettre en doute ton enseignement, stp ...

Il y a juste 12 ans, j'avais initié une discussion sur ce même sujet, " ici " .
Beaucoup d'eaux ont coulés depuis lors, mais certains "enseignements" n'ont toujours pas été .. comment dire ... "compris / révélés / (autreS termeS non choquant stp) " ?


Là où cela coince dans (quasi toutes) les argumentations pour ce placement "cardinal / objet" tel que tu l'enseignes, est ce que tu prends comme "justification" à ton huitième § -> Grace à la symbolique ... ... ...

Je te cite: "... Nous savons que chaque élément est issu de la combinaison de deux principes primordiaux : l’Eau procède du Froid et de l’Humide, l’Air de l’Humide et du Chaud, le Feu du Chaud et du Sec et la Terre du Sec et du Froid."


Pourrais-tu nous dire d'où tu tiens cette "certitude", sur quelle "argumentation" tu t'appuie, s'il te plait ? J'insite: sur CETTE ligne seule, càd les "couples" de caractéristiques de chaque "élément".

Je me répète, mon "intervention" n'est nullement pour te contredire, mais je voudrais seulement faire connaître que ton placement "cardinal / objet", tout à fait défendable et exact suivant ton argumentation, n'est pas le seul placement envisageable valablement en rituélie.

L'interprétation symbolique des quatre éléments repose sur leur décomposition en quatre qualités élémentales, suivant deux axes d'analyse que sont le chaud et le froid d'une part (deux qualités actives) et le sec et l'humide d'autre part (deux qualités passives).

Le chaud est d'une manière générale un principe d'énergie, d'activité et d'impulsion. Par opposition, le froid est un principe de passivité et de résistance.

Le sec est un processus d'analyse, de séparation, d'individualisation, de contraction et de repli sur le détail ou sur soi. Il se déroule dans une atmosphère rigide et cassante, allant aux extrêmes. Par opposition, l’humide est un processus de synthèse, de liaison et de collectivisation, d'ouverture sur la globalité et le collectif. Il est conduit dans une atmosphère de détente et de souplesse.

Les références de la lance, de l'épée, du chaudron et de la pierre, se trouvent dans les textes irlandais en effet. On parle alors des quatre talismans soit la lance de Lugh venue de Gorias, l'épée de Nuada venue de Findias, le chaudron de Dagda venu de Murias, la pierre de Fal venue de Falias. Les éléments s'en rapportant proviennent aussi de la rouelle druidique, celle des saisons solaires (soit observées différemment que les périodes claires et sombres déterminées par les pleiades). A savoir, la lance pour l'est, le printemps et l'air. L'épée pour le sud, le feu et l'été. Le chaudron pour l'ouest, l'automne et l'eau. La pierre pour le nord, l'hiver et la terre. Les notions de sec et humide sont une doctrine des écoles pythagoriciennes, tout comme le parallèle entre les âges et les saisons. Diogène Laerte rapporte "La lumière et les ténèbres , le chaud et le froid, le sec et l'humide se partagent également le monde; lorsque le chaud prédomine, il produit l'été; la prédominance du froid amène l'hiver ; celle du sec le printemps, de l'humide l'automne" "ces différents âges correspondant aux saisons : l'enfance au printemps , l'adolescence à l'été, la jeunesse à l'automne et la vieillesse à l'hiver. Par adolescence il entend la puberté, et par jeunesse l'âge viril". Nous pouvons dire que la rouelle s'inspire de la cosmogonie pythagoricienne.

Le placement des cardinaux cité par Auetos est celui appelé « Pythagoricien », et est celui qui est le plus usité dans les civilisations « mouvantes », c’est à dire en déplacements / transhumances / conquêtes / expansion / etc.
Car il correspond à un système cultuel / ésotérique de type hiérarchique, c’est à dire vertical.
(Il est le plus utilisé, aussi bien dans les temps lointains que surtout actuellement, et ce dans la majorité des lignées cultuelles / ésotériques, indépendamment du celtisme … ).

Le placement des cardinaux cité par Tasgos est celui appelé « Platonicien », et est celui qui est le plus usité dans les civilisations « fixes », c’est à dire agraires.
Car il correspond à un système cultuel / ésotérique de type collégial, c’est à dire horizontal.
(A notre époque il est moins utilisé, probablement du à la « mentalité générale » de compétition / rendement / profit / domination – manipulation / etc … ).


Les deux « systèmes » sont parfaitement légitimes, valables, et « opérationnels » sur le plan cultuel / ésotérique.

Dans les deux cas de placement des Eléments la bipolarité est respectée.
En effet, les « couples » électrique / actif, et magnétique / passif, sont respectés.
De même qu’à un « Elément fixe » correspond un « Objet » mobile, et qu’à un « Elément mobile » correspond un « Objet » fixe.


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Indépendamment de notre recherche dans les textes, nous devons chercher à comprendre comment et pourquoi les Anciens ont établis ces deux formes de placements (donc leurs raisonnements AVANT l’écriture des textes mythologiques, auxquels on fait généralement références pour affirmer péremptoirement avoir raison et exclure les autres manières de procéder … ).


Les Anciens basaient leurs enseignements et comportements sur l’observation de la Nature !
Ils avaient remarqués que deux grandes « causes » permettaient ou détruisaient la Vie, son apparition et croissance, ou ses empêchements et périclitations.

D’un côté la « Chaleur » et « l’Humidité » concernant ce qui permettaient la Vie.
D’un autre côté le « Froid » et le « Sec » qui l’empêchaient ou la détruisaient.


Comme le dit Auetos, il s’agit de deux … axes … car le « bout » de chaque axe / ligne sont les deux extrêmes de chaque Caractéristique, température et hygrométrie.
En effet la température est soit chaude soit froide, de même que pour l’hygrométrie elle est soit humide soit sèche.
Soit les quatre Caractéristiques dont « procèdent toutes choses » !
Et encore une fois, respect de la bipolarités. Plus particulièrement dans ce cas , d’une double bipolarité !


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Comment faire ?

Deux méthodes :

1) Pour les personnes plus « méditatives » et subjectives :
L’observation et le raisonnement dans la Nature permettent de se rendre compte des adéquations ou pas entre chaque Elément et chaque Caractéristique, et donc de les placer suivant le positionnement Pythagoricien ou Platonicien, de façon tout à fait légitime et valable.


2) Pour les chercheurs plus cartésiens et objectifs, il y a une autre méthode plus « performante » ...

Si on met ces quatre Caractéristiques et ces quatre Eléments en abscisse et ordonnée d’une « table de décision », et qu’ensuite on rempli cette « table de décision » en écrivant oui (ou) non à chaque ligne - colonne en fonction de son « adéquation » entre l’Elément et la Caractéristique, on s’aperçoit que certaines Caractéristiques sont plausibles, ou à contrario illogiques, et cela pour chaque case de la « table de décision »

In fine, lorsqu’on a terminé l’exercice, on retrouve les deux positionnements Pythagoricien et Platonicien, chacun avec son couple de Caractéristiques SPECIFIQUES pour chaque Elément !


! Et on s’aperçoit de surcroît qu’il existe un troisième positionnement possible ! ! !

! Et qu’un des deux positionnements « habituels » peut avoir deux types de Caractéristiques différent pour chaque «Elément » ! ! !


! Je ne rentrerai pas ici sur les usages et utilisations de ces deux « étrangetés » révélés par cette recherche, cela sort totalement du sujet traité dans ce topic, ainsi que du celtisme en lui-même, mais relève d’un occultisme plus « pointu » … … … Je ne répondrai donc pas aux questions sur ces deux « étrangetés » !


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Je vous laisse méditer sur ce post, et je conseille fortement à toutes et à tous d’effectuer cette recherche via la « table de décision ».
Beaucoup d’enseignements pourront en ressortir … … …