Les récits nous relatent le port du vêtement sacerdotal, mais aussi le port des vêtements quotidiens, qui sont distincts.
Le vêtement sacerdotal a une vocation publique dans l'antiquité, et il est fort peu probable qu'il soit pratique au quotidien.
On nous parle d'ailleurs de vêtements prestigieux de druides à l'approche des batailles, qui sont plutôt des vêtements d'apparat, pour qui a réussi socialement dans l'exercice de sa fonction. Les ordres retirés devaient certainement avoir leurs propres codes de fonctionnement (que nous ignorons).
Pour ce qui est de la comparaison des codes couleurs avec d'autres traditions, c'est un exercice hasardeux, car chacun "copie" puis invente. Il n'y a qu'à aller voir chez nos cousins d'Inde pour se rendre compte que l'usage public et festif des couleurs est "opposé". Ca, c'est aujourd'hui, et il reste probable que le noir était autrefois plus compliqué à reproduire.
Le vêtement blanc semble avoir survécu dans le monde en raison de sa visibilité social, et donc confirme cet usage public.
Si on se réfère à l'emprunt du code couleur local religieux, l'Eglise est partie de quatre couleurs de base : noir, rouge, blanc et vert. Malgré cela, elle a continué à utiliser le noir au quotidien pour des raison philosophes et "pratiques". Dans l'univers celtique, nous avons trois couleurs symboliques de base : noir, blanc, rouge.
Il est légitime de s'interroger sur la symbolique de ces couleurs et de la transposer dans un raisonnement vestimentaire, à condition bien sûr qu'elles aient un rapport avec la tripartion. Mais quel est ce rapport ? Et quelle représentativité peut avoir un groupe retiré pour une société publique ?
On peut bien sûr se risquer à extrapoler, mais ne serait-ce pas au travers d'un prisme moderne qui est le nôtre ?
Comment légitimer nos choix ?
Les récits nous parlent également de prophétesses, semblant passer incognito, exerçant l'une ou l'autre profession ou occupation. Etaient-elles visibles ? Le désiraient-elles ? La société leur permettait-elle une visibilité ou une reconnaissance officielle ?
Celà remet tout de même en cause l'égalitarisme relatif des sexes au sein de la société agro-pastorale.
A moins que ... ce choix ne vienne des intéressées, si leur exercice le leur commande, au sein d'un groupe d'hommes bourrés de testostérones ?
Il y avait et il y a toujours dans le rôle des hommes et des femmes une forme de superposition et non un exercice comparatif. Comme dans le monde divin, cela ressemble à une toile de fond devant laquelle s'anime la vie. Le féminin sacré est-il si révélé et manifeste pour qu'il prenne place de visu ? La confiance au féminin n'est-elle pas une condition suffisante , subtile et essentielle à la croyance en son rôle ? Je pense que c'est une clef.
Je ne veux pas dire ici qu'il faille la nier, mais au contraire la rendre évidente, essentielle et non qu'il soit nécessaire de le démontrer, comme un homme en aurait besoin de le faire.