Au vent volait une graine
Une graine se souvenait
Des jours qui s’égrènent
De poissonneuses remontées
Au cours d’eau vive à ses pieds
A ses oreilles chuchotaient
Des alouettes miroitantes
Et des rossignols discourant
De l’aurore des temps.
Dans la forêt, elle cherchait
De son arbre la direction
Et le cours du temps remontait
Pour redevenir branche au tronc
Elle flottait sur le vent inspirant
Puis sur les eaux, stagnant
Regardait les houppiers feuillus
Remplis de chants mélodieux
La graine s’est fracassée
Sur la dure écorce des chênes
Et sous les becs acérés
Elle se flétrissait la graine
Dans les mares des pluies d’été
Et sous le soleil qui la brulait
Sa terre, elle a enfin trouvé
Ou elle désirait s’abandonner
A sa condition, mourir
Et naître à son souvenir
Comme un arbrisseau
Non comme un rameau
A son arbre Mère
Mais comme Mère
A ses rameaux
La branche mère (Uranca Ammaca)
Nous sommes la forêt
Qui t’avons vu peiner
Nous nous réjouissons
De ta spectaculaire éclosion
Ceux qui sont ici tes frères
T’accueillent en leur clairière
Allons sous le grand chêne
Déclamer à perdre haleine
Qu’un arbre prend vie
Branche de l’Arbre infini
(dépôts du récit et de ses symboles sur l’offertoire)