Des druides en Inde, des brahmanes en Bretagne

Article paru sur BreizhMag, oct. 2006 è.v.

Lors du mois d’octobre, quatre brahmanes sont venus en Bretagne, à la rencontre des différents collèges du rassemblement. Ils reviendront, plus nombreux, au printemps et ont, dores et déjà, lancé des invitations.

Quand l’hindouisme rencontre le druidisme

Un dimanche d’octobre, le rassemblement druidique de Bretagne à ouvert son cercle rituel à quatre visiteurs hindouistes venus du Rajasthan et des Etats-Unis. Prémices à des liens qui se nouent entre deux spiritualités sœurs, venues du fond des âges.

Dimanche matin du 2 octobre. La lumière de ce début d’automne filtre à travers les feuilles encore vertes. Elle éclaire largement le cercle qui s’est formé autour du cromlec’h, dans la campagne elvinoise. Tous les participants, hommes et femmes confondus sont habillés de blanc ; la plupart portent la saie longue, d’autres une tunique. Certains ont un torque autour du cou, lourd collier de métal ; d’autres non. Question de sensibilité, explique Kleze Dir, coordonnateur du Rassemblement. « Les sensibilités entre colllèges s’expriment surtout par des différences de forme. Peu sur le fond. »

Parti en une longue procession menée par un couple de sonneurs et par la bannière Druidique, le Rassemblement, fort des représentants de six collèges, accueille ce jour-là quatre visiteurs Hindouistes, venus du Rajasthan et des Etats-Unis, membres du World Congress of Ethnic Religions (Congrès Mondial des Spiritualités Natives).
Eux aussi ont revêtu une tenue blanche et se sont mêlés au cercle. Sans difficultés, ils comprennent les symboles utilisés tout au long de la cérémonie qui se déroule en breton et en vieux celtique. Ils participent avec ferveur à la méditation.

Message de respect
Après la cérémonie druidique, le Dr Radheshyam, président de l’antenne américaine du Centre International pour les études Culturelles, dont le congrès mondial est issu, constate : « J’ai été heureux de voir au cours du rituel druidique, la cérémonie du feu, comme sur ma terre natale, en Inde, et comme chez les Aztèques, ou les Amérindiens. Nous venons tous de cultures très anciennes. Elles présentent des similitudes, partout à travers le Monde. »
Aux Druides rassemblés ce jour là, il dit : « Vous affirmez votre identité dans le respect des autres cultures et des autres spiritualités exactement comme nous autres hindouistes le faisons. »
« Toutes les spiritualités premières ont en commun leur respect de la Terre et de la Nature. Nous avons le devoir, au-delà de nos croyances, de faire passer ce message de respect, partout dans le Monde où l’homme exploite la nature, au lieu de marcher avec elle ». Une façon, pour ces philosophies natives qui veulent toujours exister demain, d’affirmer leur identité dans le respect des autres. Et d’inscrire leur nom dans la société moderne, sans folklorisme.

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Mata duidoglos,

Merci pour ses images ....c'est très fort ! La fraternité des traditions est bien présente....

Dagomata nuxunna

Où en sont les relations aujourd'hui ?

C'est passionnant....et magnifique !


Nous avons tant a échanger avec eux....

Extraits de DRUWIDIA n°13, la Revue d'Etudes Druidiques du Comsedon Druidiacta Litauos, avec l'aimable autorisation de Magnistirona, Uerdruuis :

"Février 2009 èv, la 3e Conférence internationale organisée par l'ICCS - International Center for Cultural Studies, USA, avait pour sujet les anciennes croyances et cultures des peuples minoritaires, dont l'éthique ne se réfèrent en rien aux dogmes des 3 grandes religions monothéistes du monde.

Ces cultes monothéisites ont cherché depuis longtemps à éradiquer les cultes polythéistes, et menacent toujours actuellement par leur prosélytisme, les cultures natives. Celles-ci sont obligées avec beaucoup de difficultés, de préserver leurs connaissances et leurs croyances qu'elles ont héritées de leurs ancêtres, des actions intentées par les missionnaires et les tenants du post-colonialisme.

A ce grand rassemblement mondial du WCER - World Congress of Ethnic Religions, la grande et puissante organisation païenne internationale, on trouvait notamment des représentants des anciens Mayas et peuples Incas et Garifunas du Guatémala, des organisations païennes du Nord et de l'Ouest de l'Europe : Lithuaniens, Roumains, le Druid Scholar de GB en la personne de Philipp Carr-Gomm, Esunertos et Lovania, représentant le Rassemblement des Druides de Bretagne et considérés comme les répondants du Druidisme d'Armorique."

(A suivre...)

"Ce 3e Congrès mondial des Religions Ethniques était basé sur la recherche et la réflexion des "Challenges et Solutions" assurant la préservation et la renaissance des anciennes traditions.

Cette renaissance n'est pas un retour en arrière sur des mondes disparus. C'est la recherche de nouvelles voies à partir du passé, permettant d'élever le sens de la vie en fontion d'un meilleur partage, juste, solidaire et respectueux, des richesses des différents peuples, sur une base traditionnelle.

A la cérémonie d'ouverture de ce Congrès, après le discours du Professeur Radheshyan Dwivedi (voir plus haut sur 3e photo "brahmanes en Bretagne", 2e à partir de la droite), Président de l'ICCS USA, et de divers intervenants, le 1er Ministre du Dalaï Lama, Sam Dong Ripoche, représentant le gouvernement tibétain en exil, donna une allocution d'un grand intérêt.
Il nous expliqua qu'il considère les traditions comme le fond de toute culture, que ces traditions sont l'ordre et la forme la plus ancienne de transmission qui a perduré de siècle en siècle - originellement par le Verbe, puis dans un 2e temps par l'Ecrit - pour assurer la propagation la meilleure de l'expression du Sacré. C'est dans ces traditions qu'il nous faut, nous humains de ce siècle, cherche la source divine qui apporte une réponse, à travers la lignée des Maîtres. Celle-ci peut amener à une sorte de sagesse populaire, à partir d'une recherche personnelle ou collective, de ce qui est vérifiable et véritable au sens commun et rationnel de la mémoire.

L'actuel Dalaï Lama, Tendzim Gyamtso, considère lui-même que la recherche des traditions est le meilleur objet à cultiver, en précisant que les traditions ne sont pas confondre avec les coutumes. La Tradition demeure l'unique et divine source de vérité ; Elle seule est à la fois éternelle et universelle, elle seule est à même de porter une réponse juste aux problèmes de notre monde. La Tradition se perpétue à travers les générations et dispose de 3 caractéristiques essentielles :
- la 1re concerne la recherche de la Tradition des temps les plus anciens à la base de toute culture
- la 2e est fondée sur le travail pouvant amener à la compréhension de ces bases, de manière à pouvoir les adapter à son ethnie et à les mettre en pratique
- la 3e dépend des 2 premières, en considérant que si ce travail est accompli sans accroissement personnel, plutôt dans un esprit d'un enrichissement collectif, avec l'accord des dieux, en retour les traditions seront renforcées et par voie de conséquence la Tradition, amenant par là un monde meilleur.

Cette profession de foi nous a conforté qu'il existe dans la tradition celtique la plus ancienne, notre base d'études, "Trois Druides Primordiaux" (cf. Le Lebor Gabala Erenn "le Livre des Conquêtes [de l'Irlande]), Pères de celle-ci, Fius, Eolas, Forchmarc, autrement dit en Celtique ancien Uocomarcos, Uissu, Eulaxsus, et en français "Recherche, Savoir, Sagesse", la Recherche amenant la Connaissance, celle-ci accordant alors la Sagesse.



(A suivre...)

"Au cours de ce Congrès, de nombreuses interventions des délégations des traditions et pays ont eu lieu. Malheureusement nous n'avons pu en avoir que des échos très succints, l'assistance traduisant de l'anglais en français ayant fait défaut.

Toutefois nous avons été admiratifs d'apprendre l'action très importante menée par l'Association dépendant de l'ICCS, pour la préservation aux Indes des tribus minoritaires basées sur la Tradition et les Cultures premières.

En effet un très grand nombre d'Hindous consacrent et sacrifient leur temps à redonner à ces peuples la fierté de leurs rites, de leurs cultes et de leurs coutumes ancestrales de vie. Ils contrecarrent de ce fait les représentants des religions monothéistes, principalement des chrétiens, qui essaient de s'implanter dans ces régions montagneuses et difficiles d'accès, en apportant de l'argent et sous couvert d'assistance, demandent à ces peuplades de rejetter et d'abandonner leurs richesses culturelles. Ces Hindous, pour la plupart des personnes fortement diplômées : médecins, ingénieurs, militaires, directeurs d'entreprises ou ayant bénéficié de très bonnes situations et gagnant beaucoup d'argent, ont décidé un beau jour, d'abandonner le confort et les avantages matériels de leurs situations, afin d'aider les tribus à conserver leurs patrimoines, autant linguistiques que sacrés. Ils vivent avec eux, ne mangeant pas toujours à leur faim, et n'ayant pour tout salaire par l'Association, que l'équivalent de 20 dollars US par mois, pour leurs achats de produits de première nécessité (dont du savon). Ils construisent des hôpitaux, des écoles, des conservatoires des dialectes, des jardins de plantes médicinales, et aident à rebâtir, si nécessaire, des lieux de culte en accord avec les croyance de ces tribus, à mettre ou à remettre en culture des terres leur permettant de tendre vers l'autosuffisance alimentaire. C'est que l'Etat Indien a récupéré toutes les forêts pour les placer dans le domaine public. Ils ont une action particulière auprès des enfants en créant des espaces de jeux, et même en favorisant des jeux inter-tribus, jeux qui commencent à avoir un certain retentissement dans le pays. C'est au point que ceux, qui s'étaient éloignés de leurs traditions, commencent à revenir auprès de leurs peuples, ayant compris qu'ils y seront plus heureux en retrouvant les manières de vivre de leurs ancêtres. Il semble donc que le mouvement tribu-ville est en train de s'inverser au profit des tribus, sans qu'aucune pression soit à l'oeuvre.

Toujours dans le cadre de ce Congrès, chaque jour, les délégations effectuaient une célébration, certaines avec plus de profondeur et de conviction que d'autres sur le plan spirituel, le folklore n'étant pas toujours absent."

(A suivre...)

Illustration : https://www.youtube.com/watch?v=fjaedXKWsn0

Et aujourd’hui quand est-il de cette belle aventure ? Etes-vous toujours en contact avec les Brahmanes ? Y a t-il eu d’autres rencontres ? A quand celles à venir ?

Ça fait beaucoup de question mais c'est que la chose est d’importance.

...et n'oublions pas cette fameuse et antique rencontre dont vous cherchiez la preuve manuscrite!

"Le 2 février, nous avons eu la surprise de constater qu'un panonceau avait été érigé par les représentants de l'ICCS, sur la demande du Major Mathur, afin de célébrer la fête celtique d'Ambiuolcato / Imbolc. A leur demande, nous avons donc, avec la participation de Philip Car-Gomm, célébré un rituel de cette fête, fête qui a été complétée par une pûja et une jetée de pétales de fleurs sur les participants. C'est que la plupart de nos fêtes celtiques ont leurs correspondances dans le Calendrier Hindouiste. Ils tenaient ainsi à participer à cette célébration avec nous, les druides de Petite et de Grande Bretagne.

Nous avons un grand respect pour l'immense travail et pour la gentillesse qui - tout au long de ce Congrès - a été soutenu par tous les participants de ce très grand pays, tous des bénévoles, qui ont réussi à nous recevoir dans les conditions les meilleures. Nous les en remercions vivement."

(A suivre...)

"Suite à ce congrès, nous avons été reçu à l'Université Hindi d'Ajmer, dans le Rajasthan. Nous y avons présenté - en français, traduit en anglais, puis traduit en hindi, la majorité des étudiants ne parlant que cette langue - l'exposé que nous avions préparé au sujet des rapports sémantiques entre le Dedma "Loi de l'Universelle Energie" issue du Celtique ancien, et le Dharma dans la tradition hindouiste. Nous l'avons accompagné d'un diaporama donnant une idée de notre culture druidique.

Avant de reprendre la route du retour, nous avons été invités à Jaïpur à une célébration d'allumage du Feu-Agni (Aedis en Celtique ancien, ndr) créée spécialement pour nous avec environ 300 personnes dont des femmes en sari de cérémonie. Cette célébration-réunion avait été prévue afin d'apporter une assistance favorable des dieux pour le Druidisme. Une grande ferveur consensuelle a régné durant toute la célébration. Furent demandées aux divinités, la reconnaissance et la prise en compte de la culture celtique, la protection des druides de Bretagne et de tous les pays où engendra Manos.

Les contacts entre nos 2 traditions ont été renforcés au cours de ce voyage. Nous espérons que l'avenir ne fera qu'en consolider les liens."

Esunertos et Lovania

Illustration : Agni puja (célébration à Aedis) https://www.youtube.com/watch?v=KEXyu8W4NoY