Gorsedd Digor

On n'est pas dans une reconstitution de Tolkien, ici (même si par ailleurs j'adore cet auteur et éminent linguiste) : les mots ont un sens et une forme, la syntaxe définit des règles pour maintenir et asseoire ces sens et ces formes, pas pour faire joli au bord d'un lac... Ce que je voulais dire, c'est que Beltan n'existe pas. Soit on parle gaulois et c'est Belotennia, soit on parle Breton et c'est Beldan, soit on parle irlandais et c'est Beltaine. Beltan, ça vient de Zorglub...

Ne le prends pas mal, Adragante, c'est juste que je n'aime pas qu'on déforme n'imorte comment ma langue, et qu'affubler une pensée prétenduement druidique d'oripeaux faussement bretons tout en ritualisant dans un cromlec'h qui a été construit par la mairie de paimpont pour le Gorsedd au milieu du XXème siècle ne me paraît pas relever de la plus sincère érudition ou véracité. Quelle est la valeur d'un enseignant qui véhicule sciemment des erreurs ?


Une telle accumulation me fait dire qu'au pire Dwrdan est un charlatan et au mieux un druidisant très approximatif. Soit j'ai raison et il ne faut pas l'écouter, soit j'ai tort, et il faut qu'il rectifie ses erreurs rapidement pour présenter une image extérieure moins incertaine.

oui l'orthographe n'est pas ma tasse de thé.
je me suis promis (il n'est jamais trop tard) d'y travailler sérieusement dès que j'aurai un peu plus de temps..
Quand à Dwrdan il à ses qualités et ses défauts comme nous tous (et ma vision n'est pas la sienne), mais pour émettre une opinion il faudrait déjà le connaitre ou au moins avoir suffisamment dialogué avec lui par mail (mais je ne suis pas sur qu'il aime se moyen, préférant le vrai contact...)

Les mots ont-ils réellement un sens ?

Sans doute, mais le sens transparait surtout grâce à l'intonation, à l'expression du visage ... qui sont perçut de manière plus ou moins inconsciente.

C'est ce pourquoi je dirai, pour caricaturer quelque-peu et d'une façon un peu provocatrice, que les mots n'ont aucun sens en eux-même.

Seul l'orale transmet du sens, l'écris ne peut que trahir et tous ceux qui lui reste enchainé passent à côté de l'instant toujours neuf en se referent au passé.

L'écris n'est qu'une mémoire, un miroir qui déforme le sens et éloigne du ressenti intérieur dans l'ici et maintenant.

De plus l'approche purement intellectuelle finit par nous couper de nos facultés intuitives.

L'équilibre est en toute chose meilleure.

Mais si les mots n'ont pas de sens, alors tout vaut tout et, par extension, rien ne vaut plus rien ...
Si le druidisme est oralité, à mon sens, c'est alors justement là que les mots sont importants. Davantage même que pour l'écrit... D'ailleurs ce principe d'oralité ne semble pas complètement avéré. Car les Celtes employaient l'écrit dans le domaine profane et cet écrit n'était pas non plus rigoureusement absent du domaine sacré, même si les druides faisaient largement primer la parole sur l'écriture...
Dans ses livres, Yvan Guéhennec parle de l'uek os tek, de cette parole bien charpentée, en affirmant que nos ancêtres parlaient très correctement et mettaient leur point d'honneur à à utiliser la langue du mieux possible et à avoir une parole parfaite, construite et parfaitement correcte...

Et oui ma langue est ma patrie !

Tout à fait d'accord avec toi Setanta

Citation :

Yvan Guéhennec parle de l'uek os tek, de cette parole bien charpentée, en affirmant que nos ancêtres parlaient très correctement et mettaient leur point d'honneur à à utiliser la langue du mieux possible et à avoir une parole parfaite, construite et parfaitement correcte...

Je suis parfaitement en accord avec cela.
Et je souligne le "point d'honneur"' . C'est important.
Le point d'honneur , nous renvoie à l'éthique, à la position de vie, à l'effort , à la règle ( mais là c'est un gros mot )

Je vais lire Yvan Guéhennec .. Tu as des recommandations ?

Comme ouvrages de Yvan Guéhennec, en voici trois:


Les Celtes et la Parole Sacrée. Guéhennec Yvan, 2 006, 335 pages, Editions: Label LN ISBN: 2-91591-511-3

Aux sources de la Tradition Celtique. Guéhennec Yvan, 2 008, 079 pages, Editions: Label LN ISBN: 2-91591-520-2

Les écritures celtiques. L'Ogam, le Coelbren, et l'alphabet de Nennius. Guéhennec Yvan, 2 008, 068 pages, Editions: Label LN ISBN: 2-91591-521-0


Ardus à lire, mais du plus haut intérêt.

Je viens de commander le premier et le troisième

Eber, AnamCara a repondu pour moi ... ces livres font partie assurément de ceux qu'il faut avoir/lire...
J'aime bien ton aparté sur le "point d'honneur", j'approuve complètement ta référence à l'éthique et à l'honneur, qui sont indispensables dans toute quête spirituelle et tout ça me fait penser à cette phrase de Christopher Gérard : "les Dieux n'accordent aucune récompense. C'est l'éthique de l'honneur qui commande de transmettre un nom sans tache, d'être fidèle à la parole donnée et de respecter les contrats. Violer ceux ci n'est pas pécher, mais commettre une faute qui se paie toujours au prix fort".

Je trouve ces questions fondamentales, aussi je me suis permis de diviser le topic afin de pourvoir en discuter sans limite et sans empiéter sur ce sujet…

bregwenn a écrit:

Ce que je voulais dire, c'est que Beltan n'existe pas. Soit on parle gaulois et c'est Belotennia, soit on parle Breton et c'est Beldan, soit on parle irlandais et c'est Beltaine. Beltan, ça vient de Zorglub...

Ne le prends pas mal non plus Bregwenn, mais je connais un vieux bretonnant, qui n'a ni appris le breton littéraire ni lu Spirou et Fantasio, et qui utilise le terme Beltan, et qui me l'a appris comme tel. J'utilise donc les termes Beltan, Beltaine, Belotennia, en fonction des circonstances. Et si le terme Beltan, ne veut rien dire en breton pour toi, pour moi il signifie le feu de Bel. C'est ainsi que je me le suis imaginé quand on m'a enseigné ce terme, et c'est ainsi qu'il vit en moi.
Beltan est aussi plus proche des termes gaulois et irlandais, non ?

Qu'est-ce qui est le plus important, le "terme" utilisé pour nommer la cérémonie ?

Ou la "compréhension" qu'on en a au fond de son être et la façon dont on va la célébrer, les symboles mis en "mouvement", etc ???

est-ce que quelqu'un peut m'expliquer la différence qu'il y a entre ces différents noms utilisés pour signifier Beltaine et "Belotenedos" que j'ai vu aussi employer et qu'il m'arrive d'employer moi même ?... En fait , j'pensais que c'en était le nom Gaulois mais je vois, plus haut, "Bellotenia"

Si je ne me trompe pas, Beltan est le mot breton par lequel on traduit Beltaine, qui est le mot irlandais de la fête des « Feux Resplendissants », qui se traduit en Celtique commun ou Celtique ancien par Belotennia.

BELo -> BELos/-a/-on « clair, brillant, resplendissant » et TENNIa « feu ».

Belotenedos est une autre écriture car le terme TENEDo < TEPNEDo < TEPNETo veut aussi dire « feu » de même que TEPNIa.

Par contre la graphie « Bellotenia », avec deux « l » et un « n », est fausse car BELLos signifie « violent » et TENIa ne figure pas dans mes dictionnaires… nous avons bien un TENis/-is/-es « frêle, délicat », ou encore un TENos/-a/-on « ténu, mince »… mais, vous en conviendrez, cela n’a rien à voir avec une quelconque notion de feu.

merci pour l'explication ...
... et désolé pour les deux "l" : j'avais recopié, trop vite et mal ...

skindianat a écrit:

Ne le prends pas mal non plus Bregwenn, mais je connais un vieux bretonnant, qui n'a ni appris le breton littéraire ni lu Spirou et Fantasio,...

Malheureusement, les locuteurs résiduels ne sont pas exempts de fautes. Dans le cas présent, la mutation T/D est plus que consacrée.

AnamCara a écrit:

Qu'est-ce qui est le plus important, le "terme" utilisé pour nommer la cérémonie ?

Ou la "compréhension" qu'on en a au fond de son être et la façon dont on va la célébrer, les symboles mis en "mouvement", etc ???

Tout à fait d'accord, je dénonçais juste le fait que "certains" se parent de "baragouineries celtiques" pour masquer leur vanité ou leur ignorance.