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 Le chemin des Dieux et celui des Pères

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Auetos
Odacos Nemeton Rennina
Auetos


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MessageSujet: Le chemin des Dieux et celui des Pères   Le chemin des Dieux et celui des Pères EmptyJeu 17 Mar 2022 - 15:35

LE CHEMIN DES DIEUX ET CELUI DES PÈRES

« La disposition des mois sur la Table, avec Samon- venant en tête de douze mois après le premier intercalaire et quatre autres fois après Cantlos, douzième mois de chaque année et dernier mois de l’inscription, nous a invités à considérer que Samon est le premier de l’année et du lustre. La place du second intercalaire après le sixième mois d’une année (l’année III) permet de supposer que l’année pouvait être divisée en deux semestres, l’intercalation intervenant ainsi au bout de cinq semestres. Or, il ne manque pas de particularités favorables à cette hypothèse. D’une part, de même qu’il n’y a pas d’échanges entre le douzième mois Cantlos et le premier mois Samon- de l’année suivante, il n’y en a pas non plus entre le sixième mois Cutios et le septième Giamoni- d’une année qu’elle soit ordinaire ou qu’elle comporte un mois intercalaire : cette indépendance réciproque du sixième et septième mois, aussi nette que celle du douzième d’une année et du premier de la suivante vient appuyer l’hypothèse de deux semestres. De plus, tandis que dans le premier semestre les mois sont liés en trois paires distinctes par les échanges, dans le second le groupement se fait en deux triades.
[…]
La division de l’année, comme celle du mois, en deux parties, opposant une moitié lumineuse à une moitié obscure semble être une disposition simple qui caractériserait l’année gauloise comme celles de l’Inde et de l’Iran. Il est possible que le partage du lustre par moitiés réponde à un souci analogue de bipartition massive et simple. » (Les Calendriers, RIG, III)

La division de l’année en deux semestres répond, comme nous l’ont laissé entrevoir MM. P.-M. Duval et G. Pinault, à un souci de bipartition.

Pourquoi cette bipartition ?

Lorsque le peuple Indo-européen quitta son ancien pays pour migrer vers le Sud, il dut adapter son calendrier aux nouvelles conditions géographiques et astronomiques. Mais, les prêtres conservateurs ont maintenus dans la mesure du possible, malgré ce changement, l’ancien calendrier, ou du moins, ils ont préservé les traditions de l’ancienne année dans leurs rites sacrificiels.

L’idée que le jour et la nuit durent chacun six mois est largement répandue dans la littérature de la race Indo-européenne. Cette survivance du calendrier arctique originel se retrouve non seulement dans les hymnes Homériques, la littérature védique et post-védique, mais aussi dans la mythologie celtique.

« Elle [Perséphone] consolera ta peine à chaque année qui s’achève, quand se termine l’hiver cruel. Car le royaume de l’ombre ne la gardera que la moitié de ce temps, pour le reste, tu la garderas, toi, et les heureux immortels. » (Hymne Homérique)

« Au Meru, les dieux contemplent le soleil pendant la moitié de sa révolution, après un seul lever dans le bélier. » (Sûrya Siddhânta)

« Une année des mortels est un jour et une nuit des dieux ; et voici quelle en est la division : le jour répond au passage du soleil au Nord et la nuit à son passage au Sud. » (Mânavadharmasâstra)

« La pointe de sommeil de Mac Roismelc c’est la même chose, à savoir je frapperai sans sommeil à partir de Samain, le crépuscule de l’été, c’est-à-dire encore la fin du temps d’été. Car ce sont les divisions de l’année depuis longtemps : l’été de Beltine à Samain et l’hiver de Samain à Beltine ou encore Samfuin (crépuscule de l’été) pour Samsùain (sommeil de l’été), c’est-à-dire que l’été tombe dans le sommeil, ou Sam-son (sommeil de l’été). » (Tochmarc Emire, vol. III)

Selon les Purânâ-s, le Meru, stricte équivalent des îles du nord du monde dans la mythologie celtique, est la résidence des Dieux, et ce qui est dit à propos de leur nuit et de leur jour qui durent une demi année s’explique ainsi aisément et naturellement. Le jour des Dieux correspond au passage du soleil de l’équinoxe de printemps à l’équinoxe d’automne, lorsque le soleil est visible au Pôle Nord ou Meru ; et la nuit au passage du soleil dans l’hémisphère sud, de l’équinoxe d’automne à l’équinoxe de printemps.

La fréquence de cette tradition ne peut être expliquée qu’à partir de l’hypothèse qu’elle devait résulter de l’observation des faits.

« Au Meru le soleil et la lune tournent de gauche à droite chaque jour, et ainsi font toutes les étoiles …Par son éclat, la montagne triomphe de l’obscurité, de sorte que la nuit peut à peine être distinguée du jour …Le jour et la nuit forment ensemble une année pour les habitants de cet endroit. » (Mahâbhârata, Vanaparvan)

Ces citations sont amplement suffisantes pour convaincre quiconque qu’à l’époque où furent composés ces écrits, les auteurs avaient des connaissances assez précises des caractéristiques météorologiques et astronomiques du Pôle Nord, et que l’on peut supposer que ces connaissances n’ont pas été acquises uniquement par le calcul.

« Ce qui est une année n’est qu’un jour des dieux. » (Taittirîya Brâhmana)

Cette affirmation est si claire qu’il ne peut y avoir de doute quant à sa signification. Une année des mortels n’est qu’un jour des Dieux, nous permets de conclure que la tradition représentée par ce passage indique l’existence d’une origine polaire de la race Indo-européenne, dans les temps les plus reculés.

Nous pouvons donc mentionner ici le fait que les premières années « dru-vé-diques » ont été divisées en deux parties seulement : le long jour et la longue nuit des Dieux correspondant aujourd’hui, en Inde, au Devayâna et au Pitriyâna et, sur la Table de Coligny, aux deux semestres.
     
Le mot Devayâna, que nous pouvons reconstituer en Celtique commun par *Sentio Deuiōn, « le chemin des Dieux », correspond au Samorotlio « le semestre estival ».

Ainsi dans le Rig-Veda, il est dit qu’Agni est instruit de la route du Devayâna.

« Nous avons, Ô Asvin ! Atteint la fin de l’obscurité ; maintenant vient à nous par la route du devayâna. » (Rig-Veda)

« Le chemin du devayâna m’est devenu visible. La bannière de l’aube est apparue à l’Est. »

De tels passages indiquent clairement que le Devayâna commençaient au lever de l’aube ou après la fin de l’obscurité, et que c’était la route par laquelle Agni, Asvin, Surya et d’autres divinités matutines voyageaient pendant leur course céleste.

C’est pendant cette période que l’on célébrera les rites les plus importants, que l’on traitera les principales affaires et que les cérémonies religieuses et sociales auront lieu. Ce serait, pour ainsi dire, la période d’action, par opposition à la longue nuit qui la suit. La longue aube succédant à la longue nuit marquerait le début de cette activité ; et l’année sacrificielle arctique correspondait pratiquement à cette période d’activité, donc de soleil.

Le chemin des Pères, ou Pitriyâna, Cc. *Sentio Aterōn, est contre décrit comme l’inverse du Devayâna, ou chemin de la mort. Il correspond au Giamorotlio « le semestre hivernal ». Pendant cette période l’esprit solaire est caché par l’esprit maléfique des eaux, et correspond dans le cycle annuel à la nuit des Dieux pendant laquelle règnent les esprits obscurs régit par Dhûmâvati, Cc. Dumannia (Irl. Dumnu), « l’Assombrissante ». Aucun pèlerinage ne peut être accompli pendant ce laps de temps, aucun mariage, aucune initiation.

A la fin de ce temps, le règne de la clarté revient et le festival des lumières à lieu. C’est alors que commence l’ère paisible de Blotinata (Irl. Blatnath), « Fille-fleur » // Blotiaueido (Gal. Blodeuwed), « Aspect-de-fleur ». Elle est l’exact opposé de l’Assombrissante. Les signes du zodiaque dans lesquels ces deux divinités ont leur résidence sont aussi en opposition. Blotinata gouverne le signe bénéfique du Taruos (Taureau) qui donne la richesse, tandis que Dumannia réside dans le signe du Crucos (Scorpion) qui apporte la pauvreté.

Dans le Rig-Veda, le barde dit qu’il n’a entendu parler que de deux routes, l’une des Dieux et l’autre des Pères.

« …dans les six mois où le soleil monte vers le nord ; de ces mois dans le monde des Dieux » ; alors que « …dans les six mois où le soleil descend vers le sud ; de ces mois dans le monde des Pères », cela est la voie opposée. (Chândogya Upanishad)

« Les Nakshatra sont les maisons des dieux […] les Nakshatra des Deva commencent par les Krittikâ et se terminent par Vishâkhâ, tandis que les Nakshatra de Yama commencent par les Anurâdhâ et se terminent par les Apa-Bharanî » (Taitirîya Brâhmana)

En clair …

« Les étoiles sont les maisons des dieux […] les étoiles des Deva commencent par les Pléiades η du Taureau et se terminent par α de la Balance, tandis que les étoiles de Yama commencent par υ du Scorpion et se terminent par la Mouche. »

Le principe de division dans ce cas est le même que celui qui a été suivi dans le cas du *Sentio Deuiōn (Samorotlio) et du *Sentio Aterōn (Giamorotlio).

« Quand le soleil monte vers le Nord, il est parmi les Dieux et les protège ; quand il monte vers le Sud, il est parmi les Pères et les protège. » (Shatapatha Brâhmana)

Ce texte stipule que le soleil se meut parmi les Dieux et les protège, lorsqu’il se déplace vers le Nord. En d’autres termes, l’hémisphère nord est consacré aux Dieux et l’hémisphère sud aux Pères. Or le soleil évolue parmi les Dieux lorsqu’il est dans l’hémisphère nord. C’est pourquoi le domaine des Dieux doit se situer dans cet hémisphère, et puisque les astérismes sont les maisons des Dieux, tous les astérismes de l’hémisphère nord, de l’équinoxe de printemps à l’équinoxe d’automne, doivent naturellement être appelés astérismes des Dieux (genetai sđirianom deuiōn). Quand à l’hémisphère sud, il est attribué aux Pères, donc les astérismes de l’hémisphère sud sont donc désignés par astérismes des Pères (genetai sđirianom atriōn). En bref, les astérismes des Dieux sont comptés à partir de l’équinoxe de printemps jusqu’à l’équinoxe d’automne, c’est-à-dire le point où commence l’hémisphère sud, et vice versa dans le cas des astérismes des Pères.

Si le *Sentio Deuiōn (Samorotlio) commence donc à l’aube, nous pouvons affirmer que le *Sentio Aterōn (Giamorotlio) commence au début de l’obscurité. Voilà pourquoi « le soir n’est pas pour les Dieux ».

Il semble donc évident que le long jour et la longue nuit représentaient à l’origine une division de l’année en deux parties approximativement égales, opposant une moitié de lumière continue à une moitié d’obscurité continu, comme au Pôle Nord ; et bien que celui-ci, lors de l’élaboration du système calendaire, ne correspondait plus à la dernière patrie du peuple Indo-européen, il fut retenu parce que c’était un fait établi et traditionnellement reconnu dans la conception du temps divin.

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