forum consacré à l'étude du druidisme antique et contemporain.
 
AccueilAccueil  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  Connexion  
-20%
Le deal à ne pas rater :
(Adhérents Fnac) Enceinte Bluetooth Marshall Stanmore II Noir
199.99 € 249.99 €
Voir le deal

 

 (Re-)parlons calendrier...

Aller en bas 
2 participants
AuteurMessage
Auetos
Odacos Nemeton Rennina
Auetos


Nombre de messages : 4397
Localisation : P.A.C.A. (83)
Date d'inscription : 02/01/2006

(Re-)parlons calendrier... Empty
MessageSujet: (Re-)parlons calendrier...   (Re-)parlons calendrier... EmptyMar 8 Fév 2022 - 8:30

LES OINACOI… QUAND ?

Les sacrifices sont, grâce aux druuides qui les organisent et les président, la rencontre des dieux et des hommes à un moment déterminé suivant des critères très précis de temps calendaire. Le sacrifice est globalement un repère et un point fixe dans le temps et l’espace. Au contraire des choses humaines, par sa fixité et son immobilité, il se rattache à l’éternité. Sans les sacrifices les dieux nous échappent. C’est dans le cadre du sacrifice qu’ils vivent et s’organisent.

Les sacrifices druidiques sont inscrits dans un calendrier luni-solaire et polaire, axé sur l’alternance du sombre et du clair. Sont observance doit être rigoureuse. Fondé sur des données astronomiques l’on attache une grande importance à certains jours des cycles solaire et lunaire, aux éclipses, au passage du soleil dans une nouvelle constellation, etc. Ces phénomènes déterminent les jours de fête et règlent les pratiques religieuses.

Tout comme les deux semestres composant notre année, qui sont identiques tout en étant différents, c’est-à-dire qu’ils comportent chacun six mois, et en cela sont semblables, mais dont la division interne est différente, tout comme les mois aux quinzaines inversées (claire-sombre) par rapport aux semestres (sombre-clair), les sacrifices druidiques traditionnels subissent ce que MM. D. Laurent & M. Treguer nomment « la particulière conception druidique bipolaire inversée de la mesure du temps où les deux forces antagonistes, les ténèbres et la lumière, s’organisent autour d’un point d’équilibre et non à partir ou en direction d’un point d’amplitude maximum ».

Les anciennes commémorations traditionnelles que nous appelons Oinacoi, c’est-à-dire les Trinoxtion samoni, l’Ambiuolcos, les Belotennia et la Luginaissatis fonctionnent de la même manière. Dans le premier semestre se trouvent deux fêtes fixes mais mobiles alors que dans le second semestre on rencontre deux fêtes mobiles mais fixes.

Les dates fixes mais mobiles :

Les fêtes célébraient dans le premier semestre le m. samonos 2a pour les Trinoxtion samoni et le m. anagantios 4 pour Ambiuolcos, sont fixes puisque commémorées toujours le même jour dans le même mois, tout au long des lustres, des siècles et des cycles. Mais astronomiquement parlant sont mobiles puisque par leur « fixité » elles peuvent se retrouver soit dans le signe du Scorpion ou de la Balance pour les Trinoxtion samoni, soit dans le signe du Verseau ou du Capricorne pour Ambiuolcos.

Les dates mobiles mais fixes :

A l’inverse, les fêtes mobiles situées dans le deuxième semestre se retrouvent en m. simiuisonnos 7 dans les années II, IV et V, rétrogradée en m. giamonos 7 dans les années I et III pour Belotennia, et en m. edrinios 7 dans les années II, IV, V, rétrogradée en m. elembiuos 7 dans les années I et III pour Luginaissatis. Mais, par contre, sont parfaitement fixes par rapport aux signes dans lesquelles elles doivent apparaître, c’est-à-dire celle du Taureau pour Belotennia et celle du Lion pour Luginaissatis.

En plus de cette intéressante observation astronomique, nous pouvons remarquer une autre particularité concernant ces fêtes.
Celles-ci sont dédiées alternativement à un dieu puis à une déesse, et sont à caractère chtonienne puis lumineuse dans le premier semestre et, inversement, lumineuse puis chtonienne dans le second.

Premier semestre

Trinoxtion samoni = Dis ater = chtonienne = hiver
Ambiuolcos = Brigantia = lumineuse = printemps

Second semestre

Belotennia = Taranis = lumineuse = été
Luginaissatis = Maria Talantio = chtonienne  automne

_________________
٨٧٤٦٥۶
Revenir en haut Aller en bas
Auetos
Odacos Nemeton Rennina
Auetos


Nombre de messages : 4397
Localisation : P.A.C.A. (83)
Date d'inscription : 02/01/2006

(Re-)parlons calendrier... Empty
MessageSujet: Re: (Re-)parlons calendrier...   (Re-)parlons calendrier... EmptyMar 8 Fév 2022 - 8:32

RECONSTITUTION DES INSCRIPTIONS

La Table de bronze de Coligny, nous donne treize notations revenant chaque année au même jour. Pouvant, pour certaines d’entre elles, à cause du rajout du mois embolismique, varier d’un mois à l’autre.

Ces notations qui peuvent être reconstituées ainsi sont, pour moi, les noms et les emplacements des anciennes fêtes traditionnelles. Ces inscriptions sont :

Premier semestre

Sa. 2a = TRINOXTION SAMONI SINDIU
Ri. 4 = BRIGIOMU
Ri. 13 = DEUOR LUG
Ri. 8a = PETI·UX
Ri. 10A = PETI·UX
An. 4 = OCIOMU

Second semestre

Si. 7 II, IV, V rétro. en Gi. 7 I, III = TIOCOBREXTIO
Si. 9 II, IV, V rétro. en Gi. 9 I, III = SINDIU
Eq. 15 = CANOR (// GANOR]
Ed. 7 II, IV, V rétro. en El. 7 I, III = TIOCOBREXTIO
Ed. 8 II, IV, V rétro. en El. 8 I, III = TIOCOBREXTIO
Ed. 10a II, IV, V rétro. en El. 10a I, III = SINDIU
Ca. 15 = TIOCOBREXTIO

De même une quatorzième inscription, LUGO, semble n’apparaître que tous les cinq ans le deuxième jour du mid anagantio. Je dis « semble » car l’état du calendrier au jour dit ne nous permet pas d’être plus … à son propos.

Il régnait, dans les temps anciens, au sein de la corporation des druuides une certaine homogénéité, une certaine uniformité. Peut-être pas dans le détail mais du moins dans le général. Cette uniformité se retrouve justement dans le calendrier. De ce fait nous pouvons aisément dire que d’un bout à l’autre du monde Celte, les druuides maintinrent l’ancien calendrier en préservant les traditions de l’ancienne année dans leurs rites sacrificiels.

D’ailleurs, les druuides gaulois, n’allaient-ils pas parfaire leur enseignement dans l’île de Mona ?

_________________
٨٧٤٦٥۶
Revenir en haut Aller en bas
Auetos
Odacos Nemeton Rennina
Auetos


Nombre de messages : 4397
Localisation : P.A.C.A. (83)
Date d'inscription : 02/01/2006

(Re-)parlons calendrier... Empty
MessageSujet: Re: (Re-)parlons calendrier...   (Re-)parlons calendrier... EmptyMar 8 Fév 2022 - 8:33

TRADUCTION DES NOTATIONS DU CALENDRIER

TRINOXTION SAMONI SINDIU - il n’y a aucune difficulté à restituer un TRINOXTION équivalent La. trinoctiom « trois nuits ». SAMONI provenant de samanion > samonion « rendez-vous, réunion, assemblée » est le strict équivalent du vIr. samain « rencontre », vIn. sâmanam « assemblée, réunion, fête ». SINDIU, quant à lui se rapproche du vIr. indiu « aujourd’hui ». Cette phrase, mis en rapport avec le vIn. pitribhih sam-vid « retrouvailles avec les Pères » se traduit donc par « les trois nuits de retrouvailles [avec les Pères commencent] aujourd’hui ».

BRIGIOMU - nous pouvons voir en cette notation, là aussi par la place qu’elle occupe dans le calendrier, miđ riuros 4, le verbe complet BRIGIŌ « contraindre jusqu’à rupture, rompre, casser », sous forme de participe présent exprimant l’action de, qui serait en accord avec la cueillette du gui qui, d’après les indications de Pline l’Ancien, avait lieu en cette période.

DEUOR LUG - le premier mot peut s’entendre de moult façon comme par exemple deuorbuō « l’emporter, surmonter » ou deuorluo signifiant « évolution, transition » ou encore deuorto « détourner, faire dévier ». Le deuxième mot LUG- pourrait être l’abréviation du nom du dieu Lugus si ce n’est Lugos « éclat, splendeur ». Ce qui peut nous faire penser à une action de transition entre le sombre et le clair.

PETI·UX – même problématique. Ces mots avoir de multiple signification. Le premier mot peti-, peut s’avérer être l’abréviation de PETIMA « prière » à rapprocher du La. petitio « prière, requête, demande », Br. pedenn « prière ». Quant au second mot, ux-, il est l’abréviation du mot UXA « haute, vers le haut », Br. uhel « haute ». Cette expression veut donc dire « haute prière » ou « prière [adressée] vers le haut ».

LUGO – peut-être faut-il y voir le génitif singulier LUGOUOS du nom divin Lugus, et signifie donc qu’au jour du An. V.2. à lieu « celui de Lugus », ou voir en ce mot le verbe Lugō « enflammer, brûler » qui nous inciterait ici à un holocauste. Je rappelle que le mot holocauste (du grec ολοκαυστος « brûler entièrement ») est un sacrifice où l’offrande est entièrement consumée.

OCIOMU - de par sa place dans le calendrier, miđ anagantios 4, nous pouvons rapprocher ce terme, dérivé d’OGIA > OCIA signifiant « pureté, fraîcheur, virginité » sous entendu « lustration », du mot irlandais Imbolc, qui signifie « autour du lavage », « lustration », et donc l’action de se purifier en se baignant dans les eaux d’une rivière ou d’une source.

TIOCOBREXTIO - est généralement segmenté en tio - co - brextio. Le premier élément est un démonstratif proche du vIr. tyà « ce ». Le second est très proche du La. cum, Gr. συν « avec ». La finale brextio se compose de la racine *bhregh, vIr. bricht « formule magique, incantation, sort », mGa. lledfrith « charme magique ». La traduction de ce mot est donc « [jour] avec incantation magique »

SINDIU - se rapproche du vIr. indiu « aujourd’hui ». Cette notation est là pour nous informer qu’en ce jour commence ou s’arrête une célébration. Ce qui nous permet de dire que la fête située en Si. 7 II, IV, V (rétro. en Gi. 7 I, III) dure trois jours et que celle commémorée en Ed. 7 II, IV, V (rétro. en El. 7 I, III) s’étale sur dix-neuf jours.

CANOR (// GANOR] - ce mot, gravé en Eq. I. 15, à rapprocher de l’Ir. canadh, La. canor, semble être admis comme un mot signifiant « chant, mélodie », compris dans le sens de « psalmodier des formules magiques » c’est-à-dire « glorifier ».

De plus et selon moi, les célébrations du second semestre désignées par le mot tiocobrextio, du moins pour les deux premières, ne peuvent que recouvrir les deux grandes assemblées d’obligations que sont les BELOTENNIA (// Beltain) pour la première inscription du Si. 7 II, IV, (V rétro. en Gi. 7 I, III) et la LUGINAISSATIS (//Lugnasad) pour la seconde en Ed. 8 II, IV, (V rétro. en El. 8 I, III). Pour la troisième en Ca. 15 nous pouvons envisager une célébration de remerciement de fin d’année.

_________________
٨٧٤٦٥۶
Revenir en haut Aller en bas
Auetos
Odacos Nemeton Rennina
Auetos


Nombre de messages : 4397
Localisation : P.A.C.A. (83)
Date d'inscription : 02/01/2006

(Re-)parlons calendrier... Empty
MessageSujet: Re: (Re-)parlons calendrier...   (Re-)parlons calendrier... EmptyMar 8 Fév 2022 - 8:36

L’ANNÉE LITURGIQUE… QUEL RÉCIT ?

Que nous disent ces inscription ? Que nous racontent-elles ?

Personnellement je crois qu’elles nous raconte l’histoire de l’arrivée des Dieux ouraniens (Toutai Deuas Danunas), des batailles qu’ils durent livrer pour s’implanter et repousser les Dieux chtoniens (Uomorioi).

Vous ne pensez pas ? Mais laissez-moi alors vous narrer l’histoire…

SAMOS = Été (m. giamonos – m. simiuisonnos – m. equos)
TECTA DEUION – BERTON = L’arrivée des dieux – prospérité
CINTA CATUS MAGI TURATIOM = Première bataille de la Plaine des piliers

Les Toutai Deuas Danunas arrivèrent (le mid giamonos I) poussés par des vents puissants gonflant leurs voiles, sur des vaisseaux mystiques, sur des nuages sombres, sur l’air, par la force de leur druidisme, ils atterrirent sur la montagne de Cunomageno Reini. Un millier de héros débarquèrent alors en Erilanda avec, à leur tête, un roi-guerrier répondant au nom de Naudons à la main d’argent, fils de Eunoccotacos, fils d’Entarlamios.

Là, ils incendièrent leurs navires. Ce qui répandit de l’obscurité devant le soleil pendant trois jours et trois nuits.

Ils apportèrent avec eux les quatre talismans des quatre îles du Nord du monde, à savoir : De Ualiassos fut apportée Lianca Ualin, la Pierre de la Destinée, qui est à Tamra et qui criait sous chaque roi légitime qui s’emparait de l’Erilanda. De Goriassos fut apportée Slega Boudin, la Lance de la Victoire, la lance le Lugus : on ne livrait pas bataille contre celui qui l’avait à la main. De Uindiassos fut apportée Suleuca Cladion, l’Epée Lumineuse, le glaive de Naudons : personne ne lui échappait ; quand on le tirait du fourreau de la Bodua personne ne lui résistait. De Moriassos fut apporté Parios Opom, le Chaudron d’Abondance, le chaudron du Dagodeuos : aucune compagnie ne le quittait insatisfaite.

Il fut relaté aux Uiroi Bolgons que cette troupe était arrivée en Erilanda. Que c’était la plus belle et la meilleure jamais vue en ce pays pour ce qui est de la forme, de l’équipement, de l’armement, de la musique, du jeu, des ornements de l’esprit et du caractère. Que c’était aussi la troupe la plus terrible qu’on ait jamais vue et qu’elle inspirait à tous crainte et frayeur, car les Toutai Deuas Danunas surpassaient les hommes du monde entier dans tous les domaines.

Leurs revendications étaient clairs. Recevoir des Uiroi Bolgons la moitié de l’Erilanda ou livrer bataille. Les Uiroi Bolgons, ne voulant partager, optèrent pour la guerre.

Un mois et sept jours après le début de l’été (mid simiuisonnos VII - Belotennia), au milieu du cours de la journée, tel était le moment fixé pour la bataille. Les troupes se levèrent, au début du jour, avec les premières lueurs du soleil. Elles prirent les boucliers peints, bien fixés sur le dos des guerriers, et les lances majestueuses et royales, et les javelots de bataille dans la main droite des héros, et les glaives brillants qui font que les combats scintillent de lumière comme des rayons de soleil par leur éclat. Les compagnies sanglantes et enchaînées s’avancèrent alors pour attaquer avec colère les Toutai Deuas Danunas à l’extrémité de la plaine de Magos Niio. Uatacos, le poète des Uiroi Bolgons, s’avança devant eux pour décrire leur colère et en répandre la nouvelle. Il avait solidement dressé un pilier au milieu de la plaine et il s’y adossa. Ce fut le premier pilier qui fut dressé dans la plaine et « le Pilier de Uatacos » en est le nom depuis lors.

Durant trois jours les troupes se firent face jusqu’au soir du troisième jour où Srengios porta un coup d’épée au roi suprême Naudons si bien qu’il lui coupa le bord du bouclier et le bras droit à partir de l’épaule et que les trois fils de Nemetos, fils de Badaros, combattirent contre Iuocunos, fils d’Ercos, et lui donnèrent la mort.

Après quoi, Talantio, fille de Magomaros roi d’Iberia, reine des Uiroi Bolgons, arriva à Coeltos Cumas, après le massacre des Uiroi Bolgons à la première bataille de Magos Turatiom (mid equos XV - Canor). La forêt fut abattue par elle jusqu’à ce qu’elle fut, un an après, une plaine fleurie. C’est elle qui fut la femme d’Iuocunos, fils d’Ercos, roi d’Erilanda, jusqu’à ce que les Toutai Deuas Danunas le tuassent.

Talantio, cependant, dormit avec Iuocunos Garbos, fils de Dumacos Dallos des Toutai Deuas Danunas, et Cenos fils de Deniacacteto, dont l’autre nom est Scalo Balbos, lui donna son fils Lugus Lamauados en adoption. Etiona, fille de Belaros aux coups violents, roi des Uomorioi, fut sa mère.

Puis Talantio mourut et l’on donna son nom à l’endroit.

Quelques temps après la bataille, une querelle éclata entre les Toutai Deuas et leurs femmes pour savoir qui devait régner sur le pays. Bien que Naudons, selon la tradition, n’avait plus la royauté après qu’on lui eut coupé le bras, il avait le soutien des Toutai Deuas Danunas. Les femmes, elles, disaient qu’il était plus convenable de donner la royauté à Breisillos, fils d’Elatio, leur propre fils adoptif.

Mais depuis que Breisillos avait pris la royauté (mid samonos XI - Suounos), les Uomoroi, à savoir Indicios, fils de Dumnuos, Elatio, fils de Delbatios et Tetraonas avaient imposé leur tribut à l’Erilanda, si bien qu’il n’y avait pas de fumée d’un toit qui ne fût taxées. Les champions furent réduits à leur service : Ogmios devait porter, chaque jour, un fagot de bois de chauffage à la citadelle royale et le Dagodeuos était le constructeur de forteresses.

GIAMOS = Hiver (m. samonos – m. dumannos)
DUBIES MIDES = Les mois noirs
UOMORION ULATIS = Le règne des Andeuoi
TECTA SCATONES – SUCARAI ANATMAI = L'arrivée des ombres - âmes bien-aimées

Le Dagodeuos avait cependant rendez-vous de femme cette année-là, à la fête des Trinoxtion Samoni, à Glinnos Etemas, dans sa maison, dans le nord. La rivière Ointus de Connacia y gronde au sud. Il vit la femme se lavant, l’un de ses deux pieds à Allota Ecuoi c’est-à-dire Ecumecanos devant l’eau, au sud, et l’autre à Loscuinnos devant l’eau, au nord. Elle avait neuf tresses libres sur la tête. Le Dagodeuos lui parla et ils firent une union. Uolegion Duistonos est le nom de cet endroit à cause de cela. La femme qui est mentionnée ici est la Morrigena.

CUXSINIO = Frimas (m. riuros – m. anagantios)
LEUXS IN DUMUEBO = La lumière dans les ténèbres
SEGTO LUGOUOS = La domination de Lugus

Or, Naudons était toujours amputé d’un bras. Pour palier à la situation Deniacacteto lui mit, avec l’aide de Cerdinios l’artisan, un bras d’argent recopiant à l’identique les mouvements d’un vrai bras. Mais cette prothèse aussi soignée fut-elle ne pouvait remplacer un vrai bras. Cela ne convenait pas à Miacos, le fils aîné de Deniacacteto, et il greffa un vrai bras fait de chair et d’os à l’ancien roi des Toutai Deuas Danunas (mid riuros IIII – Brigiomu // Gelina Olloiaccom).

Après cette guérison, les Toutai Deuas rendirent la souveraineté à Naudons. Breisillos vexé et très fâché d’avoir été exclu de la royauté décida de rassemblait les Sigunnoi, les hommes forts, c’est-à-dire les Uomorioi, afin de reprendre par la force la royauté de l’Erilanda.

Un jour (mid riuros XIII – Deuor Lug) que l’assemblée était tenue par le roi d’Erilanda sur la colline de Belaros, que l’on nomme Uxsenaca aujourd’hui, ils n’étaient pas là depuis longtemps quand ils virent une troupe et une bonne armée dans la plaine, venant tout droit vers eux de l’est. Il y avait un jeune homme en tête de la troupe, avec une grande autorité sur chacun. Semblable au coucher du soleil était l’éclat de son visage et de son front. Ils ne purent regarder sa figure à cause de son brillant. Et celui qui était là c’était Lugus au Long Bras, aux coups puissants, et la cavalcade féerique de la terre de Promesse, ses propres frères de lait, à savoir les enfants de Manannanos.

C’est alors que ces troupes vinrent où était le roi d’Erilanda et les Toutai Deuas Danunas en même temps : ils se souhaitèrent la bienvenue. Ils étaient là depuis peu de temps quand ils virent s’approcher une troupe hargneuse et de mauvaise mine, c’est-à-dire neuf fois neuf hommes des collecteurs d’impôt des Uomorioi qui venaient chercher les taxes et les tributs des hommes d’Erilanda.
Ils vinrent ensemble à l’endroit où était le roi d’Erilanda, et la cavalcade féerique avec lui : le roi et tous les Toutai Deuas Danunas se levèrent devant eux. Lugus au Long Bras leur demanda : « Pourquoi vous levez-vous devant cette troupe hargneuse et de mauvaise mine et ne vous levez-vous pas devant nous ? »

« Nous sommes obligés de faire cela », dit le roi d’Erilanda, « car si l’un de nos enfants d’un mois était assis devant eux, ce ne serait pas trop peu pour eux pour nous tuer tous ».

« Je fais le serment », dit Lugus, « qu’il m’est venu le désir de les tuer » ; et Lugus dit avec cela que le désir de tuer lui était venu.
« C’est quelque chose dont il ne nous viendra que du mal », dit le roi d’Erilanda, « car nous recevrons par cela notre mort et notre destruction ».

« Il y a trop longtemps que vous êtes dans cette servitude », dit Lugus. Il se leva, dégaina son épée et se jeta sur eux. Il les massacra et les défigura, si bien qu’il en tua huit neuvaines ; il laissa l’autre neuvaine dans l’amitié et sous la protection du roi d’Erilanda afin qu’ils aillent donner les nouvelles.

Quand ils eurent terminé les préparatifs de la bataille, Lugus, Dagodeuos et Ogmios allèrent trouver Naudons qui donna à Lugus les artefacts de la bataille.

DUODECEN DIIOUES = Les douze jours

Chaque matin, Lugus, le combattant à la colère vive, prompt et hardi, à la longue main, aux coups guerriers, fils de Cenos, fils de Deniacacteto, petit-fils de Essradacos, se levait pour considérer et regarder longuement la mer, pour observer l’aspect et la course des étoiles, pour examiner le ciel, étudier le soleil, pour retenir les planètes afin de connaître le signe du jour.

MARACATUS – DISUELON LEUXSIM = La grande bataille – Retour des dieux

Quand il trouva cela (mid riuros at. VIII – Peti·Ux), à savoir la connaissance véritable qu’il avait du signe du commencement, de la fin et du déroulement de ce jour, il dit : « Osons la bataille contre Breisillos » et c’est à cet instant qu’eut lieu la seconde bataille de Magos Turatiom qui vu la victoire des Toutai Deuas Danunas sur les géants Uomorioi.

Lugus, le Dagodeuos et Ogmios allèrent cependant à la poursuite des Uomorioi qui avaient emmené avec eux le harpiste du Dagodeuos dont le nom était Uatinos. Ils atteignirent la maison du banquet dans laquelle était Breisillos, fils d’Elatio, et Elatio, fils de Delbatios. La harpe était là, accrochée au mur. C’était dans cette harpe que le Dagodeuos avait lié toutes les mélodies et elles ne retentirent pas avant que le Dagodeuos, par son appel, ne les ai nommées.

Le Dagodeuos emmena le bétail d’Erilanda par le mugissement de la génisse qui lui avait été donnée pour son travail. Car lorsqu’elle appela son veau tous les troupeaux d’Erilanda, que les Uomorioi avaient emmenés comme tribut, se mirent à paître (mid riuros at. X – Peti·Ux).

AMSERA GLANETONEN = Le temps de la purification

On fit alors ceci (mid anagantios IIII - Ociomu) : mettre du feu dans les guerriers qui avaient été blessés là afin qu’ils fussent plus brillant le lendemain matin. C’est pour cette raison que Deniacacteto et ses deux fils et sa fille, c’est-à-dire Ogitreuilos, Miacos et Aremedto, chantaient des incantations sur la source dont le nom est Lusloccos. Leurs hommes blessés mortellement y étaient cependant jetés tels qu’ils avaient été frappés. Ils étaient vivants quand ils en sortaient. Leurs blessures mortelles étaient guéries par la force de l’incantation des quatre médecins qui étaient autour de la fontaine.

Lusloccos, d’où vient ce nom ?

Ce n’est pas difficile. C’est de là que Deniacacteto apporta toutes les herbes de guérison et il les fit bouillir dans la fontaine de Slaniceto à Acattu Aballa au nord-ouest de Magos Turatiom. Chacun des Toutai Deuas Danunas qu’ils étendaient sous cette eau aux herbes se relevait sauf et guéri de ses blessures. De là vient le nom de Lusloccos, « le Lac des Herbes ».

UESARA = Printemps (m. cutios – m. ogronnos)

Après que Naudons fut anéanti par Belaros dans la dernière bataille de Magos Turatiom, Lugus eut la souveraineté pendant quarante ans, jusqu’à ce que les trois fils de Curmiadios le fissent disparaître à Coimodrosmen, c’est-à-dire Uxsenaca.

SAMOS = Été (m. giamonos – m. simiuisonnos – m. equos)
UOGIAMOS = Automne (m. elembiuos – m. aedrinos – m. cantlos)
MEÐTA (> MESTA // MEΘA) = Moisson
BODILONES = Les remerciements

C’est en commémoration honorable que Lugus institua les jeux de l’assemblée de Talantio, qui se déroulent sur une période de dix-neuf jours qui vont du miđ d’Edrinos VII à l’atenouxtion X du même mois, à la ressemblance des jeux nommés Olympiades (chez les Grecs). Luginaissatis « l’Assemblée [instaurée] par Lugus », fils d’Etiona, tel est le nom qui fut donné à ces jeux.

Voilà, dans les grandes lignes, ce que, selon moi, raconte notre année liturgique.

_________________
٨٧٤٦٥۶
Revenir en haut Aller en bas
Auetos
Odacos Nemeton Rennina
Auetos


Nombre de messages : 4397
Localisation : P.A.C.A. (83)
Date d'inscription : 02/01/2006

(Re-)parlons calendrier... Empty
MessageSujet: Re: (Re-)parlons calendrier...   (Re-)parlons calendrier... EmptyMar 8 Fév 2022 - 16:42

En d’autres termes :

1- Suounos = l’Endormissement. Mise en place sur le trône des TDD de Breisillos (Uomorios-TDD / Ténèbre-Lumière) et début du règne des ténèbres, de la destruction et de la fonction entropique. Les dieux de lumières remettent à Breisillos la royauté ainsi que la domination sur le monde des dieux et des hommes.

Déferlement des troupes ténébreuses sur le monde avec comme mission de détruire ce qui est corrompu, vicié, déjà en train de pourrir. Cette « destruction » est donc utile car elle permet, en quelque sorte, de préparer le retour de la lumière et la dynamique de construction.

Cette période critique, appelée Dubies mides (« les mois noirs »), s’étend du mid samonos XI jusqu’au mid riuros XIII.

2-Brigomu = Cueillette du gui. Nous la collectons pour protéger (les humains du manque de lumière) et aussi pour soigner le bras malade de Naudons afin qu’il puisse reprendre sa place en tant que roi des TDD

3-Deuor = Arrivée de Lugus devant Tamra, décision d’ôter le joug du cou des TDD, exhortation et préparation à la bataille.
Début des Duodecen diioues (« les douze jours »), du mid riuros XIIII au mid riuros at. X, correspondant à l’auscultation des signes et bons augures par Lugus pour définir le début de la bataille où, avec l’aide des TDD, il repoussera les armées des Uomorioi au-delà de la neuvième vague et libérera les vaches rouges.

4-Peti·Ux = Seconde Bataille de Magos Turatiom, crevaison de l’œil-poison de Belaros et refoulement des Uomorioi.

5-Peti·Ux = Libération des vaches (aurores) et mise en place de Lugus (TDD-Uomorios / Lumière-Ténèbre) sur le trône en tant que roi des TDD. Règne de la Lumière, de la création et de la fonction dynamique.

Mais avant tout cela nous avons, dans un premier temps, l’arrivée des TDD menés par Naudons, commémorée lors de Disuounos et la première bataille de Magos Turatiom contre les Uiroi Bolgons lors des Belotennia.

Dans l’ordre calendaire cela donne :

Premier temps : 1-Disuounos - Arrivée des TDD / 2-Belotennia - Première Bataille de MT contre les Uiroi Bolgons / 3-Canor - Louanges aux TDD

Deuxième temps : 1-Suounos - Instauration de Breisillos comme roi des TDD + Soumission des TDD aux Uomorioi / 2-Brigomu - Guérison de Naudons / 3-Deuor - Arrivée de Lugus / 4-Peti·Ux - Seconde Bataille de MT contre les Uomorioi / 5-Peti·Ux - Libération des vaches / 6-Ociomu - Lustration par les eaux purificatrices / 7-Luginaissatis - Royauté de Lugus et instauration de la Grande Assemblée en commémoration de la mort de sa mère nourricière / 8-Bodilones - Remerciement

_________________
٨٧٤٦٥۶
Revenir en haut Aller en bas
Auetos
Odacos Nemeton Rennina
Auetos


Nombre de messages : 4397
Localisation : P.A.C.A. (83)
Date d'inscription : 02/01/2006

(Re-)parlons calendrier... Empty
MessageSujet: Re: (Re-)parlons calendrier...   (Re-)parlons calendrier... EmptyMar 8 Fév 2022 - 16:43

COMMENT NOMMER NOS CÉLÉBRATIONS AUJOURD’HUI ?

Concernant les grandes assemblées d’obligations (oinacoi) nous pouvons calquer le nom de nos célébrations sur celles bien connues des fêtes irlandaises et ainsi avoir :

TRINOXTION SAMONI (// Samain) « les trois nuits de rencontre »
AMBIUOLCOS ou AMBOCIOMU (1) (// Imbolc) « la lustration » pour OCIOMU
BELOTENNIA (// Beltain) « les feux resplendissants » pour TIOCOBREXTIO
LUGINAISSATIS (// Lugnassad) « l’assemblée de Lugus » pour TIOCOBREXTIO

Et pour les autres, voir :

BRIGO OLLOIACCOM « Vitalité du gui » pour BRIGIOMU
DEUORICTU LUGOUOS (2) « Théophanie de Lugus » pour DEUOR LUG
PETIOS UXOS (3) « Grande bataille » pour PETI UX
PETIS UXSIANOM (4) « Libération des vaches [rouges] » pour PETI UX
CANOMU « Chanter » pour CANOR
BODILONES « les Remerciements » pour TIOCOBREXTIO

Notes :

(1) AMBOCIOMU « Se purifier dans un fleuve » (amb. // ambes « fleuve », ocios « pur »)
(2) DEUORICTU « Théophanie » (deuo- « théo- », rictu « forme, apparence »)
(3) PETIOS UXSOS « Choc extrême »
(4) PETIS UXSIANOM « la Route des bovines »

Personnellement j’aime bien le mot OCIOMU « fraîcheur, pureté » qui colle bien avec une fête de sortie de l’hiver et d’ouverture du printemps baser sur une purification.

_________________
٨٧٤٦٥۶
Revenir en haut Aller en bas
Auetos
Odacos Nemeton Rennina
Auetos


Nombre de messages : 4397
Localisation : P.A.C.A. (83)
Date d'inscription : 02/01/2006

(Re-)parlons calendrier... Empty
MessageSujet: Re: (Re-)parlons calendrier...   (Re-)parlons calendrier... EmptyMer 9 Fév 2022 - 14:21

NOMS ET IDENTIFICATIONS DES MOIS

Les noms des mois ordinaires sont cités sous deux formes : au nominatif en tête du mois, précédés du mot miđ « mois », le plus souvent sous la forme abrégée m ; très fréquemment au génitif dans les notations quotidiennes d’un autre mois ou, parfois, du mois lui-même.

Voici, dans l’ordre où les mois sont gravés sur la Table, les formes complètes ou presque complètes de leurs noms, au nominatif et au génitif :

1. samon // samoni
2. duman // dumani, dumanni
3. riuros // riuri
4. anagan // anagantio
5. ogron, ogronn // ogroni
6. cutios // cutio, qutio
7. giamon // giamoni
8. simiuis, semiu // simiuisonn, [ ]sonna, simiso, simis, semiuiso
9. equos // equi
10. elembiu // elembi
11. aedrini, edrini // aedrini, edrini
12. cantlos, gantlos // cantli

Il convient, selon moi, d’uniformiser les désinences des mots en -os, comme on l’a fait souvent, et de proposer samonos, ogronos, giamonios, de restituer elembiuos, dumannos, (a)edrinios, de calquer anagantios sur cutios.

Ce qui donne la liste suivante :

1. samonos
2. dumannos
3. riuros
4. anagantios
5. ogronnos
6. cutios
7. giamonos
8. simiuisonnos
9. equos
10. elembiuos
11. edrinos
12. cantlos

SAMONOS - « Le génitif samoni ne permet pas de restituer avec certitude un nominatif *samonios puisque pour le nominatif nous avons seulement samon- : *samonos est tout aussi possible, ainsi que samoni- suivi de toute autre désinence… Il est plus prudent de retenir : samon- ; le génitif samoni peut être considéré comme une abréviation : samoni( ?). On met souvent le radical de ce nom en rapport, d’une part, avec les noms celtiques de l’ « été », d’autre part, avec celui de la fête irlandaise de samain. Quel que soit le sens précis de samon-, il est certain que, pour les auteurs du Calendrier, ce mot s’opposait à giamoni- comme l’été à l’hiver. » (R.I.G. Vol. III)

Ce mot est, à n’en pas douter, en rapport avec samos, le nom de « l’été », cf. vIr. sam, vBr. ham « été ». Au sens large du terme, on peut interpréter samon- par « estival », quoique, plus précisément, il désigne le crépuscule de l’été, c’est-à-dire la fin du temps d’été, Cc samoduidoglon, vIr. samfuin, « crépuscule de l’été », Cc. samosuounon, samsùain, « sommeil de l’été », ou Cc. samo-sonos, vIr. sam-son, « sommeil de l’été ». Ce mot annonce donc que l’été tombe dans le sommeil, et que l’on entre dans la période sombre de l’année qui durera six mois et où les sama // sema « semences » déposées en terre commencent à prendre vie.

DUMANNOS - « A partir du génitif duman(n)i, même incertitude pour le nominatif duman-  *dumannios, *dumannos ou dumanni- suivi d’une autre désinence ? Nous retiendrons : dumann- ; le génitif peut être considéré aussi comme une abréviation : dumanni(?). »

Une des hypothèses sur la signification de ce nom est de le rapprocher du vIn. dhûma « fumée », Gr. θυμιαμα « parfum que l’on brûle », en se rappelant que Gr. θυω à un sens sacrificiel bien attesté. « Cette racine *dhewH- est attestée, faiblement il est vrai, dans les langues celtiques, cf. Dumiatis, surnom du Mercure arverne (Holder 1.1367-1368). » Ce qui en fait le mois « des fumigations ».

Mais en le rapprochant du br. du « noir » nous pouvons y voir l’adjectif dumannios « assombrissant » et dire que ce mois est le mois d’assombrissement, un mois noir en quelque sorte.

RIUROS - « riuros, génitif riuri. ». On explique ce mot par le vIr. réud « grand froid », Ga. rhew « gel », Br. riv « froid qu’on ressent », désignant alors le mois des « gelées blanches ».

ANAGANTIOS - « Des deux exemples de nominatif abrégé, anagan et [a]nagtio, on peut, en s’appuyant sur la forme anagantio, déduire avec certitude le nominatif *anagantio. L’étymologie : an- privatif et une forme de participe se rattachant à v. Gall. agit « ils vont » : par extension, le mois « non itinérant » pour le mois « où l’on ne voyage pas », est séduisant. »

Ainsi donc ce mois serait un mois sans activité, inactif ou encore si on le compare à l’adjectif anagantios un mois « calamiteux ».

OGRONNOS - « Le nominatif ogronn- n’est pas douteux ; le génitif peut être considéré aussi comme une abréviation ; ogronni(?). Le radical désigne le « froid » (Gall. oer « froid »). »

Unanimement nous rapprochons le nom de ce mois du vIr. uar, Ga. oer « froid » de *ougro-. Dans le calendrier il s’agit du mois du froid, de la froidure.

CUTIOS - « Des nominatifs gutios et cut[ ], on déduit la forme *cutios. Le rapprochement depuis longtemps signalé avec le nom du mois Κοουτιος du calendrier de Chaléion en Locride, ainsi que l’existence d’un nom propre peut-être celtique, Cutio, Cutus, en pays danubien. »

Ce mois est donc le mois fougueux.

GIAMONOS - « L’abréviation du nominatif [giam]oni ne laisse pas de doute sur la restitution *giamoni- mais le nom complet n’est pas forcément *giamonios : la désinence peut être tout autre. Nous retiendrons giamoni- ; le génitif giamoni-. Le radical désigne l’ « hiver » (v.Irl. gaem, Ga. gaeaf, Br. goanv). »

Ce nom a un rapport certain avec celui de « l’hiver », vIr. gemred, vBr. guioam. De façon très général, on traduit ce mot par « hivernal », ou comme pour son pendant à un semestre d’intervalle, il désigne « l’endormissement » de l’hiver et l’ouverture de la saison chaude et claire ainsi que l’éclosion des giamai « jeunes pousses ».

Ce mois peut donc être soit le mois de l’endormissement de l’hiver ou celui des jeunes pousses.

SIMIUISONNOS - « C’est au génitif qu’on trouve les formes presque complètes, certainement abrégées, simiuisonn- et [simiui]sonna-. La désinence manque : as (atis) ou acos ? Nous retiendrons : simiuisonna-. Le nom du « soleil » paraît être contenu dans la deuxième partie de ce mot. »

Généralement nous décomposons ce mot en simiui - sonnos en rapprochant le second terme du nom du « soleil » mGa. huan et en langues germaniques : sun, sonne. Le premier terme est peut-être à rapprocher du La. semissus « demi-as », Ie. *sêmi- « moitié, semi ». Le sens serait alors : le mois « au milieu de l’été ». Pour le moment nous pouvons juste affirmer que ce mois est un mois d’ensoleillement.

EQUOS - « Aucune difficulté pour ce nominatif complet ni pour son génitif equi. S’agit-il d’une forme archaïque du nom gaulois du cheval, *epos à l’époque classique ? »

On peut reconnaître ici, bien que l’on ait une forme archaïque en kw, au lieu de p devenu normal en gaulois à l’époque du calendrier, le mot epo- « cheval », vIr. ech « cheval », Br. ebeul « poulain ». On peut ajouter l’existence d’un mois Ιππιος « mois du cheval » à Rhégium en Calabre.

Equos peut aussi provenir (avec la chute du « p » caractéristique du celtique) du mot *pequos « bétail », Gdl. equs « bétail », Lat. pecus « bétail », Gll. *pecu- > ecu- > ecuos « bétail », et non d’epos « cheval ».

Ainsi ce mois peut aussi bien être le mois d’equos « du cheval » ou d’ecuos « du bétail ».

Néanmoins, aussi satisfaisante que soit cette hypothèse, il est possible d’en proposer une autre et voir dans equos // ecuos l’adjectif « équitable, équilibré » ou le préfixe equo- « iso- » (idée d’équilibre) qui le rapprocherait du préfixe ecui- « équi-, juste » et de voir dans le mois d’équos le mois de l’équilibre. Est-ce pour ça que c’est justement à ce mois que l’on met ou retire des jours pour équilibrer l’année ?

ELEMBIUOS - « La désinence nous manque pour le nominatif abrégé ( ?) elembiu- et encore plus pour le génitif elembi-. La restitution parfois proposée *elembiuios reste conjecturale. Nous retiendrons : elembiu-. »

Bine que l’on puisse reconnaître dans ce mot le nom du cerf *elen-, Ga. elain, vIr. elit « chevreuil, biche », Gr. ελαφος, nous pouvons tout aussi bien y déceler, en le comparant au n.c.f. elembis « plainte », le nom d’un mois ou l’on fait des demandes.

(A)EDRINOS - « La graphie ae et e sont attestées au nominatif comme au génitif et nous avons une fin de nominatif en -s. Doit-on restituer *(a)edrinios, *(a)edrinis ou encore *(a)edrini-s- ? Nous retiendrons donc : edrini-. »

Même si « le rapport du radical aed- avec le nom du « feu », de l’ « ardeur », ne paraît plus aussi évident qu’il l’a été », nous pouvons proposer pour son interprétation « mois ardent » en le rapprochant du Lat. aedes, aestas, Gr. αιδω « brûler », vIr. aed « feu », à moins que l’on préfère voir en ce mot le n.c.m. edrinos « juge-arbitre » et y voir le mois de l’arbitrage.

CANTLOS - « Aucune difficulté : cantlos, gén. cantli. Ce mot a été rapproché du Br. kentel, littéralement « chant », et v.Ir. cetal « chant ». »

On le rapproche du gaulois cantlo, « chant, incantation chanté » vIr. cétal « chant », Br. kentel « leçon », texte naguère appris en chantant. C’est, en quelque sorte, le mois d’actions de grâce.

Bien que nous pouvons aussi y voir l’adj. Cantlos « qui boucle » et dans ce cas le mois de cantlos serait le mois qui boucle l’année.


_________________
٨٧٤٦٥۶
Revenir en haut Aller en bas
Auetos
Odacos Nemeton Rennina
Auetos


Nombre de messages : 4397
Localisation : P.A.C.A. (83)
Date d'inscription : 02/01/2006

(Re-)parlons calendrier... Empty
MessageSujet: Re: (Re-)parlons calendrier...   (Re-)parlons calendrier... EmptyVen 11 Fév 2022 - 13:13

« NOMS » DES MOIS INTERCALAIRES

Pour les mois intercalaires, l’en-tête comporte plusieurs lignes explicatives, mais pas de nom de mois proprement dit. En effet, dans les langues néo-celtiques, la désignation du mois est toujours précédée du substantif « mois », ce qui est aussi le cas pour tous les en-têtes du calendrier.
Le premier mois intercalaire du calendrier tel qu’il nous est parvenu porte un intitulé, certes très lacunaire, mais qui occupe pas moins de quatre lignes.

D[ ]
[ ]
MID X[ ]
MATV [ ]

Sur la première ligne de l’en-tête d’Int.1 nous pouvons y voir le début d’un mot commençant par « D ». Pour MM. Duval et Pinault ce mot « pourrait être l’initiale d’un mot apparenté au nom du « jour » diios et signifiant peut-être « calendrier » ». Je crois pour ma part que ce mot est DACAMU « ajustement », pour nous informer que ce mois est là pour réajuster les saisons. Il est plus que probable, après lecture d’Int.2, que cette ligne est été composée alors de DACAMONOS BUIS « période d’ajustement ».

Dans Int.2 la deuxième ligne concerne la « marche du soleil » SONNOCINGOS.

MIÐ « mois », suivi du chiffre X[  ], pour XIII comme dans Int.2 à la même ligne : l’intercalation porte à treize le nombre des mois de l’année qui la comporte. La traduction la plus sure de cette troisième ligne est « 13ème mois ».

Et non comme le pensait M. Monard, en faisant disparaître les deux premières lignes de l’en-tête, un MIDX qui serait, selon lui, le nom d’Int.1 « MIDX ; Mens In DueiXtionu ’’mois en redoublement’’. Nom du mois embolismique d’automne », et qui, d’après son raisonnement, « consisterait au doublement anticipé du mois samon- tous les cinq ans en début de lustre quinquennal. Il se placerait alors entre cantlos et samon-, qui ainsi doublé allait se nommer cette fois-là MID SAMON- ». Je trouve se raisonnement et cette interprétation réellement bancale.

Sur la quatrième ligne il y a la place pour CCCLXXXV lates comme dans Int.2 et il n’est pas impossible que la courbe fragmentaire après matu- appartienne au premier « C » du chiffre. Cette ligne peut donc être restituée MATUS CCCLXXXV LATES, c’est-à-dire « complet, 385 jours »

Nous pouvons donc, suite à cette analyse, restituer l’en-tête d’Int.1 comme suit :

DACAMONOS BUIS
SONNOCINGOS
MIÐ XIII AMMANIA
MATUS CCCLXXXV LATES

« [Première] période d’ajustement
de la marche du soleil [par rajout d’un]
treizième mois temps complet [portant]
la durée [de l’année à] 385 jours »

L’en-tête du second intercalaire comporte qu’en à elle cinq lignes au lieu de quatre.

CIALLOS   B[  ]IS
SONNOCINGOS
AMMAN M M XIII
LAT  CCCLXXXV
[   ]BANTARAN M

Nous pouvons sans trop nous tromper restituer CIALLOS BUIS, pour la première ligne d’Int.2. Le premier élément CIALLOS est composé du préfixe ci- particule démonstrative en *k et de allos « autre », ce qui lui donne le sens de « l’autre, le second ». BUIS quant à lui veut dire « période, moment ». Selon toute vraisemblance cette première ligne est là pour nous annoncer le « second moment [d’ajustement] ».

Le mot SONNOCINGOS, situé en deuxième ligne de l’en-tête, est l’interprétation littérale de « la marche du soleil », cingos « marche » et sonno- « soleil », c’est-à-dire « l’année solaire ».

AMMAN M M XIII  amman est l’abréviation d’AMMANIA « temps », vIr. aimser, Ga. mBr. amser « temps » est, ici interprété par « durée ». M M XIII correspond à MIÐ MATUS XIII autrement dit « mois complet 13 ».

LAT CCCLXXXV  lat. est l’abréviation du mot LATIS « jour », vIr. laithe. Dans le calendrier il signifie manifestement « jour astronomique de 24 h » soit un nycthémère. Quant à la série de lettre, CCCLXXXV, il est facile de reconnaître le chiffre 385.

Le sens de cette phrase, étalée sur trois lignes, est : « la durée de la marche du soleil est [par rajout d’un] treizième mois complet, de 385 jours ».

La cinquième et dernière ligne de l’en-tête d’Int.2 porte la mention  ]BANTARAN M. Devant ce groupe graphique il y a la place pour deux ou trois lettres avant le « B ». C’est pourquoi la transcription la plus logique, vu la place du mois ou se trouve cette inscription est AMBANTARANOS composé du préfixe amb(u)- « les deux » et antar à rapprocher du vIr. eter, mBr. entre « entre », avec un dérivé adjectival en ano- Le « M » est, bien entendu, l’abréviation de MIÐ « mois ». Ce qui nous donne la traduction suivante « mois entre les deux [semestres] » où, en clair « mois intercalé ».

Nous pouvons retranscrire l’en-tête d’Int.2 de la façon suivante :

CIALLOS BUIS
SONNOCINGOS
AMMANIA MATUS MIÐ XIII
LATES CCCLXXXV
AMBANTARANOS MIÐ

« Seconde période [d’ajustement]
La durée de l’année  solaire [par rajout
d’un] treizième mois complet est
de 385 jours.
Mois intercalé entre les deux [semestres] »


PETITE PARENTHÈSE

J’ouvre ici une petite parenthèse pour y introduire les différentes interprétations de l’en-tête d’Int.2, qui vont de la moins farfelue à la plus extravagante, afin que chacun puisse se faire sa propre idée critique.


* J. MONARD « Histoire du calendrier gaulois », Burillier *

« CIALLOSBVIS  SONNOCINGOS = c’est le mois intercalaire à mi-longueur du lustre. Ce nom a été traduit soit comme ’’récapitulation de la Marche du Soleil’’, soit comme ’’période de pointage de la Marche du Soleil’’, selon qu’on perçoit ciallos comme une notion de ’’totalisation’’ soit comme celle d’index pointé, donc de pointage. Ce qui somme toute revient au même, puisqu’au cours de ce mois sont imputés les rattrapages des décalages luni-solaires observés antérieurement. Sonnocingos apparaît ainsi comme le génitif singulier de Sonnocinxs = marche du Soleil, c’est-à-dire tropique. »

« AMMAN  MM  XIII  LAT  CCCLXXXV = Ammania Minses XIII Lates CCCLXXXV = durée ; mois = 13 ; 385 jours = 385. Ammania est à l’évidence une forme évoluée de Admania = consistance, persistance, durée. Ceci indique que cette année a une durée de 13 mois soit 385 nycthémères – nuitées plus journées. »

« SANTARAN  M = abréviation de Santaranos Mins = mois spécial. »


* J.-M. LE CONTEL et P. VERDIER « Un calendrier celtique », Errance *

« CIALLOS  D  IS » = Pour ces messieurs, ceci est le non du mois. Mais ils ne donnent aucune interprétation ni explication.

« SONNOCINGOS = marche du soleil ». De là ils envisagent « que si, jusqu’alors, seule comptait dans le calendrier la marche de la lune, on fixe ainsi une borne à partir de laquelle comptera aussi la marche du soleil. Et ce fait pourrait porter le nom AMMAN  MMXIII »

« AMMAN  MMXIII = l’expression est composées de deux parties, dont la dernière, MM  XIII, peut représenter un nombre en chiffres latins ; dans ce cas, le sens serait 2013. Pour ce qui est du premier élément, on pourrait y voir un nom pourvu de l’article défini An- ; le sens général pourrait alors être, le ?, 2013. Nous proposons que ces 2013 sont des cycles. Man serait alors à trouver à 2013 cycles d’une date […] En schématisant, il faudrait donc dire : 2013 cycles avant l’introduction du système définitif, on a un point temporel appelé ’’Man’’ qui représente une unité fondamentale, introduction de la marche du soleil dans le comptage du temps. »

« LAT  CCCLXXXV = rien n’interdit de voir dans la mention la même indication que précédemment : 385 cycles avant la réforme, il s’est produit un événement appelé Lat-. »

« ANTARAN  M = Cette quatrième ligne indiquerait alors la date d’un troisième événement, astronomiquement  et religieusement important […] L’expression serait composée de deux entités nominales : l’une est un nom et son article défini An- ; selon toute vraisemblance, le nom ’’taran’’ signifierait tonnerre et serait de la même famille que Taranis. Quand à M, ce serait le nombre latin 1000 indiquant le nombre de cycles à remonter pour trouver un événement qui pourrait bien être l’apparition, ’’la naissance’’, de Taranis. »


* A. SAVORET « Visage du Druidisme », Dervy-livres *

« CIALLOS = L’autre ;  terme déjà expliqué par Joseph Loth. »

« SONNOCINGOS = Ce dernier mois porte en tête une courte inscription relative à la marche du soleil (Sonno Cingos). »

« AMMAN  MMXIII  LAT  CCCLXXXV = une datation digne d’intérêt dont je crois avoir donné la clé voici bien longtemps, lors de mes premiers essais un peu anarchiques, que complète et rectifie celui-ci : Amman 2013 – Lat 385. Soit : ère gauloise ou celtique : 2013 ; ère latine : 385 […] Comme toute vérité trop simple, cette datation n’a guère inspiré les spécialistes, abusés peut-être par l’irlandais laithe ’’jour’’. On pourrait dater la rédaction de ce calendrier au III° siècle de notre ère, quelques lustres après la révolte des Bagaudes, en prenant pour point de départ de Lat. la conquête définitive de la Gaule et le début de sa romanisation, soit quelque 50 av. J.-C.. »


Je vous laisse maître de votre jugement...

_________________
٨٧٤٦٥۶
Revenir en haut Aller en bas
tasgos

tasgos


Nombre de messages : 333
Age : 41
Localisation : Dexiuo-Eria
Date d'inscription : 18/01/2016

(Re-)parlons calendrier... Empty
MessageSujet: Re: (Re-)parlons calendrier...   (Re-)parlons calendrier... EmptyLun 14 Fév 2022 - 17:31

En effet, le mois celtique semble comprendre une partie claire relative à la force lunaire, et une partie sombre relative à l'abstraction lunaire. Et, je n'en avais point prêté attention, mais il est intéressant de célébrer les événement claires avant Atenoux (comme les Tiocobrextio) et les évenements sombres après Atenoux (comme les Trinosam).

(Re-)parlons calendrier... Le_sau13

Je vous remercie pour ces informations à lire et relire pour nous remettre à jour.
Revenir en haut Aller en bas
Auetos
Odacos Nemeton Rennina
Auetos


Nombre de messages : 4397
Localisation : P.A.C.A. (83)
Date d'inscription : 02/01/2006

(Re-)parlons calendrier... Empty
MessageSujet: Re: (Re-)parlons calendrier...   (Re-)parlons calendrier... EmptyMar 15 Fév 2022 - 11:40

FONCTIONNEMENT DU CALENDRIER

En conclusion...

Afin de bien appréhender le calendrier de Coligny, il n’est pas nécessaire de rentrer dans des opérations arithmétiques minutieuses et complexes, comme certains ont eu tendance à le faire, pour la simple et bonne raison que les observations célestes de l’époque antique n’étaient pas en mesure d’exiger de tels calculs détaillés. Le Druide de même que le prêtre védique, sacrificateur et gardien du temps, s’assurait de la marche du soleil par l’observation à l’œil nu, c’est-à-dire par l’observation directe, des principales étoiles visibles, appelées les « bornes du ciel », situées sur ou à proximité de l’écliptique.

De la même manière, il faut impérativement éviter de calquer ou de superposer le calendrier druidique sur le calendrier grégorien car le mois solaire, comme nous l’entendons aujourd’hui, était inconnu, et que le mois et les fêtes étaient déterminés par la lune.

« Il est donc impossible d’établir une correspondance régulière entre le calendrier celtique et le calendrier actuel : toute valeur de notre calendrier aura dans le calendrier celtique une valeur différente d’année en année… » (Venceslas Kruta)

J’ai donc adopté cette méthode de calcul pour établir ma thèse calendaire. C’est celle qui me paraît être la plus proche, et surtout la plus aisément comprise et applicable par ceux qui voudront bien observer les étoiles à la manière des anciens Druides.

Nous savons, grâce aux travaux de MM. P.-M. Duval et G. Pinault, que l’année celtique est partagée en deux moitiés opposés et complémentaires, alternativement sombre et clair, de part et d’autre d’un axe giamorotlio « semestre hivernal » / samorotlio « semestre estival » : la première comporte deux mois de giamos, « d’hiver », proprement dit, puis deux mois de cuxsinio, « frimas », et deux mois de uesara, « printemps » ; la seconde lie samos, « été », et uogiamos, « automne ».

Les douze mois sont lunaires et débutent au premier quartier de lune réalisé (centon qetruon). Chaque mois est composé de deux quinzaines inversées : l’une dominée en son milieu par la pleine lune (lãna leucara), l’autre par la nouvelle lune (nouia leucara). Un système complexe d’échanges entre les jours à l’intérieur de chaque semestre montre que ceux-ci fonctionnent différemment : l’hiver en trois paires de mois (3 x 2), l’été en deux triades (2 x 3).

Pour maintenir la concordance exacte avec la lune, on alterne des mois de 30 jours qualifiés matus « bon, complet, intègre », avec des mois de 29 jours, considérés comme anmatus « non bon, incomplet ».

D’autre part, pour rétablir l’accord avec la course du soleil (sonnocingos) et éviter le glissement des saisons, on rajoute tous les 30 mois, c’est-à-dire tous les cinq semestres, alternativement devant un semestre hivernal puis devant un semestre estival, un mois supplémentaire de 30 jours, dont chaque jour est l’image réduite de l’un des 30 mois précédents. Ainsi, au-dessus du jour (lates), du mois (miđ) et de l’année (blidnis) se constitue une nouvelle unité : le lustre (quimon) comportant en son début un mois intercalaire (dacamonos buis) suivi d’une série de 30 mois, puis, en son milieu, un nouveau mois intercalaire (ciallos buis) suivi d’une deuxième série de 30 mois ; la première série de cinq semestres est composée de deux années complètes suivies d’un hiver, et la seconde, inversée, d’un été suivi de deux années. Un lustre comporte ainsi 62 lunaisons équivalant à cinq années solaires complètes. Le lustre permet de situer la place des deux mois supplémentaires nécessaires pour mettre en harmonie les courses des deux astres mesureurs du temps, le soleil et la lune.

Pour parfaire les réglages, la neuvième lune, miđ equos, est réduit, la deuxième et la quatrième année du lustre, à 28 jours au lieu de 29, et, inversement, se retrouve augmenté à 30 jours au lieu de 29, lors de la première, troisième et cinquième année du lustre.

Enfin, le siècle (setlon) de 30 ans équivaut à un groupement de six lustres. La rupture du siècle se marque par l’omission du mois intercalaire qui aurait dû récapituler les 30 derniers mois du sixième lustre. Ainsi, cinq lustres de 62 mois et un de 61 donnent bien les 371 lunaisons de 30 années solaires.

Ce sont finalement des opérations mentales simples, régulières et faciles à mémoriser :

- regroupement des années par séries de cinq,
- récapitulation tous les cinq semestres des trente mois écoulés (5 x 6) par les trente jours d’un mois intercalaire,
- sauf tous les trente ans où, après cinq lustres complets et un sixième défectif, l’on passe directement à la lune du miđ samonos qui marque le début d’un nouveau siècle.

Que nous pouvons formuler ainsi :

« Une année point seule, jamais. Par cinq elles sont regroupées.
Six lustres, période nommée, est un siècle en durée.

Tous les cinq semestres, trente mois écoulés sont récapitulés par trente jours intercalés.
Hormis toutes les trente années ou le siècle est changé.

Après vingt siècles passés,
point de mois retiré en ce début d’année ; et, ainsi, tout est recalé.
 »


Voilà mes amis, je pense qu’avec ça vous avez déjà de quoi bien travailler notre héritage calendaire sans le distordre, sans l’altérer, sans le boyauter et sans lui faire dire ce qu’il ne dit pas… ou pire encore en inventer un autre.

_________________
٨٧٤٦٥۶
Revenir en haut Aller en bas
Auetos
Odacos Nemeton Rennina
Auetos


Nombre de messages : 4397
Localisation : P.A.C.A. (83)
Date d'inscription : 02/01/2006

(Re-)parlons calendrier... Empty
MessageSujet: Re: (Re-)parlons calendrier...   (Re-)parlons calendrier... EmptyJeu 17 Mar 2022 - 15:38

LE DÉBUT DU MOIS


Plusieurs groupes druidiques, du moins ceux qui utilisent un calendrier liturgique, se fiant à certains dires, font commencer les mois avec le dernier quartier voire la nouvelle lune, soit la partie sombre de la révolution lunaire.

Parce que l’enseignement dit : « Ce monde était plongé dans l’obscurité ; Imperceptible, dépourvu de tout attribut, ne pouvant ni être découvert par le raisonnement ni être révélé, il semblait entièrement livré au sommeil. » (Mânavadharmasâstra)

« Au commencement, en vérité, rien de tout ceci n’existait. Du Non-être, l’Être sortit. Cet être se transforma en un Soi. » (Taittirîya Upanishad)

Mais aussi, parce que César nous dit que : « Tous Les Gaulois se vantent d’être descendants de Dis Pater et ils disent que c’est une croyance transmise par les druides. C’est pour cette raison qu’ils déterminent les intervalles de toutes durées, non par le nombre des jours, mais par celui des nuits;  ils célèbrent ainsi les anniversaires et les débuts des mois et des années, de sorte que le jour diurne succède à la nuit. » (Bellum Gallicum)

Telles sont les raisons qui font que ceux-là font débuter les mois de leur calendrier avec le dernier quartier de lune.

Malheureusement le fait de compter par nuits n’est nullement un usage proprement celtique, ni même exclusivement indo-européen, bien qu’il soit attesté chez les Celtes, les Grecs et les Indiens ; c’est aussi celui des Arabes et de nombreux peuples primitifs.

Malgré leur « envie de bien faire » je pense qu’ils font erreur car l’enseignement nous dit aussi :

« Un mois des mortels est un jour et une nuit des Ancêtres ; il se divise en deux quinzaines : la quinzaine noire, est pour les Mânes, le jour destiné aux actions ; et la quinzaine blanche, la nuit consacré au sommeil [...] De même que la seconde quinzaine, la noire, est préférable à la première pour un « Repas funèbre », de même la seconde partie du jour est préférable à la première. » (Mânavadharmasâstra)

« De la flamme dans le jour, du jour dans la quinzaine de la lune croissante, de la quinzaine de la lune croissante dans les six mois où le soleil monte vers le nord, de ces mois dans le monde des dieux ; de la fumée dans la nuit, de la nuit dans la quinzaine de la lune décroissante, de la quinzaine de la lune décroissante dans les six mois où le soleil descend au sud, de ces mois dans le monde des pères. » (Brihadâranyaka)

« …la quinzaine croissante de la lune représente les dieux, la nuit les pères ; la partie du jour avant midi les dieux, celle d’après midi les pères … » (Shatapatha Brâhmana)

Ces arguments suffisent à tous ceux qui proclament un début de mois à la pleine lune. Le seul problème est qu’ils omettent la remarque faite par Pline l’Ancien quand il nous renseigne sur les questions touchant le calendrier gaulois, son caractère cyclique et le début des mois, de l’année et du grand cycle fixé au sixième jour de la lune, c’est-à-dire, selon le calendrier romain, qui lui, débutait avec la nouvelle lune, au premier quartier réalisé.

« …mais celui-ci extrêmement rare à trouver, et, en a-t-on découvert, on le cueille en grande pompe religieuse, surtout le sixième jour de la lune qui marque pour eux les débuts des mois et des années et du siècle au bout de trente ans, parce qu’elle aurait déjà assez de force, sans être en son milieu. » (Histoire Naturelle)

Sachant que : « Les Romains divisaient le mois en trois parties inégales, des calendes aux nones, des nones aux ides, et des ides à la fin du mois […] Cette division remonte à l’époque très ancienne où les habitants du Latium comptaient le temps par lunes. Comme ce peuple était peu observateur, il n’avait pas distingué la lunaison en ses quatre phases ou quartiers […] Mais il avait au moins remarqué les deux principaux états de la lune, quand elle brille de tout son éclat et quand elle est complètement obscure. Le premier jour du mois, correspondant à la Nouvelle Lune, portait le nom de calendes, calendoe, que Plutarque fait dériver de celare « cacher » parce qu’alors la lune se cache, devient invisible à cause de son obscurité. A la Pleine Lune étaient les ides, du mot étrusque iduare « diviser » parce que ce jour divisait le mois en deux parties. Les nones étaient importantes, car c’était le premier jour de la foire ou marché qui durait jusqu’aux ides. » (La question du calendrier, B. Chauve)

Ce qui nous permet de dire, si on lit bien la phrase de Pline, que :

« Le sixième jour de la (N.) Lune qui marque pour eux les débuts des mois et des années et du siècle … » = Le PREMIER QUARTIER …

Et …

« Parce qu’elle aurait déjà assez de force, sans être en son milieu. » = Parce qu’elle a déjà assez de puissance sans être arrivée à maturité, soit à la PLEINE LUNE.

La lunaison commençant avec la nouvelle lune, l’achèvement du sixième jour voit le premier quartier réalisé et le passage vers la pleine lune marquant le début d’une mesure facile à effectuer : c’est la première nuit du mois. En effet, les quartiers, avec leur bord quasi rectiligne, sont une figure stable et plus facile à déterminer que toutes autres configurations de la lune. Ce sera donc le premier jour du mois, de l’année, du lustre et du siècle.

Itou pour les Brahmanes, homologues des Druuides, le premier quartier de lune, qu’ils nomment Mahâtithi (« le grand jour [lunaire] ») à une grande importance magique.

Voilà pourquoi la première quinzaine, la quinzaine croissante de la lune représentant les Dieux est celle de la pleine lune [en son milieu], la claire, alors que la seconde quinzaine est celle de la nouvelle lune [en son milieu], la sombre préférable à la première pour les mânes.

C’est ainsi que, traditionnellement parlant et comme nous le signale Pline, nous pouvons affirmer que chez les Celtes le mois commençait le jour du premier quartier de lune réalisé.


Charpente du mois celtique :

I Centon Qetruon (Premier Quartier)
II

[…]

VII
VIII } Lãna Leucara (Pleine Lune)
VIIII

[…]

XIIII
XV

ATENOUXTION

I Deruednacon Qetruon (Dernier Quartier)
II

[…]

VII
VIII } Nouia Leucara (Nouvelle Lune)
VIIII

[…]

XIIII
XV ou DIUERTOMU

_________________
٨٧٤٦٥۶
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





(Re-)parlons calendrier... Empty
MessageSujet: Re: (Re-)parlons calendrier...   (Re-)parlons calendrier... Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
(Re-)parlons calendrier...
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Calendrier
» Calendrier
» Affichage d'un Calendrier
» Coligny
» Un calendrier… pourquoi faire ?

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Druuidiacto :: Le (Néo)Druidisme :: Etudes et Discussions-
Sauter vers: