"Les celtes et le druidisme" L'auteur analyse le mabigonion de cette manière ... Qu'en pensez-vous ? Personnellement, je trouve cela assez judicieux.
Dans la collection des Mabigonion, la première division traite des récits qui tournent autour de Pryderi, fils de Pwyll et de Rhiannon.
CHAPITRE I : PWYLL
A) Les Pléiades et la Grande Ourse
« Au cours d’une chasse, PWYLL, prince du DYVED, poursuivait un CERF lorsqu’il se trouva SEPARE de ses compagnons. Sur le point de le rattraper, une meute de chiens blancs à oreilles rouges déboula sous ses yeux et terrassa la proie. Furieux, Pwyll chassa les chiens et s’appropria la carcasse. AWAN, roi d’ANNWFN (roi de l’Abîme, de l’Autre Monde), lui reprocha son geste peu élégant. Pour se faire pardonner, notre héros lui offrit ses services et ils durent pendant un an échanger leur apparence et leur royaume. Pwyll dut se débarrasser d’un ennemi dangereux nommé HAFGAN (de polarité identique à Awan). Pendant ce temps, celui-ci régna sur son royaume avec sagesse et magie en fertilisant la terre et les hommes du Dyved. »Arawn en Celte signifie le bas ou le nord et assimile la notion de Grande Ourse et de Nord géographique. Les chiens aux oreilles rouges représentent les particules cosmiques qui rentrent par le pôle. Les Pléiades ressemblent à la Grande Ourse en miniature. Ce récit est une allégorie rappelant un changement de pôle céleste causé par un astre errant ou des influences magnétiques lunaires (Hafgan). Les polarités contraires en action entre Pwyll et Hafgan ont eu lieu au milieu d’un gué (probablement situé sur l’écliptique en raison de la position des Pléiades).
« Hafgan devint le vassal de Pwyll et lorsque celui-ci retourna en son royaume, il fut nommé Penn Annwfn, chef de l’Abîme ».Les initiés des mystères orphiques chantaient :
« Le Dragon a enfanté un Taureau, et le Taureau un Dragon ».
Dans la Bhâgavata Purâna, Richabha, le Taureau est fils de Mêrudêvi, l’axe polaire. Un jour, le taureau abandonna sa demeure. Rohini (Aldébaran du Taureau), enfanta Dhruva, l’étoile-polaire. Rohini est la mère de l’Age d’Or. La constellation du Taureau est très importante dans les cosmogonies du monde entier.
Dans le Livre des Constellations, la Vierge est couchée sur l’écliptique. Or, en plaçant les Pléiades en position polaire, la Vierge se retrouve sur ses deux jambes. Près du pôle, entre la Lyre et la Couronne Boréale, nos sages figurèrent Hercule sur la sphère céleste. Ces allégories mythologiques et astronomiques voilent un même évènement capital passé de la Terre.
B) La naissance de Pryderi
Pwyll, revêtu des pouvoirs d’Arawn, va acquérir la souveraineté et une polarité positive en épousant RHIANNON, la Grande Reine (EPONA), déesse de l’année lunaire et chevauchant l’écliptique, conductrice des morts.
« Un 1er mai, naquit Pryderi de cette union. L’enfant disparu la nuit de sa naissance pour apparaître dans une écurie où une jument mettait bas d’un poulain et cela au Sud-est du pays de Galles. »
Pryderi, nouveau soleil, devait venir au monde au solstice d’hiver, c’est-à-dire au Sud-est des Pléiades, lorsque l’astérisme, sur l’écliptique indiquera le solstice, 9500 ans avant notre ère. Pryderi signifiant Soucis, a personnifié une dramatique période de transition dans l’histoire de la Terre. Cette période marque la disparition de l’Atlantide d’après Platon, la date de -9564 dans les archives tibétaines, et la date du début du calendrier zoroastrien de—9657).
Image : Relevés du Nord magnétique au cours de l’histoire de la Terre en termes de millions d’années compte tenu de la dérive des continents sur la carte actuelle du monde. Conclusion, instabilité de l’axe magnétique terrestre indifféremment de l’axe géographique.
« Brân, le Corbeau, roi du Gwynedd, provient du Nord-ouest du pays de Galles. Les Dioscures Nyssien et Evnyssien jouèrent un rôle important. Ce dernier mourut en provoquant la catastrophe finale. Brân, devenu boiteux par une lance empoisonnée, ordonna que l’on lui coupe la tête afin de l’enterrer sous la Colline Blanche à Llundein (Londres). La mer entre l’Irlande et la Bretagne était peu profonde à cette époque. »La troisième partie traite des tribulations de Manawyddan, frère de Brân, fils de Llyr ‘Atlante’.
« Manawyddan, fut accueilli chez Pryderi, et épousa la veuve Rhiannon. L’univers ayant basculé, le Dyved devint désolé et stérile. Le groupe commença son errance contraint de se nourrir des produits de la chasse, de la pêche et de la cueillette, comme au mésolithique. Ils s’exilèrent vers l’Est puis revinrent. UN jour, en poursuivant un SANGLIER BLANC, la meute de chiens disparut ainsi que Pryderi et Rhiannon. Manawyddan et Kicva, l’épouse de Pryderi, firent encore un voyage à l’est pour y rapporter des semences et réinventer l’agriculture. Un nouvel équilibre sera instauré et les héros disparus réapparaissent à la suite d’un épisode où une souris, sur le point d’accoucher, accomplit une étrange mission vengeresse. »La SOURIS et le SANGLIER indiquent la naissance d’un nouveau cycle. Véga, la souris, fut jadis polaire. Seuls les chiens du chenil des Pléiades restent ans l’autre monde, la constellation définitivement écartée des influences polaires.
CHAPITRE II : LA FAMILLE DE DON
A) Constellations circumpolaires (4e volet du Mabigonion)
Personnages apparentés aux Tuatha dé Danann, les membres de la famille de Dôn, ont introduit un nouveau cycle du temps en prenant possession des constellations circumpolaires.
La Cour de Dôn (Llys Dôn) fut installée dans la constellation de CASSIOPEE, alors qu’ARIANRHOD, fille de Dôn et du dieu BELI, établit sa résidence dans la Couronne Boréale. Ces deux constellations sont en opposition exacte par rapport au pôle de l’écliptique. Le méridien des pôles les a unit vers –8300, et peut-être vers –21000 en admettant que le Pôle Nord céleste se trouve soit entre la Couronne Boréale et le Dragon soit dans la constellation de CEPHEE (mythologie maya, date de—8307) mais il faut rester prudent car les pôles célestes sont très vagabonds. Le pôle écliptique, lui indépendant de la rotation de la terre, est stable.
« Céphée, roi d’Ethiopie, époux de Cassiopée, était fils de Bélos (fils de Poséïdon) et frère d’Egyptos et de Danaos. » Etrange cette parenté entre les étoiles et les peuples.
« Une rivalité va opposer la famille de Dôn et le clan de Pwyll. »C’est un affrontement pour la suprématie entre une tradition atlantidéenne établie et la tradition hyperboréenne indoeuropéenne (Danois ? Est ?). La victoire finale de la famille de Dôn interdit de placer le conflit céleste en opposition entre un symbolisme polaire et un symbolisme zodiacal.
B) Math, fils de Mathony ou l’instauration progressive d’un nouvel ordre du cosmos
Math, roi du Gwynedd dans le Nord, l’ours et le bon, le feu polaire ressemble au Dagda irlandais. Il possède une baguette magique transformant ainsi le dieu druide en dieu magicien. Il personnifie la constellation du Bouvier, gardien de l’Ourse, dont les pieds reposent sur le corps de la Vierge.
« Gilwaethwy, le neveu de Math, tomba amoureux de la vierge porte-pieds de son oncle. Gwydyen, un autre neveu, aida son frère en provoquant une guerre dans le ciel entre le Gwynedd et le Dyved de Pryderi qui perdit tous ses pouvoirs polaires. Ces deux neveux furent transformés par leur oncle en animaux qui engendrèrent un CERF, un SANGLIER et un LOUP, constellations de la moitié sombre de l’année. Math répara le tort en épousant sa vierge, qui ne l’était plus. » Ces deux constellations seront réunies également plus tard sous les noms d’Arthur et de Guenièvre.
C) Arianrhod
« Arianrhod, nièce de Math, victime d’un sortilège mit au monde des jumeaux en passant au-dessus de la baguette magique de son oncle (lol). Ces enfants, Dioscures gallois : Dylan disparut en mer et se transforma en poisson. Elevé par Gwydion, Lleu Lawgylles (avatar de Lug, lion et feu), Lleu à la main prompte (car une lança une pierre sur la patte d’un roitelet). » On a l’eau et le feu, pouvoirs de la lune. Quand le pôle se trouvait au nord de la Couronne Boréale, le solstice d’hiver était dans la constellation des POISSONS et l’équinoxe du printemps dans le LION, près du ROITELET REGULUS (à un jet de pierre). Parlons ici des constellations et non des signes zodiacaux.
« Lleu épousa Blodeuwedd, personnification de la végétation. La belle fut infidèle et Lleu fut blessé par la lance de son rival Grown alors qu’il avait un pied posé sur un chaudron et un autre sur un bouc (Coupe et Capricorne sur l’écliptique), s’envola sous la forme d’un Aigle et disparut. Gwydion le rechercha depuis la crèche d’une truite (Crèche du Cancer) le long d’un fleuve (Voie Lactée, Car Gwydion). Les combattants échangèrent leur place pour équilibrer les chances de victoire. Ainsi Lleu devint roi de Gwynedd, seigneur du Nord et du solstice d’été et Blodeuwedd fut changée en chouette qui hulule en automne lorsque meurt la végétation. »La constellation de l’Aigle est située sur un bras de la Voie Lactée. Lorsque le pôle était au nord de la Couronne boréale, l’équinoxe d’automne se trouvait au sud de l’Aigle. Au Ive millénaire, le solstice d’été était dans le Lion et l’équinoxe d’automne dans le Cerf. Les positions particulières des constellations aux quatre angles du ciel ne peuvent concerner qu’une période précise au cours d’un cycle de précession des équinoxes. Les mêmes évènements cosmiques sont véhiculés sous forme d’allégorie par l’ancien Testament. Caïn et Abel, Esaü et Jacob pourraient être des Dioscures et l’échange du droit d’ainesse entre les fils d’Isaac pourrait cacher une inversion de polarité. Les patriarches représentent des cycles, des tribus, des signes du zodiaque.
CHAP III. LE CYCLE ARTHURIEN ET LA QUETE
En—3102 a eu lieu une extraordinaire concentration planétaire, le soleil en conjonction avec Revati, lambda des Poissons, premier point du zodiaque des brahmanes. 2.160.000 ans plus tôt, le soleil, la lune se seraient rassemblés en conjonction avec cette étoile, à minuit, au méridien de la cité imaginaire de Lanka (Ceylan). Le point vernal a coïncidé avec l’étoile en question en 540. En 537 ou en 542 a eu lieu la bataille de Camlann opposant les Bretons et les Saxons. L’illustre Arthur y aurait été blessé mortellement et aurait été transporté dans l’île d’Avallon pour y soigner ses blessures. Celui-ci, parvenu dans l’île des pommes pris la succession de Math pour y symboliser une nouvelle ère, chrétienne. La légende prétendit qu’il fit déterrer la tête de Brân pour éliminer définitivement tout malentendu. Le nom d’Arthur évoque l’ours et la région polaire. La Grande Ourse fut appelée « Le Chariot Arthur ».
« Ana, la sœur d’Arthur épousa Loth, roi de Norvège, et eut pour fils Gauvain, héros solaire et Mordred, agent sombre du destin. Arthur possédait une meute de chiens identique à celle d’Arawn. Cette meute, en même temps que son maître fut condamnée à poursuivre inlassablement dans le ciel et jusqu’au jugement dernier un fantastique sanglier. »Cette légende prend naissance dans le Mabinogi de Kuylhwch et Olwen.
A) Le sanglier TWRCH
Ce Mabinogi est le plus ancien des textes arthuriens. Il est un condensé de mythes cosmiques représentés sous la forme d’une quête d’objets fabuleux. Il reprend la participation à l’action de tous les habitants du ciel : les enfants de Dôn réconciliés avec Pryderi et Manawyddan, Taliesin.
« Afin que Kulhwch, le héros, puisse épouser la belle Olwen, Arthur se chargea de récupérer un peigne, un rasoir et des ciseaux qui se trouvaient entre les oreilles du fameux sanglier invincible. L’épisode retrace la lutte que menèrent les autorités civiles au service du clergé, contre les derniers bastions du druidisme, symbolisé par le sanglier et ses sept marcassins. Après d’interminables poursuites, Mabon, le jeune soleil, s’empara du rasoir et autre combattant des ciseaux. Arthur ne pouvait le tuer mais se contenta de le faire disparaître aux yeux des hommes en le poussant vers la mer où il disparut. »Le rasoir et les ciseaux de la tonsure et le peigne de l’Ogam. L’essence même de la spiritualité celtique disparut pour toujours au profit des attributs extérieurs du culte. Dans le ciel, l’Ourse ne rejoindra jamais le Sanglier, réfugié dans les eaux du Verseau.
B) Merlin l’enchanteur et Geoffroy l’initié
Myrdhin, barde gallois, n’a aucune parenté avec le magicien qui fit naître le roi Arthur.
« Ambroise Merlin (Pléiades), l’enfant sans père découvrit comment des combats souterrains entre un dragon rouge et un dragon blanc causaient les effondrements le la tour du roi Vortigen. Il se mit au service d’Uther Pendragon (tradition hyperboréenne, dragon blanc), père d’Arthur qui succéda à son frère Aurèle Ambroise (tradition atlantidéenne, dragon rouge) comme dépositaire des pouvoirs de Vortigen. Stonehenge aurait été édifié pour Aurèle sur la colline « d’Ambrius » avec les pierres du Cercle des Géants de Killara en Irlande.
Uther (est) prit l’apparence de l’époux d’Ingerne (ouest) pour s’unir à elle et faire naître un nouveau maître du temps : Arthur. »Saxons et Bretons se massacrèrent à Beltaine. A Lugnasad les troupes d’Arthur se rassemblent pour affronter l’empereur romain « Léo ». Ne parlons pas des rois Lud, Cassibelan, Leir, Belin, Brenne, Curgiunt, avatars de dieux celtiques.
C) La Table Ronde ou la carte du ciel
La traditionnelle table de Festin des Celtes servait à désigner la rondeur du monde, le cours des planètes et des astres au firmament. Les convives de la Table Ronde étaient soit douze comme les signes du zodiaque, soit 50 comme les constellations, soit 3 fois plus pour représenter les myriades d’étoiles. Il ne régnait alors aucune étoile au pôle. De nos jours, alpha de la Petite Ourse n’a pas encore succédé totalement à alpha du Dragon. Le Ciel attendait un nouvel élu puisque le Dragon avait été contraint d’abandonner son trône. Le but de la Quête est de se rendre digne d’occuper l’emplacement déserté près de la Source de Vie. D’après Catherine Maltwood, 3000 ans avant notre ère, les figures d’un gigantesque zodiaque de 15 km de diamètre auraient été façonnées dans la nature, autour de la colline du Tor, symbolisant le pôle. Ainsi le site fut-il identifié à Avallon, couloir d’accès avec l’Autre Monde. Rapport à l’abbaye de Glastonbury, tombe du roi Arthur ?
Artos veut dire pain en grec. Les principaux héros du Graal étaient issus de la race de Mazadan, pâte non cuite. Artur, roi dans le ciel du Nord et roi sur la Terre, était un pourvoyeur de nourriture comme un dieu celtique. Cette table de « nulle préséance », modèle de la voute étoilée, communiquait avec les Tables des Autres Mondes, comme celle du roi Pellès (Pwyll), le roi déchu du Graal, dont le domaine des Pléiades se couche à l’ouest lorsque la Coupe tenue par la Vierge brille au milieu du ciel.
Arthur, gardien du Nord, veille près de la Grande Ourse sur cette Table Ronde, alors que sur la terre, autour de la Table d’Arthur le Nourricier se rassemblent les chercheurs en quête de la Parole perdue.
Tiré de « Les Celtes et le Druidisme », éd. Dangles