Autant je pense avoir réussi à brosser une biographie suffisante et sans excès dans chacun de mes messages je constate qu'il mériterait que j'éclaircisse un peu mes points de vues, quitte à remettre le projecteur sur certains aspects de ma biographie.
Ce qui suit n'est qu'un premier jet que j'affinerai par éditions successives.
Je suis né avec des souvenirs ce qui est rarement le cas de ma majorité d'entre nous.
Je n'ai jamais considéré ce fait comme un don, un avantage, mais au contraire comme une malédiction un dysfonctionnement et un handicap.
Le monde, tel qu'il est, tel que je le perçois plus exactement, était et reste encore un mystère pour moi-même sur bien des points.
Ma soif d'apprendre et de comprendre est aussi inextinguible que mon besoin d'aimer.
Mes relations avec le néo-druidisme, sont aussi complexes, ni plus ni moins que mes relations en général.
La raison majeur est que je fais partie de ces 20% (cette valeur ne prétend pas être exacte mais fixe un ordre de grandeur) de la population humaine qui a 80% pense et réfléchi non en se servant du langage verbal linéaire (comme l'est le discours verbal ou l'écriture) mais de manière sensorielle neuronale (à l'image même du fonctionnement en réseau du cerveau).
Ici encore je ne considère par cela comme étant un avantage, mais plutôt comme un handicap. Par analogie, ce handicap est sur bien des point comparables à celles des gaucher vivant dans un monde majoritairement peuplé de droitiers.
Ceci dit en passant, cette façon de penser et de réfléchir n'est rien d'autre que l'unique moyen dont dispose le nourrisson et le très jeune enfant avant l'acquisition des rudiments d'une langue.
Un langage est un moyen de communication dont la finalité est la transmission d'informations essentiellement rationnelles. Pour la transmission des émotions il y a d'abord le langage du corps.
Le premier inconvénient visible de cette façon de penser s'observe dans la communication. Alors que pour la majorité le discours et immédiat (vu que la pensée s'est élaborée avec le vecteur même de la communication) il n'en va pas de même pour le penseur sensoriel : il lui faut d'abord linéariser sa pensée (ce qui ne se fait pas sans perte d'information) parce que c'est le seul moyen d'avoir une chance de pouvoir la traduire en langage verbal.
C'est un exercice fastidieux et délicat et dont le résultat est rarement satisfaisant :
1) Du point de vue du locuteur qui a conscience que c'est une version atrophiée de sa pensée qu'il communique.
2) Du point de vue de l'auditeur qui découvre une façon de formuler à laquelle on ne l'a jamais accoutumé.
La meilleure démonstration est la simple lecture de mon expression écrite.
Ceux qui d'entre vous pensent verbalement me trouveront indigeste à juste titre. L'erreur de jugement serait de croire que le locuteur ne maîtrise pas son sujet au motif de l'apriori infondé que "ce qui est bien compris s'énonce clairement".
La démonstration que ce type de jugement est une erreur est très facile à démontrer. Cette expérience je l'ai déjà vécue sans même avoir cherché à la provoquer.
Il suffit qu'un penseur verbal soit le témoin d'un échange verbal entre deux penseurs non verbaux. Le penseur verbale sera incapable de comprendre quoi que ce soit tant la structure du dialogue sera complexe de son point de vue, par contre il ne pourra que s'incliner devant les constat que les deux interlocuteurs se sont mutuellement compris au quart de tour.
Puisque j'ai décrit le handicap du penseur non verbal dans l'exercice de la communication verbale, l'équilibre exige que je dise au moins quelques mots sur le handicap des penseurs verbaux.
De manière triviale l'usage pour la réflexion d'un moyen ayant pour finalité la seule communication c'est comme vouloir se servir d'une lime à ongle pour visser une vis, ça peut marcher, mais c'est nettement moins efficace que l'usage d'un outil expressément à cet effet : le tournevis
Un mot ou un symbole n'est pas un concept mais juste un moyen de le nommer ou de le figurer.
Le penseur non verbal réfléchit directement sur les concepts eux-même.
Le penseur verbal réfléchira lui à partir des mots qui sont les avatars de ces concepts.
Qui n'a jamais observé la confusion que pouvait engendrer un même concept exprimé par des mots différents ou pire encore des concepts distincts incarnés dans un même mot ?
Ce type de confusion va bien plus loin, le penseur verbal aura tendance à oublier les finalités des moyens qu'il a pu concevoir et finira souvent par prendre le moyen pour un but en soit.
Ce type de confusion est impossible chez un penseur non verbal.