La Réincarnation

Là je suis d'accord avec toi, c'est le principe :

"Rien ne se crée, rien ne se perd, tout se transforme".

C'est la loi de conservation de l'énergie, Loi qui se retrouve sur tout les plans, soit telle quelle, soit "augmentée" de quelques critères supplémentaires ...

Corps âme esprit
Il y a peu j'ai eu une discussion fort intéressante avec mon druide référent à l'obod à propos de la métempsychose justement... en fait, si on regarde bien cette croyance, elle entre en parfaite collision avec le culte des ancêtres.
En effet pourquoi croire à la dernière demeure, plaine de l'autre monde où résident les âmes de ceux qui nous ont précédés... et en même temps à leur retour régulier permanent en notre compagnie...
ya quelque chose qui cloche là dedans, vous ne trouvez pas ? à moins que l'autre monde soit une vaste salle d'attente avant réincarnation...
Je dois avouer que cette question me titillait pas mal depuis pas mal de temps au point d'en parler à mon druide préféré qui m'a répondu par une question fort simple : et toi qu'en penses tu ???

Un grand merci Auetos pour cette présentation historique, tout d'abord. Je ne connaissais pas toute cette évolution historique, c'est un merveilleux éclairage.
C'est vrai que c'est assez clair et le scénariste que je suis peu du coup extrapoler quelque peu ; je vois dors et déjà davantage les mouvements de population probablement en provenance d'Orient au sens large véhiculer leurs traditions avec eux.
Je pense qu'on aura beau se creuser le cerveau en quête d'une réponse, on ne sera finalement fixés que le jour de notre mort.
Mais ce qui est intéressant toutefois, c'est cette notion corps âme esprit qui me fait tout de suite penser à la tradition alchimique, sel, souffre, mercure.
Pour résumer ce que vous devez tous savoir déjà, sel notre corps qui se désagrège dans le grand tout, le souffre le principe de mise en mouvement, l'énergie qui insuffle la vie, en gros, l'âme, et puis le mercure, l'esprit, le siège de la conscience ?
Alors, notre monde des ancêtres serait il détenteur d'une vaste conscience généralisée de tous nos êtres conjugués à l'image de certaines pensées orientales ? Notre pile électrique de mise en mouvement repart elle charger un nouveau corps une fois le nôtre devenu inerte ???
C'est vrai qu'à l'heure où nous devons commencer à exposer ce que représente notre tradition, à nos propres yeux, un simple précepte comme les ancêtres, peut s'avérer épineux, voir contradictoire...

En tout cas, à propos des tombes de nos lointains ancêtres, je me souviens avoir bavé pendant de longeus minutes devant les vitrines d'exposition du grand palais sur le trésor de la dame de Vix..; Y a pas à dire, ils savaient faire des funérailles à cette époque et cette dame devait être un sacré bonhomme !

J'ai résolu le problème de la croyance en la réincarnation depuis que j'ai rencontré des gnosthiques.
On peut tout à fait concevoir que notre âme soit double. Une partie est l'âme qui voyage et se réincarne jusqu'à être sauvée et ainsi rejoindre le Monde Blanc et l'autre partie, notre âme-personnalité va dans les ïles de l'Ouest. Suis je clair?

pourquoi pas ... mais quand même, le terme "sauvée" me gène un peu ...

Oui pourquoi pas?!

mais "sauvée" de quoi?

Sauvée de l'illusion, peut-être...

Pardon, moi ce terme ne me choque pas car je pense qu'à la fin de la roue, du cycle, au bout des modifications et expériences, il y a l'illumination.

Quelle pouvait être l’approche des druides par rapport aux morts-nés en prenant en compte cette idée de réincarnation ou plutôt de continuité à travers les vies ? Y-avait-il des rites spécifiques ?

Une piste… l’âme change d’avis au dernier moment, elle ne veut plus se réincarner, elle désir retourner d’où elle vient. Elle quitte donc le corps, ce qui aboutit à une fausse couche, un enfant mort-né.

C’est une piste que je partage également Carantia…


Ma question était plus sur le fait d’un rappel de l’âme momentanée en vue d’un rite de passage, comme chez les pré-chrétiens, ou sur le fait de consacrer un rite spécial sur le corps sans âme…d’un point de vue celtique.

Les lois du Trodma contraindront les hommes qui ne s’enquièrent pas de leur nature supérieure, non physique, à subir le cycle des morts et des renaissances.
Ce sont les multiples réactions du Trodma de nos vies précédentes et de notre vie actuelle qui déterminent notre existence en ce monde. Celui qui sait tirer parti de la forme humaine peut résoudre tous les problèmes de l’existence et rompre le joug de l’incessant cycle des réincarnations. Toutefois, si une âme ayant évolué jusqu’à la forme humaine gaspille sa vie en se livrant à des actions visant uniquement à satisfaire les sens, elle pourra facilement produire assez de Trodma en cette vie pour demeurer prisonnière du cycle des morts et des renaissances pendant d’innombrables existences encore, et pas nécessairement en tant qu’êtres humains.

Je ne connais pas assez les croyances druidiques et pour l'instant les miennes sont un peu un calque du Christianisme, un druidisme paralère :j'adore et je prie le dieu suprême Tarannos, à l'occasion des dieux secondaires comme Belisama, Lug ou même Dumiàtis et Boruo, mais j'ai tendance à les considérer un peu comme les saints dans le Christianisme.

Je sais que les Gaulois croyaient à la réincarnation puisqu'on pouvait prêter de l'argent à quelqu'un qui avait deux vies, voires trois vies pour rembourser ! ce qui suppose des réincarnations où l'on se souvient de son ancienne identité: ce n'est pas seulement l'ame qui trasmigre mais aussi le moi.

Pour ma part je crois ces cas exceptionnels mais je crois que selon notre comportement Tarannos peut nous destiner à une place plus haute ou plus basse et que l'ame elle-même peut choisir sa réincarnation.

En revanche je n'ai jamais entendu parler de métempsychose, c'est à dire de passage dans des animaux ou des plantes.

Lugus un dieu secondaire ? Effectivement votre « druidisme » est très succinct et lacunaire… même César, notre meilleur ennemi, l'a dit dans ses commentaires sur la guerre des gaules

« Le dieu qu’ils honorent le plus est Mercure (Lugus). Ses statues sont les plus nombreuses. Ils le regardent comme l’inventeur de tous les arts, comme le guide des voyageurs sur les routes, comme le plus capable de faire prospérer les affaires et favoriser le commerce. Après lui, ils adorent Apollon (Belenos), Mars (Ogmios), Jupiter (Taranis) et Minerve (Brigantia). Ils ont de ces divinités à peu près la même idée que les autres nations : Apollon chasse les maladies, Minerve enseigne les éléments des travaux et des métiers, Jupiter exerce son empire sur les hôtes des cieux, Mars gouverne les guerres. »

De même, le même César nous disait, à propos de la doctrine sur la réincarnation…

« Le point essentiel de leur doctrine c’est l’immortalité de l’âme. Ils enseignent que les âmes ne périssent pas mais qu’après la mort elles passent d’un corps dans un autre. Cette conviction excite particulièrement au courage, en faisant mépriser la peur de la mort. »


Suivie de Diodore de Sicile, Strabon, Lucain, Pomponius Mela, Jamblique et Valère Maxime…

« C’est que chez eux a prévalu le dogme de Pythagore, selon lequel c’est un fait que les âmes des hommes sont immortelles et après un certains nombres d’années chaque âme revient à la vie en entrant dans un autre corps. »

« Ces druides, et d’autres comme eux, professent que les âmes sont impérissables et l’univers aussi, mais qu’un jour pourtant règneront seuls le feu et l’eau. »

« Selon vous les ombres ne gagnent pas les demeures silencieuses de l’Erèbe et les pâles royaumes du Dis souterrain, un même esprit dirige nos membres dans un autre monde : la mort, si ce que vous chantez est réel, est le milieu d’une longue vie. Heureuse illusion des peuples que regarde l’Ourse car la plus forte des craintes ne les saisit point, la terreur du trépas. De là des cœurs prompts à courir aux armes, des âmes capables de mourir, et le sentiment qu’il est lâche d’épargner une vie qui doit revenir. »

« Le seul dogme qu’ils enseignent publiquement, c’est l’immortalité de l’âme et l’existence d’une autre vie : sans doute afin de rendre le peuple plus prompt à la guerre. De là vient que les Gaulois brûlent et enterrent avec les morts tout ce qui est à l’usage des vivants. »

« Encore aujourd’hui tous les Gaulois, les Triballes et la plupart des barbares persuadent leurs fils que l’âme de ceux qui meurent n’est pas détruite, mais qu’elle subsiste ; qu’il ne faut pas redouter la mort, mais qu’il faut être plein d’énergie devant les dangers. »

« Ils sont persuadés que les âmes des hommes sont immortelles. Je les traiterais d’insensés si l’opinion de ces barbares porteurs de braies ne se retrouvait sous la toge de Pythagore. »

Les Dieux les plus importants ne sont ils pas simplement ceux vers qui tendent nos cœurs?

Non, là je dirais plutôt que ces Dieux « vers qui tendent nos cœurs » sont plus des Deuoi Teugioi (Dieux préférés) que des Maroi Deuoi (Grands Dieux)… en règle générale, ceux que nous appelons Grands Dieux sont les Dieux formant le Trilunos, savoir : Esus, Lugus et Aecuos Ollater alias le Dagodeuos.

Effectivement, j'avais déjà lu sur le forum cette notion de "Deuoi Teugioi".
Disons que lorsqu'ils sont nos préférés, ils prennent de suite de l'importance. Même si cela n'est que personnellement.

Auetos a écrit:

« Le point essentiel de leur doctrine c’est l’immortalité de l’âme. Ils enseignent que les âmes ne périssent pas mais qu’après la mort elles passent d’un corps dans un autre. Cette conviction excite particulièrement au courage, en faisant mépriser la peur de la mort. »

Vous avez évoqué trois "doctrines" actuelles sur la réincarnation parmi nous :

- ceux qui croient à la métempsychose comme les Hindous (donc qu'on peut se réincarner en chat, crapaud ou buisson d'aubépine)

- ceux qui croient à la réincarnation au sens strict, donc qu'on devient un autre être humain, le plus probablement dans le même peuple

- ceux qui croient à la réincarnation dans la même famille, donc à un roulement de quelques ames.


Je suis en train de regarder une émission sur des faits étranges. Peu sont intéressants. Cependant il y a le cas d'un petit américain né un an après la mort de son grand-père, qui affirme être la réincarnation de celui-ci.

Bébé il a dis à son père : "Tu sais, quand j'avais ton age, c'est moi qui te langeais".

Il a reconnu son grand-père sur des photos de groupe, était au courant que sa tante / nièce était morte assassinée, se souvenait de l'immatriculation de sa voiture...

Reste à savoir si on ne nous raconte pas des craques.

En parlant de réincarnation ou, à défaut, de renaissance après la mort, je vous présente cette plaque du chaudron de Gundestrup laquelle me semble révélatrice



On voit une ligne séparatrice, le Tumnos. En haut, les cavaliers foulant le Tumnos et évoluant dans le Bitus, la Vie. Ils sivent le serpent, maitre de vie et de mort, celui que Cernunnos et Sironae tiennent à la main. Ceux là même, la vie et la mort, enlacés sur le bâton de Hermes avatar de Mercure. Du Bitus sonnent les carynx, l'instrument qui défie la mort et l'accepte. La mort, Maruos. Puis nous voyons sous la ligne du Tumnos les êtres évoluant dans l'Antumnos, le monde souterrain et le monde des esprit. Puis de l'Antumnos les voici renaitre par le chaudron de Vie et rejoindre le monde du Bitus pour fouler à nouveau le Tumnos.

Qu'en pensez-vous ? Je vous en remercie par avance

Merci Carnun pour cette réponse, il y a donc deux voies tout à la fois différentes et convergentes, l'une hindoue et l'autre insulaire.

Carnun a écrit:

Mais aussi un épisode qui rappelle le Livre des Conquêtes d'Irlande: le Chaudron du Dagda qui redonne la vie aux guerriers tombés afin qu'ils repartent au combat lorsde la bateille de Muig Tuired.

Je me demandais à quel maitre pouvait correspondre le grand personnage à gauche tenant un humain au dessus du chaudron. Ce serait donc Dagda portant sa capuche, celui dont le chaudron ressuscite les guerriers. Probablement le Dis Pater.
Il y a aussi la présence du chien au pied de Dagda, précédent la renaissances. La présence de ce chien m'est mystérieux, peut-être a t'on une réponse dans les récits insulaires. Ici le chien semble annoncer le passage de la mort à la vie.

tasgos a écrit:

Il y a aussi la présence du chien au pied de Dagda, précédent la renaissances. La présence de ce chien m'est mystérieux, peut-être a t'on une réponse dans les récits insulaires. Ici le chien semble annoncer le passage de la mort à la vie.

Des éléments de réponse ici :
https://druuidiacto.1fr1.net/t981-le-begue-et-le-loup

Je pense clairement que le loup ou le chien est associé au Dis Pater sombre ou en tout cas qu'il éclaire sa fonction.
J'ajouterai que le schéma circulaire de cet animal sur la plaque de la déesse semble correspondre à une sorte d'"anima", dissocié durant le processus de passage "à la terre", de l'oiseau assez représentatif d'une forme de "ka" de type égyptien, l'esprit.
Sur une plaque, à côté d'un dieu, le loup semble combattre un humain, alors qu'il s'agit, selon moi, d'une "association" ou d'une fusion.
Ne serait-ce la part positivement 'ombre" et puissamment chtonienne de notre nature, en même temps que filiale ?
A moins qu'il ne représente clairement le processus initiatique de transformation (re-naissante), opérée dans de chaudron ou la forge.