Milieu Ier siècle après è.v.
Chorographie, Livre III, 2, 18-19
« Les populations (de la Gaule) sont orgueilleuses et superstitieuses et autrefois elles étaient si barbares qu’elles considéraient l’homme comme la victime la meilleure et la plus agréable aux dieux. Il reste des vestiges de ces mœurs sauvages et aujourd’hui abolies et, s’ils s’abstiennent de faire ces ultimes sacrifices, néanmoins ils continuent à enlever en peu de chair à ceux qui se sont dévoués et qu’ils viennent de conduire aux autels. Ils ont cependant un talent pour l’éloquence et (ils disposent) d’enseignants de la sagesse, les druides. Ils (les druides) se vantent de connaître les dimensions et la forme de la terre et du monde, ainsi que les mouvements du ciel et des astres et de ce que désirent les dieux. Ils apprennent beaucoup de chose aux représentants de la noblesse, dans le secret et sur de longues périodes, vingt ans, soit dans une grotte, soit dans des bois retirés. L’un de leurs enseignements a été diffusé au commun des mortels, assurément pour qu’ils soient plus vaillant à la guerre, c’est que les âmes sont éternelles et qu’il y a une autre vie chez les morts. C’est pourquoi ils brûlent ou enterrent avec les morts tout ce qui convient à des vivants. Jadis le livre de comptes et le recouvrement des dettes étaient emportés aux enfers et il y en avait qui, de leur plein gré, se jetaient dans les bûchers funèbres des leurs, comme s’ils voulaient continuer à vivre a leur côté. »
_________________
٨٧٤٦٥۶