Bibliothèque historique, Livre V, 31
« Il y a chez eux des poètes lyriques qu’ils appellent « bardes ». Ces derniers avec des instruments semblables à des lyres évoquent ceux qu’ils louangent ainsi que ceux qu’ils raillent. Il y a aussi des philosophes et des théologiens, estimés au plus haut point, et qui sont appelés « druides ». ils recourent également aux services de devins qu’ils tiennent en grande faveur. Ces derniers prédisent l’avenir d’après l’observation des oiseaux et par la mise à mort des victimes sacrificielles, c’est ainsi que toute la populace est soumise à leurs oracle […] L’usage chez eux est de ne procéder à aucun sacrifice sans la présence d’un druide. Ils disent, en effet, qu’il faut offrir des sacrifices d’action de grâce aux dieux par l’intermédiaire de ces hommes qui connaissent la nature divine et parlent, pour ainsi dire, la même langue que les dieux, ils pensent aussi que c’est seulement par eux que les bienfaits doivent être demandés aux dieux. Non seulement en temps de paix mais surtout pendant les guerres, ils se laissent convaincre par les chants des poètes, non seulement les amis mais aussi les ennemis. Souvent dans les batailles rangées, alors que les troupes s’approchent d’une de l’autre, épées levées et lances jetées en avant, ces poètes se placent entre elles et les font cesser, comme on calme quelque bête fauve. Ainsi, même chez les Barbares les plus sauvages, la passion recule devant la sagesse et Arés respecte les Muses. »
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