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 Les Sacrifices Modernes

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Auetos
Odacos Nemeton Rennina
Auetos


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MessageSujet: Les Sacrifices Modernes   Les Sacrifices Modernes EmptyDim 10 Avr 2022 - 15:13

LES SACRIFICES MODERNES


Lors de mes nombreuses années de marches et pérégrinations dans le monde néo-druidique j’ai assisté à tout un tas des choses extra… vagantes. J’y ai vu des représentations plus théâtrales que sacerdotales où chacun a son petit rôle a jouer. J’y ai vu des mise-en-scènes sans feu ni offrandes…

Pourquoi ?

Ce n’est pas difficile à dire. La plupart de ces groupes druidiques (descendant pour la plupart de l’O.B.O.D.) ne sont pas dans la reconstruction de la religion de nos Pères, certains ne sont même pas dans l’étude des sources qui nous sont parvenues, mais dans l’invention d’un nouveau catéchisme, de nouveaux rites et, in fine, d’une nouvelle « religion » qu’ils qualifient de druidique pour ce monde moderne. Et je dois bien le dire, ce qu’ils font ne me convient pas du tout, ni sur la forme ni sur le fond.

J’ai vu aussi des choses plutôt bien construites, comme les rituels célébrés par la K.G.H. ou O.D.K., avec un autel, un feu-Offertoire, des offrandes, des Officiants (bien séparés des laïcs), une liturgie.

J’y ai vu beaucoup de choses mais rien qui ressemble, de près où de loin, à un sacrifice tel que pratiqué dans l’antiquité.

Orthopraxie et Orthomilie sont les deux mamelles de l’Orthodoxie que nous devons abondamment traire pour y boire la connaissance afin de retrouver le geste et la parole juste et de les appliquer de la façon la plus correcte par respect de l’enseignement des Druuides primordiaux.

Je ne sais pas si les sacrifices orchestrés par les Druuides, dans l’Antiquité, auraient évolués de telle sorte à devenir ceux proposés par l’O.B.O.D. (qui nous dessert bien plus qu’il ne nous sert) mais, en mon for intérieur, j’en doute.

Je crois que (mais cela n'est que ma façon de voir) pour que nous puissions retrouver une complète orthodoxie druidique, héritée des temps anciens, nous devrions reprendre le fil à partir de là où il a été coupé et, sans rien inventer, mais juste en nous appuyant sur l'archéologie, les études comparatives, les travaux des professeurs en matière celtique, renouer avec les rites anciens et, ainsi, redécouvrir ce qu’était La pratique druidique.

Sachant que la religion de l’Inde (seule rescapée de la religion I.E.) a évolué en trois temps, à savoir : Védisme, Brahmanisme et Hindouisme, nous pouvons envisager que notre religion aurait fait de même en passant du « Védisme » au Druidisme (ou le Druide était, comme le Brahmane en Inde, le personnage le plus important de la société, au point qu’il est à la fois ministre du culte, théologien, philosophe, gardien du Savoir et de la Sagesse, historien, juriste, conseiller militaire du roi et de la classe guerrière, et, en premier lieu, l’intermédiaire entre les dieux et les hommes) pour arriver, in fine, à un Celtisme.

Malheureusement pour nous, notre religion ne put finir sa mue puisqu’elle fut interrompue dans son évolution par la colonisation de Rome et l’imposition de sa Pax Romana incluant la confiscation des terres, la trahison des édiles, la persécution des Druuides et l’affadissement de la religion puis, plus tard, elle reçue le coup de grâce avec l’apparition du Christianisme et la conversion forcée à sa religion d’amour par ses sbires tonsurés.

> Le Védisme (env. 1500-500 avant ère vulgaire) est la religion Indo-européenne commune des premiers temps. Elle assied sa puissance sur la pratique de rites complexes qui intègrent paroles et gestes « magiques ». La parole y exerce toute sa force sous la forme d’hymnes transmis oralement de maître à disciple. Veda signifie simultanément connaissance intuitive des puissances agissantes lumineuses qui régissent l’existence de la société des aryas, et la pratique des méthodes aptes à les influencer. Dotées d’un nom qui permet de les invoquer, ces puissances deviennent des devas lumineux. Par l’exercice du rituel védique, les officiants brahmanes renforcent le pouvoir du roi et assurent ainsi la prospérité du peuple.

> Le Brahmanisme correspond à la deuxième des trois phases historiques distinguées habituellement dans le développement de la religion des hindous. Elle se situe après le védisme et occupe une période comprise entre -600 et 500 de l’ère courante. Le terme « brahmanique » est dérivé de brahmane, c’est-à-dire celui qui détient le Brahman et donc celui qui appartient à la caste des prêtres. Sous l’égide des brahmanes l’importance du védisme passe peu à peu du ritualisme à la spéculation cosmogonique. Le corpus de textes védiques demeure fondamental, mais il se complète progressivement de commentaires nommés brāhmana qui fondent une idéologie nouvelle en inde ancienne, celle du brahmanisme, qui évolue ensuite vers les diverses formes historiques d’hindouisme, jusqu’à celles de l’hindouisme contemporain. Les Indiens d’aujourd’hui utilisent encore les textes védiques, qu’ils considèrent comme « permanent », c’est-à-dire qui furent révélés aux hommes de façon « non-humaine » par Brahmā et grâce à l’« audition » des Sages, mais ils l’intègrent dans une culture qui diffère un tant soit peu du védisme des anciens temps.

> L’Hindouisme ou Sanatana Dharma (« loi éternelle ») est la dernière phase du développement des religions en Inde après le védisme et le brahmanisme. C’est l’abandon progressif du Yajňa qui accompagne la naissance du culte hindouiste nommé pūjā.


Ainsi donc, selon nous, notre religion fut stoppée à l’époque de ce que l’on pourrait appeler le « Druuidiceto », en le comparant à la tripartition indienne, moment où les Druuides furent à l’apogée de leur puissance.

« … [Les druides] veillent aux choses divines, s’occupent des sacrifices publics et privés, règlent toutes les choses de la religion. Un grand nombre de jeunes gens viennent s’instruire chez eux et ils bénéficient d’une grande considération. Ce sont eux en effet qui tranchent tous les différents, publics et privés, et si un crime a été commis, s’il y a eu meurtre, s’il s’élève une contestation relative à un héritage ou à des limites, ce sont eux qui décident, évaluent les dommages et les peines […] Les druides ont coutume de ne pas aller à la guerre et de ne pas payer d’impôts. Ils sont dispensés de service militaire et libres de toute espèce d’obligation […] Ils discutent aussi beaucoup des astres et de leurs mouvements, de la grandeur du monde et de la terre, de la nature des choses, de la puissance et du pouvoir des dieux immortels, et ils transmettent ces spéculations à la jeunesse. » (César)

Est donc, pour faire aller le Druuidiceto vers un Celticeto ou Senicatis Dedma, nous devons imaginer l’évolution possible des rites et sacrifices avec, peut-être l’abandon de certaines pratiques tout en gardant l’essentiel du rite tel qu’il nous est parvenu, sans tout jeter et sans rien inventer.

C’est ce que nous avons fait !

Partant de là, tout en les comparant avec l’Hindouisme (seule religion Indo-européenne encore vivace) nous avons fait évoluer les rites afin de les conformer à la réalité du moment et aux mœurs d’aujourd’hui en abolissant, par exemple, le sacrifice animal que nous avons remplacé par le dépôt, dans le feu-Offertoire, d’une brochette de viande. Hormis cette « entorse » nous sommes restés authentiques c’est-à-dire conformes à l’orthopraxie. Notre lente progression a fait que nos rites actuels ressemblent à ce que les Brahmanes nomment un Yajňa, c’est-à-dire un sacrifice igné destiné à honorer les Dieux par des louanges et des oblations versées dans la bouche-du-Feu.

Nos gestes sont l’aboutissement de ce long travail de comparaison et de compréhension entre les religions Indo-européennes que sont l’Hellénisme, la religion de Rome le Védisme, le Brahmanisme et le Druidisme. Nos prières le sont également. Rien n’est inventé, rien n’est laissé au fruit du hasard. Tout est soigneusement orchestré, organisé, harmonisé.

Voilà pourquoi, conformément à la tradition ancestrale, dans les offices tels qu’ils se pratiquent aujourd’hui au sein du Nemeton de la Rennina de la Celtiacon Certocredaron Credima et de ses affiliés et amis, comme le D.R.U. de moios Brater le Druuis Conticannatios ou le C.U.D. de moios Brater le Druuis Belenigenos, où encore le G.-N.U. du Druuis Dubrinertos, l’acte rituel par excellence est le sacrifice : une offrande est abandonnée, tout ou en partie, au dieu dédicataire. Elle est végétale et animale, faite de beurre clarifié ou d’huile, de fleurs, d’encens, de brochettes de viande, de céréales, de bière et d’hydromel. Crue ou cuite. On la dépose, pour les uns, et on la verse, pour les autres, dans le feu qui brûle dans un foyer carré situé au centre de l’espace sacré (« Nemeton »), protégé par un petit bâtiment quadrangulaire, soit un Temple (« Teges »).

Pour ce faire les rites et les célébrations, dont la justesse est requise, nécessitent la présence de prêtres détenteurs et spécialistes de la science liturgique. Ces prêtres sont traditionnellement au nombre de cinq bien qu’ils soient, dans la plupart des cas, seulement trois. Parfois deux et même, quand cela ne être fait autrement, tout seul.

« Cinq prêtres gardent le foyer où repose le dieu. Ils s’approchent avec bonheur, répandent la libation, et accomplissent les rites en l’honneur des dieux célestes. » (Rig Veda)

Le Gutuater, « l’Invocateur », face à l’Est, il invoque, glorifie et prie les Dieux. Il récite les stances tirées de la tradition du Recta-Uidiia. Son espace est le Ciel.

L’Adbertomaros, « le Sacrificateur », est chargé de toutes les manipulations, d’effectuer ou de superviser les sacrifices. Son espace est l’atmosphère.

L’Udcantarios, « le Chantre » ou l’Adgarios « l’Interpellateur », est préposé aux poèmes chantés, aux lectures et aux contacts avec les credimaroi. Il se tient en avant du Teges, à l’ambicom. Son espace est la terre.

Face à face, au Nord et au Sud, se tiennent – si cela est possible – deux officiants ; le Rexstarios et l’Ollamos.

Le Rexstarios « le Vérificateur », répare physiquement les éventuelles erreurs qui pourraient se glisser lors du rituel, en procédant à des oblations dans le feu-Offertoire, selon que l’erreur est été produite dans les récitations, les gestes ou les chants.

« [Dans le Sacrifice] si un défaut survient dans les récitations, on doit faire une oblation dans le feu en disant : « Je verse cette libation pour réparation dans les récitations ! » ; on répare ainsi le dommage fait au sacrifice. S’il survient un défaut dans les gestes, on doit faire une oblation dans le feu en disant : « Je verse cette libation pour réparation dans les manipulations ! » ; on répare ainsi le dommage fait au sacrifice. S’il survient un défaut dans les chants ou les lectures, on doit offrir une oblation dans le feu en disant : « Je verse cette libation pour réparation dans les collations ! » ; on répare ainsi le dommage fait au sacrifice. » (dixit Auetos)

L’Ollamos, « le Docte », lui, se tient assis, immobile et muet. Voué au silence extérieurement, il contrôle et rectifie mentalement les erreurs qui pourraient être commises dans l’énoncé des strophes, des hymnes et des chants. Son silence n’est pas absence de parole, mais une intense perception de la puissance impalpable et irrésistible qui se dégage du rapprochement des combinaisons savantes d’actes rituels et de paroles sacrées.

« Le conducteur du sacrifice accomplit mentalement toute la cérémonie tandis que les officiants, le sacrificateur, le chantre et autres, prononcent actuellement les paroles. » (Chândogya-Upanishad)

Néanmoins, je vous le concède bien volontiers, il n'est pas faux de dire que notre orthodoxie s'appuie sur une relecture de ce que nous pensons conforme des rites et paroles anciennes lors d'une période donnée puisque, malheureusement, le fil conducteur fut interrompu durant presque deux milles ans mais, il est juste de dire aussi, que cette démarche, entreprise par nous, adastoi druuides, est celle qu’auraient dû inaugurer tous les groupes druidiques dignes de ce nom.

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MessageSujet: Re: Les Sacrifices Modernes   Les Sacrifices Modernes EmptyMar 12 Avr 2022 - 8:34

Outre l'Inde, laquelle se rattache à la branche indo-européenne au même titre que l'aplogroupe R1a (Non point pour parler de lien du sang mais plutôt de liens historiques et culturels) je verrais deux autres sources intéressantes. A savoir, les voisins direct des celtes, soit les romains, les étrusques, les germains, les grecs, lesquels découlent surement de même à la branche indienne. Les textes grecs et latins nous indiquent, ou des particularités de la tradition ancienne celtique, ou des similarités celtiques avec les traditions grecques et romaines. La seconde source serait à voir chez les finno-ougriens, un vaste ensemble de populations occidentales ayant gardé leurs traditions païennes très tard (jusqu'à l'union soviétique) et répartis en Scandinavie, et plus particulièrement en  Russie jusqu'à l'oural. l'Haplogoupe R1b nous rattache d'ailleurs culturellement aux régions de l'Oural. Les Mari et leurs prêtres les kartes semblent se rapprocher de ce à quoi devait ressembler la pratique ancienne druidique.
Je retrouve, dans un texte romain, le rôle du chantre et du verificateur lors d'un cérémonie de guérison rapporté par Pline au livre XXVIII chapitre III "Nous avons vu que des personnes revêtues de magistratures souveraines ont prononcé des formules déterminées : pour n'omettre ou ne transposer aucun mot, un homme prononce la formule qu'il lit sur le rituel, un autre est préposé pour suivre toutes les paroles, un autre est chargé de faire observer le silence, un musicien joue de la flûte pour qu'aucune autre parole ne soit entendue".
De ce qui est des sacrifices, ils étaient surement jetés au feu, mais les textes semblent ne point le mentionner, peut être parce que cela était une évidence pour eux au point de le préciser. Pline écrit au livre I texte IX " les campagnards et beaucoup de nations ne font aux dieux offrande que de lait et de gâteaux salés, n’ayant point d’encens", au livre XVIII chapitre XXX " Dans les rites antiques, la bouillie de fève a son rôle religieux en l’honneur des dieux. La fève se mange généralement en bouillie", En Irlande, le miel était sacrifié, Saint Patrick lui même rapportait "ils trouvèrent du miel sauvage et m’en offrirent une partie. Et un d’entre eux dit : " Ceci est offert en sacrifice" ". Plutarque écrivit, concernant les premiers rites romains établis par Numa "Il avait défendu, par exemple, de faire des libations aux dieux avec le vin d’une vigne non taillée, et de sacrifier jamais sans farine". D'une manière générale, je pense qu'il était sacrifié le pain ou le gâteau, le vin par les personnes aisées ou le lait par les personnes modestes.
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