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 Guerre des Gaules

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Mattionos
Brigonerta
tasgos
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tasgos

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MessageSujet: Guerre des Gaules   Guerre des Gaules EmptyLun 27 Avr 2020 - 9:58

Je suis en train de lire Dion Cassius, celui-ci relate des faits de la guerre des Gaules au livre XL, aussi il mentionne un fait tactique intéréssant que je n'ai pas vu dans le livre de Jules Cesar (lève t'il un secret d'état), celui de l'espionage dans les Gaules.

Il écrit dans le chapitre intitulé Divers peuples de la Gaule se révoltent "Un Nervien, qui nous était dévoué par reconnaissance et qui se trouvait cerné alors avec Cicéron, lui offrit pour émissaire un de ses esclaves. Habillé en Gaulois, parlant la langue de ce peuple, cet esclave put, sans être reconnu, se glisser au milieu des ennemis, comme un des leurs, et s'éloigner ensuite. (...) Malgré les preuves de dévouement données par l'esclave du Nervien, César ne se fiait pas à lui : il craignait que, par sympathie pour les siens, cet esclave ne causât quelque grand malheur aux Romains. Il envoya donc un cavalier pris parmi les alliés, sachant la langue des Gaulois, vêtu comme eux, et, pour qu'il ne pût rien révéler ni volontairement ni contre son gré, il ne lui fit aucune confidence verbale et écrivit en grec tout ce qu'il voulait faire savoir à Cicéron. De cette manière, sa lettre, vînt-elle à tomber entre les mains des barbares qui ne savaient pas encore le grec, ne leur apprendrait rien (...) Ce cavalier se dirigea vers le camp des Romains et n'ayant pu en approcher, il attacha la lettre à un javelot qu'il lança, comme s'il eût visé les ennemis, mais avec l'intention de l'enfoncer dans les flancs d'une tour. Cicéron, ainsi informé de la prochaine arrivée de César, reprit courage et tint ferme avec plus d'ardeur".

livres de Dion Cassius relatant la guerre des Gaules
http://remacle.org/bloodwolf/historiens/Dion/livre38.htm

Traite de l'épisode sur Aioviste, des Eduens et des Sequanes
http://remacle.org/bloodwolf/historiens/Dion/livre39.htm

Traite des belges, des morins, des nerviens et des bretons entre autres choses
http://remacle.org/bloodwolf/historiens/Dion/livre40.htm

Traite des bretons, des eburons, des arervnes, de Vercingetorix et de Alésia
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Brigonerta

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MessageSujet: Re: Guerre des Gaules   Guerre des Gaules EmptySam 9 Mai 2020 - 22:57

Merci Tasgos.
Tes interventions sont toujours aussi intéressantes.
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Mattionos
Antodios Nemeton Rennina
Mattionos


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MessageSujet: Re: Guerre des Gaules   Guerre des Gaules EmptyDim 10 Mai 2020 - 5:54


Very Happy oui, mais attention tout de même : à force d'étudier ces grands anciens, tu cours le risque d'être réincarné en Romain !
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tasgos

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MessageSujet: Re: Guerre des Gaules   Guerre des Gaules EmptyDim 10 Mai 2020 - 7:07

Il est même frustrant de savoir que d'autres livres anciens ont parlé des gaules et qu'ils ont été perdus ou en fragments, comme celui de Tite-Live, livres 104, 105 et 107 et 108.
Les celtes et les romains ont eu deux manières de raconter les faits et les pensés, les romains par l'écriture, les celtes par la figuration artistique dont la lecture en est plus simple bien que nous ayons aussi les textes irlandais. Le complément des livres et des arts me semble complémentaire. Wink
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tasgos

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MessageSujet: Re: Guerre des Gaules   Guerre des Gaules EmptyLun 15 Juin 2020 - 19:37

J'ai remarqué une intéressante contradiction entre Jules Cesar et Dion Cassius au sujet de l'alphabet celtique en cours durant la guerre des Gaules.  Dio Cassius au livre XL écrit " il ne lui fit aucune confidence verbale et écrivit en grec tout ce qu'il voulait faire savoir à Cicéron. De cette manière, sa lettre, vînt-elle à tomber entre les mains des barbares qui ne savaient pas encore le grec, ne leur apprendrait rien".
Kessar (cesar) indique au livre VI chapitre XIV "Il n'est pas permis de confier ces vers à l'écriture, tandis que, dans la plupart des autres affaires publiques et privées, ils se servent des lettres grecques".

Jules Cesar, qui pourtant à vécu dans les Gaules et a connu Diviciacos, se serait inspiré de textes antérieurs écrits au temps des comptoirs grecs dans le sud des Gaules. Ou Dion Cassius écrivant un siècle après Cesar, serait influencé par l'usage courant des lettres latines dans les Gaules. Ou tout bonnement les Celtes des Gaules auraient su écrire le Grec et le latin pour des raisons commerciales. Il est possible aussi, les celtes ayant eu leur propre alphabet, que cet alphabet eut été pris tantôt pour des lettres grecques et tantôt pour des lettres latines.
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Brigonerta

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MessageSujet: Re: Guerre des Gaules   Guerre des Gaules EmptyDim 28 Juin 2020 - 18:12

Des textes gaulois ont été retrouvé écrit avec les alphabets grec et latin,  mais aussi étrusque et ibérique.
Les peuples empruntaient souvent l'écriture à leurs voisins les plus proches. D'ailleurs,  avant que le sud de la Gaule devienne la Narbonnaise les quelques textes trouvés sont surtout écrit avec l'alphabet grec. Ce qui peut s'expliquer avec les différents comptoirs grecs installés comme Marseille.
Par la suite, les textes trouvés sont plus souvent écrit avec l'alphabet latin.

En tout cas c'est ce que j'ai remarqué dans le livre m-rd- à César de Jean-Paul Savignac où on y trouve la retranscription de textes gaulois avec les différents alphabets,  leur traduction et des commentaires explicatifs (contexte, significations,  etc.)

Je pense que ce livre pourrait te plaire Tasgos.

Après,  je ne serais pas surprise que certains membres des élites gauloises savent parler et écrire le grec et le latin.
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tasgos

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MessageSujet: Re: Guerre des Gaules   Guerre des Gaules EmptyJeu 16 Juil 2020 - 22:09

Brigonerta a écrit:

En tout cas c'est ce que j'ai remarqué dans le livre m-rd- à César de Jean-Paul Savignac où on y trouve la retranscription de textes gaulois avec les différents alphabets,  leur traduction et des commentaires explicatifs (contexte, significations,  etc.)

Je pense que ce livre pourrait te plaire Tasgos.

Après,  je ne serais pas surprise que certains membres des élites gauloises savent parler et écrire le grec et le latin.

Merci Brigonerta pour la référence du livre. Aussi, je pense que les commerçants celtes devaient surement savoir discuter avec leurs voisins, ils exportaient beaucoup de leurs productions, et en achetaient tout autant nottament en vin. Le chaudron de Gundestrup était une commande faite aux daces et il est de fabrication dace avec des motifs celtes. Le cratère de la tombe de Hochdorf était une commande grècque.
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Brigonerta

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MessageSujet: Re: Guerre des Gaules   Guerre des Gaules EmptyVen 17 Juil 2020 - 9:07

Le cratère de Vix également 😊
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Cerosellia
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MessageSujet: Re: Guerre des Gaules   Guerre des Gaules EmptyVen 17 Juil 2020 - 12:45

Il paraît évident compte tenu des découvertes qu'une partie de la population devait connaître les bases de l'écriture pour le commerce avec les peuples voisins mais aussi pour lire des inscriptions simples comme par exemple les noms des chefs sur les monnaies.

Si jamais cela vous intéresse les éditions belles lettres viennent de publier une toute nouvelle traduction de La Guerre des Gaules qui a fait l'objet d'un travail de plusieurs réunissant de nombreux chercheurs! Smile
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Belenigenos
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MessageSujet: Re: Guerre des Gaules   Guerre des Gaules EmptyVen 17 Juil 2020 - 17:28

Cette question de l'espionnage au service des romain n'a jamais, à ma connaissance été abordée, si tant est qu'il existe beaucoup d'éléments pour le faire mais on peut au moins, au vu de ce texte très intéressant en retenir la possibilité ; d'ailleurs, comment césar pourrait-il rapporter les discours des chefs gaulois au moment de la grande révolte en 52 av si il ne disposait pas d'espion ! Néanmoins, la remarque est juste ; tous les lettrés, les chefs et les commerçants devaient avoir au moins de bonne notion de grec ; il faut peut-être plutôt penser à un texte codé, procédé dont on a des trace un peu partout et bien avant.
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tasgos

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MessageSujet: Re: Guerre des Gaules   Guerre des Gaules EmptyVen 4 Aoû 2023 - 12:25

J'ai relu la version de la Guerre des Gaules selon Dion Cassius (livre XXXVIII et XL) qui entre autres, traite aussi des guerres envers les Parthes. Les textes de Dion Cassius, que j'ai regroupé dans les grandes lignes, nous donnent à lire une Guerre des Gaules presque réaliste et critique. Dion Cassius, pourtant latin, dresse le portrait d'un Cesar turbulent, insensible, calculateur. Il met en avant la puissance et les victoires des gaulois ainsi que les défaites et les désavantages des romains, il montre un Vercingetorix magnifique et attachant, face à un Cesar impassible. Il montre que les légions approuvent plus ou moins césar et qu'il existe des rivalités entre légions. Il me parait dommage que ce remarquable récit soit moins connu que la Guerres des Gaules de Jules Cesar. Voici la Guerre des Gaules de Dion Cassius:

« Cependant César ne trouva point d’ennemis dans la Gaule : tout y était en paix ; mais il ne se tint pas tranquille. L’occasion de faire la guerre s’étant offerte d’elle-même, il en fit sortir une guerre nouvelle, et dès lors, suivant son désir le plus vif, ce fut partout la guerre et partout le succès. Les Helvétiens, qui s’étaient considérablement accrus et dont le pays ne suffisait plus à ses nombreux habitants, ne voulurent pas envoyer dans une colonie une partie de la population : ils craignaient, en se disséminant, d’être plus facilement attaqués par ceux auxquels ils avaient jadis fait du mal eux-mêmes. Après avoir tous résolu de quitter leurs demeures, pour s’établir dans des contrées plus vastes et plus fertiles, ils incendièrent leurs bourgs et leurs villes, afin que personne n’abandonnât à regret le pays natal. Ils s’adjoignirent d’autres peuples pressés par les mêmes besoins, et se mirent en marche sous la conduite d’Orgétorix, dans l’intention de passer le Rhône et de se fixer au pied des Alpes. Mais César rompit le pont et prit toutes les mesures nécessaires pour les empêcher de franchir ce fleuve. Les Helvétiens lui envoyèrent une députation pour demander qu’il leur permît de le traverser, et promirent de ne commettre aucun dégât sur les terres des Romains. César n’avait point confiance en eux et n’était pas disposé à leur permettre de s’avancer. (…) Dans l’intervalle, il entoura de retranchements et de murs les points les plus importants et rendit le passage impossible pour les Helvétiens. Les Barbares attendirent pendant quelque temps ; mais n’ayant pas reçu de réponse, au moment convenu, ils se mirent en marche et s’avancèrent d’abord à travers le pays des Allobroges, comme ils l’avaient projeté. Arrivés devant les obstacles qui fermaient la route, ils se détournèrent du côté des Séquanais, traversèrent leur pays et celui des Éduens, qui leur donnèrent volontairement passage, à condition qu’ils ne leur feraient aucun mal ; mais les Helvétiens ne tinrent point parole et ravagèrent ces deux contrées. Alors les Séquanais et les Éduens envoyèrent une députation à César, pour lui demander du secours et le conjurer de ne pas voir leur ruine d’un oeil indifférent. Leur langage n’était pas en harmonie avec leurs actes : ils obtinrent néanmoins ce qu’ils désiraient. César, craignant que les Helvétiens ne se dirigeassent du côté de Toulouse, aima mieux les attaquer avec les Séquanais et les Éduens, que d’avoir à faire la guerre contre ces trois peuples, quand ils seraient réunis ; ce qui devait évidemment avoir lieu. Il tomba donc sur les Helvétiens, qui traversaient la Saône, et massacra ceux qui étaient aux derniers rangs, pendant qu’ils passaient cette rivière. Quant à ceux qui étaient déjà parvenus à une certaine distance, l’attaque imprévue et rapide de César, jointe à la nouvelle de la perte de leurs compagnons, les effraya tellement qu’ils demandèrent à traiter, à condition qu’il leur abandonnerait quelque contrée. (…) Après ce début, il ne se tint pas tranquille et travailla en même temps à exécuter son plan et à complaire aux alliés. Les Séquanais et les Éduens, témoins de son ardeur pour la guerre et voyant ses espérances confirmées par les événements, cherchèrent tout à la fois à bien mériter de lui et à se venger des Germains, peuple voisin qui traversa jadis le Rhin, leur enleva une partie de leur territoire et les rendit tributaires, après avoir exigé des otages. Ils obtinrent aisément du secours de César, parce qu’ils demandaient ce qu’il souhaitait vivement. Ces Germains avaient pour chef Arioviste, qui avait reçu des Romains la confirmation de son titre de roi, et que César, alors consul, avait mis lui-même au nombre de leurs amis et de leurs alliés ; mais, aux yeux de César, tout cela n’était rien au prix de la gloire que lui promettait la guerre et de la puissance qu’il espérait en recueillir. Il voulut seulement que le roi barbare fit naître l’occasion d’un différend, afin qu’on ne l’accusât pas d’avoir conçu d’avance le projet de l’attaquer. Il invita donc Arioviste à se rendre auprès de lui, alléguant qu’il avait à l’entretenir d’une affaire. Arioviste refusa et répondit même : « Si César a quelque chose à me dire, qu’il vienne : je ne suis pas son inférieur, et c est à celui qui a besoin d’un autre à aller le trouver. » César, blessé de ces paroles, qu’il regarda comme une insulte pour tous les Romains, lui redemanda aussitôt les otages qu’il avait exigés de leurs alliés, lui défendit de mettre le pied sur leur territoire et de faire venir des renforts de son pays. Par là, il cherchait moins à effrayer Arioviste qu’à l’irriter, dans l’espoir de trouver ainsi un prétexte de guerre sérieux et plausible : c’est ce qui arriva. (…) Lorsque César eut fini de parler, personne ne le contredit, quoique plusieurs eussent une opinion opposée à la sienne : bien loin de là, son discours fut approuvé par tous ; mais principalement par ceux qui lui étaient suspects d’avoir semé les bruits dont il les avait entretenus. Ses paroles ramenèrent sans peine les soldats à l’obéissance : le zèle des uns fut redoublé par la préférence dont ils étaient l’objet ; les autres furent jaloux de rivaliser avec ceux qui leur avaient été préférés ; car César donna une place d’honneur à la dixième légion, qui montrait, en toute occasion, un grand dévouement pour lui. (Les légions romaines étaient alors désignées par leur rang d’inscription sur les rôles de l’armée, et c’est d’après cet usage qu’elles sont encore ainsi désignées de notre temps.) César, après avoir enflammé l’ardeur de ses soldats, ne se tint pas tranquille, dans la crainte qu’elle ne s’amortît encore, s’il temporisait. Il leva aussitôt le camp, se mit en marche contre Arioviste et l’effraya tellement par une attaque imprévue, qu’il le força d’entrer en négociation avec lui pour obtenir la paix ; mais ils ne purent s’entendre, parce que César voulait commander en maître ; tandis qu’Arioviste ne voulait obéir en rien. (…) les femmes des Barbares, après avoir interrogé l’avenir, leur défendirent d’engager le combat avant la nouvelle lune. Arioviste avait pour elles la plus grande déférence, quand elles faisaient de semblables prescriptions : il n’attaqua donc pas de suite les Romains avec toutes ses forces, malgré leurs provocations. (…) Arioviste tomba sur eux à l’improviste, et peu s’en fallut qu’il ne prît leurs retranchements. Après ces succès, il n’eut plus grand souci des prédictions des femmes : le lendemain, les Romains s’étant rangés en bataille, comme ils le faisaient chaque jour, il marcha contre eux avec son armée. (…) Ainsi périrent, avec leurs femmes et leurs enfants, la plupart des fantassins ; ceux-ci sur-le-champ de, bataille, ceux-là près de leurs chariots, où ils s’étaient réfugiés. Arioviste s’éloigna incontinent avec la cavalerie et se dirigea sans délai vers le Rhin. Les Romains le poursuivirent, mais ils ne purent l’atteindre : il s’échappa sur une barque. Quant aux soldats qui l’avaient accompagné, les Romains en tuèrent une partie au moment où ils entraient dans le Rhin. Le reste fut reçu dans le fleuve et emporté par les eaux.

Le signal de cette guerre fut donné par les Éburons, sous la conduite d’Ambiorix. Ils mettaient en avant le mécontentement que leur causait la présence des Romains, commandés par les lieutenants Sabinus et L. Cotta (…) Ils attaquèrent donc les Romains à l’improviste, dans l’espoir d’emporter leur camp d’emblée; mais ils échouèrent et eurent recours à la ruse. Ambiorix dressa des embûches dans les endroits qui lui parurent les plus favorables ; puis il se rendit auprès des Romains, après avoir demandé un entretien par un héraut, et déclara qu’il leur avait fait la guerre malgré lui ; ajoutant qu’il s’en repentait et qu’il les invitait à se tenir en garde contre les Éburons, qui ne respectaient pas ses ordres et qui devaient les attaquer la nuit suivante. Il les engagea donc à quitter l’Éburonie, où ils ne pouvaient séjourner sans danger, et à se retirer le plus tôt possible auprès de leurs compagnons d’armes, qui hivernaient non loin de là. Les Romains suivirent ce conseil, persuadés qu’Ambiorix, qui avait été comblé de bienfaits par César, voulait lui témoigner ainsi sa reconnaissance. Ils firent en toute hâte leurs préparatifs de départ et se mirent en route au commencement de la nuit ; mais ils tombèrent dans les pièges tendus par Ambiorix et essuyèrent de grandes pertes. (…) Après cet événement, divers peuples voisins se révoltèrent, entre autres, les Nerviens (…) Ambiorix les incorpora dans son armée, tomba sur Cicéron, combattit avec un égal avantage et fit quelques prisonniers. Il chercha aussi à le tromper; mais ayant échoué, il le cerna et, grâce à la multitude de bras dont il disposait, à l’expérience qu’il avait acquise en faisant la guerre avec les Romains, aux renseignements qu’il s’était procurés en questionnant, individuellement les prisonniers, il l’enferma bientôt dans un cercle de palissades et de retranchements. Plusieurs combats furent livrés, comme cela devait arriver dans une lutte de ce genre. Les barbares y perdirent beaucoup plus de monde que les Romains, parce qu’ils étaient plus nombreux; mais leur nombre même rendait ces pertes insensibles, tandis que les Romains, qui n’avaient jamais été très nombreux et qui le devenaient moins de jour en jour, furent cernés sans peine. (…) les barbares, qui bardaient les routes avec soin, arrêtaient et massacraient sous les yeux des Romains tous ceux qu’on envoyait pour les secourir. Un Nervien, qui nous était dévoué par reconnaissance et qui se trouvait cerné alors avec Cicéron, lui offrit pour émissaire un de ses esclaves. Habillé en Gaulois, parlant la langue de ce peuple, cet esclave put, sans être reconnu, se glisser au milieu des ennemis, comme un des leurs, et s’éloigner ensuite. A la nouvelle de ce qui venait de se passer, César, qui était en route et n’avait pas encore atteint l’Italie, rebroussa chemin à marches forcées et prit tous les soldats qu’il trouva dans les quartiers d’hiver placés sur son passage ; mais de peur que Cicéron, désespérant de recevoir des secours, ne traitât ou ne succombât avant son arrivée, il lui envoya un cavalier. Malgré les preuves de dévouement données par l’esclave du Nervien, César ne se fiait pas à lui : il craignait que, par sympathie pour les siens, cet esclave ne causât quelque grand malheur aux Romains. Il envoya donc un cavalier pris parmi les alliés, sachant la langue des Gaulois, vêtu comme eux, et, pour qu’il ne pût rien révéler ni volontairement ni contre son gré, il ne lui fit aucune confidence verbale et écrivit en grec tout ce qu’il voulait faire savoir à Cicéron. De cette manière, sa lettre, vînt-elle à tomber entre les mains des barbares qui ne savaient pas encore le grec, ne leur apprendrait rien. Il avait d’ailleurs l’habitude, quand il communiquait un secret par écrit, de remplacer toujours la lettre qu’il aurait dû mettre la première par celle qui, dans l’ordre alphabétique, vient la quatrième après elle, afin que ce qu’il écrivait ne pût être compris par le premier venu. Ce cavalier se dirigea vers le camp des Romains et n’ayant pu en approcher, il attacha la lettre à un javelot qu’il lança, comme s’il eût visé les ennemis, mais avec l’intention de l’enfoncer dans les flancs d’une tour. Cicéron, ainsi informé de la prochaine arrivée de César, reprit courage et tint ferme avec plus d’ardeur. (…) Ambiorix et tous ceux qui s’étaient réunis à lui furent ainsi subjugués ; mais ils restèrent aussi mal disposés qu’auparavant envers les Romains. Comme César mandait auprès de lui les chefs de chaque peuplade et les châtiait, les Trévires, craignant d’être punis, prirent de nouveau les armes à l’instigation d’Indutiomare. Ils entraînèrent dans leur défection d’autres peuples dominés par la même crainte et se mirent en marche contre Titus Labiénus, qui était dans le pays des Rémois ; mais les Romains tombèrent sur eux à l’improviste et les taillèrent en pièces. (…) Sur ces entrefaites, de nouveaux troubles éclatè rent chez les Gaulois. Les Arvernes se révoltèrent sous la conduite de Vercingétorix, et massacrèrent tous les Romains qu’ils trouvèrent dans les villes et dans les campagnes. Ils pénétrèrent ensuite chez les alliés des Romains montrèrent des dispositions amicales pour ceux qui s’associèrent à leur défection et maltraitèrent les autres. A cette nouvelle, César revint dans la Gaule où il apprit que les Arvernes avaient envahi les terres des Bituriges n’ayant pu les secourir, parce que toute son armée n’était pas encore auprès de lui, il se jeta sur le pays de. Arvernes et les força de rentrer dans leurs foyers ; mais ne croyant pas avoir assez de forces pour les combattre il s’éloigna avant leur retour. Alors les Arvernes firent une nouvelle incursion chez les Bituriges, s’emparèrent de la ville d’Avaricum et s’y soutinrent longtemps. Plus tard ils furent assiégés par les Romains ; mais cette place, entourée d’un côté par des marais difficiles à traverser, et de l’autre par un fleuve rapide, était presque inaccessible. Les barbares, d’ailleurs très nombreux, repoussèrent sans peine les assaillants et leur causèrent souvent de grandes pertes par des excursions. Enfin ils incendièrent tous les lieux d’alentour, non seulement les campagnes et les bourgs, mais encore les villes qui leur semblaient pouvoir être de quelque secours aux Romains. Si leurs alliés des pays éloignés leur envoyaient des vivres, les Arvernes s’en emparaient, et les Romains, qui paraissaient être les assiégeants, avaient à souffrir les maux qui d’ordinaire pèsent sur les assiégés. Au moment où ils pressaient vivement la ville, survint une pluie abondante, accompagnée d’un vent violent (on était presque en hiver) et qui les ramena sous leurs tentes, en même temps qu’elle contraignit les Gaulois à rentrer dans leurs maisons. Aussitôt qu’ils se furent éloignés, les Romains attaquèrent de nouveau à l’improviste les remparts, pendant qu’ils étaient dépourvus de défenseurs, prirent d’assaut une tour, avant que l’ennemi se doutât de leur présence, s’emparèrent sans peine du reste de la ville, la pillèrent tout entière et passèrent les habitants au fil de l’épée, pour se venger de la longueur du siège et des maux qu’ils avaient endurés. Après cet exploit, César dirigea son armée vers le pays des Arvernes ; mais comme les habitants avaient occupé d’avance, dans la prévision de cette guerre, tous les ponts par lesquels il pouvait effectuer son passage, ne sachant plus comment l’accomplir, il côtoya longtemps le fleuve dans l’espoir de trouver un gué qui lui permettrait de le traverser à pied. Arrivé dans un endroit boisé et couvert d’un épais ombrage, il fit d’abord partir la plus grande partie de son armée avec les bagages, et lui ordonna de déployer ses rangs le plus qu’elle pourrait, afin que les ennemis crussent qu’elle était toute réunie. Quant à lui, il s’arrêta là avec les soldats les plus robustes, fit couper du bois et construire des radeaux sur lesquels il passa le fleuve; tandis que les ennemis portaient toute leur attention sur la partie de l’armée romaine qui avait pris les devants, et dans laquelle ils croyaient que César se trouvait aussi. Puis il la rappela auprès de lui pendant la nuit, lui fit traverser le fleuve, comme il l’avait traversé lui-même, et resta maître du pays. Mais les barbares se réfugièrent avec tout ce qu’ils avaient de plus précieux dans Gergovie dont le siège coûta en pure perte les plus grandes fatigues à César. La citadelle, placée sur une éminence fortifiée par la nature, était entourée de solides remparts. Les barbares avaient occupé avec des forces redoutables toutes les hauteurs voisines et pouvaient y rester sans danger, ou descendre dans la plaine avec la certitude d’avoir presque toujours l’avantage. En effet, César, n’ayant pu s’établir sur une hauteur, avait son camp en rase campagne, et il ne lui était pas possible de connaître d’avance les projets des ennemis. Ceux-ci, au contraire, des hauteurs où ils étaient postés, avaient vue dans son camp et choisissaient le moment favorable pour faire des excursions. (…) en définitive, il fut repoussé, perdit beaucoup de monde, et reconnut, que la place était imprenable. Des troubles ayant éclaté, en ce moment, dans le pays des Éduens, il s’y rendit ; mais, après son départ, les soldats qu’il avait laissés à Gergovie eurent beaucoup à souffrir, et César se décida à lever le siège. Dans le principe, les Éduens avaient respecté les traités et fourni des secours à César ; mais ensuite, trompés par plusieurs et surtout par Litavicus, ils lui firent la guerre malgré eux. Celui-ci, n’ayant pu les entraîner autrement à une défection, parvint à se faire charger de conduire à César les secours que les Éduens lui envoyaient. Il se mit incontinent en marche, comme pour s’acquitter de cette mission ; mais il fit prendre les devants aux cavaliers, et ordonna à quelques-uns de revenir immédiatement dans leurs foyers, et d’annoncer que ceux qui étaient partis avec eux et les Éduens qui se trouvaient déjà auprès de César avaient été attaqués et massacrés par les Romains. Puis, par un discours assorti au bruit qu’il faisait répandre, il irrita si vivement les soldats qu’ils se révoltèrent et entraînèrent les autres à suivre leur exemple. Instruit sur le champ de ce qui se passait, César renvoya dans leur pays les Éduens qui étaient auprès de lui et qu’on disait avoir été tués; afin que tout le monde vît qu’ils étaient en vie. Bientôt après il vint lui-même avec la cavalerie : les Éduens se repentirent et se réconcilièrent avec lui. (…) les Éduens, qui servaient sous les drapeaux de César, demandèrent à rentrer dans leur pays et promirent d’y rétablir l’ordre. César ayant consenti, ils se rendirent à Noviodunum, où les Romains avaient déposé les deniers publics, leurs provisions et un grand nombre d’otages, surprirent la garnison, la massacrèrent avec le concours des indigènes, et s’emparèrent de tout ce qu’ils y trouvèrent ; et comme la ville était un poste très avantageux, ils la livrèrent aux flammes, pour que les Romains n’en fissent pas un point d’attaque et de refuge pendant cette guerre. En même temps ils poussèrent à la révolte le reste de la nation. César voulut marcher sur-le-champ contre les Éduens ; mais, arrêté par la Loire, il se dirigea du côté des Lingons, et ne fut pas plus heureux. (…) Avant cet événement, Vercingétorix, à qui César ne paraissait plus redoutable à cause de ses revers, se mit en campagne contre les Allobroges. Il surprit dans le pays des Séquanais le général romain qui allait leur porter du secours, et l’enveloppa ; mais il ne lui fit aucun mal : bien au contraire, il força les Romains à déployer toute leur bravoure, en les faisant douter de leur salut et reçut un échec par l’aveugle confiance que le nombre de ses soldats lui avait inspirée. Les Germains, qui combattaient avec eux, contribuèrent aussi à sa défaite : dans l’impétuosité de l’attaque, leur audace était soutenue par leurs vastes corps, et ils rompirent les rangs de l’ennemi qui les cernait. Ce succès imprévu ne ralentit point l’ardeur de César : il contraignit les barbares fugitifs à se renfermer dans Alésia, qu’il assiégea. Avant l’achèvement des travaux de siège, Vercingétorix ordonna d’abord à la cavalerie de s’éloigner, parce qu’il n’avait pas de quoi nourrir les chevaux, et afin que chacun, rentrant dans son pays, en emmenât des provisions et des secours pour Alésia. Des retards étant survenus et les vivres commençant à manquer, Vercingétorix fit sortir de la ville les enfants, les femmes et tous ceux qui étaient inutiles pour la défendre. Il espérait que cette multitude serait épargnée par les Romains, qui voudraient la faire prisonnière, ou bien que les subsistances qu’elle aurait consommées serviraient à nourrir les autres plus longtemps ; mais il fut trompé dans son attente. César n’avait pas assez de vivres pour en donner à des étrangers : il pensait d’ailleurs que toute cette foule, repoussée dans ses foyers (il ne doutait pas qu’elle n’y fût reçue), rendrait la disette plus terrible, et il lui ferma son camp. Placée entre la ville et les Romains, et ne trouvant de refuge d’aucun côté, elle périt misérablement. La cavalerie et les auxiliaires qu’elle avait recrutés arrivèrent bientôt après ; mais ils furent battus dans un combat de cavalerie avec l’aide des Germains. Ils tentèrent ensuite de pénétrer, pendant la nuit, dans la ville à travers les retranchements des assiégeants ; mais ils eurent beaucoup à souffrir ; car les Romains avaient creusé, partout où la cavalerie pouvait avoir accès, des fossés souterrains qu’ils remplirent jusqu’à la surface du sol de pieux aigus, et au-dessus desquels la terre était aussi unie que dans tout le voisinage. Hommes et chevaux tombèrent dans ces fossés, sans sans voir le danger, et y périrent. Cependant les Gaulois ne cédèrent qu’après avoir eu encore le dessous dans une bataille rangée, sous les fortifications mêmes d’Alésia, eux et ceux qui étaient sortis de la ville. Après cette défaite, Vercingétorix, qui n’avait été ni pris ni blessé, pouvait fuir ; mais, espérant que l’amitié qui l’avait uni autrefois à César lui ferait obtenir grâce, il se rendit auprès de lui, sans avoir fait demander la paix par un héraut, et parut soudainement en sa présence, au moment où il siégeait dans son tribunal. Son apparition inspira quelque effroi ; car il était d’une haute stature, et il avait un aspect fort imposant sous les armes. Il se fit un profond silence : le chef gaulois tomba aux genoux de César, et le supplia en lui pressant les mains, sans proférer une parole. Cette scène excita la pitié des assistants, par le souvenir de l’ancienne fortune de Vercingétorix, comparée à son malheur présent. César, au contraire, lui fit un crime des souvenirs sur lesquels il avait compté pour son salut. Il mit sa lutte récente en opposition avec l’amitié qu’il rappelait, et par là fit ressortir plus vivement l’odieux de sa conduite. Ainsi, loin d’être touché de son infortune en ce moment, il le jeta sur-le-champ dans les fers et le fit mettre plus tard à mort, après en avoir orné son triomphe. Mais cela se passa plus tard : à l’époque qui nous occupe, César traita avec plusieurs peuples de la Gaule et en soumit d’autres par les armes. Les Belges, qui habitaient la contrée voisine, prirent pour chef l’Atrébate Commius , et opposèrent une longue résistance. (…) les autres Gaulois se soumirent volontairement, ou furent subjugués par les armes. César dompta les uns, et rendit les autres plus traitables en imposant des garnisons, en infligeant des châtiments, en exigeant des sommes considérables et des tributs annuels. Tels sont les événements qui arrivèrent sous le consulat de Lucius Paulus et de Caïus Marcellus. La soumission des Gaulois et le terme assigné à son commandement faisaient à César un devoir de quitter la Gaule et de revenir à Rome. Ses pouvoirs allaient expirer et la guerre était finie : il n’avait donc aucun prétexte plausible pour ne pas licencier son armée et pour ne pas rentrer dans la vie privée. Mais les dissensions agitaient Rome ; Crassus était mort, et Pompée, redevenu puissant (il avait obtenu trois fois le consulat, et s’était fait proroger pour cinq ans le gouvernement de l’Espagne), n’était plus bien disposé pour lui, surtout depuis la mort de l’enfant qui avait été le seul lien de leur amitié. César craignit de tomber dans les mains de Pompée et de ses ennemis s’il se séparait de ses soldats, et il ne les congédia pas« .
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Leuque

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MessageSujet: Re: Guerre des Gaules   Guerre des Gaules EmptyMar 5 Sep 2023 - 11:54

Merci pour ce texte très intéressant.
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Mattionos
Antodios Nemeton Rennina
Mattionos


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MessageSujet: Re: Guerre des Gaules   Guerre des Gaules EmptyLun 2 Oct 2023 - 21:44


Très belle découverte pour ce qui me concerne, merci beaucoup !
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AnamCara
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AnamCara


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MessageSujet: Re: Guerre des Gaules   Guerre des Gaules EmptyLun 13 Nov 2023 - 12:52

Merci à toi, Tasgos, pour nous avoir fournit ce texte édifiant.
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