Circumambulation

La circumambulation fait parti du rituel ancien, lequel se pratiquait à l’intérieur du nemeton, dans la galerie autour de la cella. Sur wikipedia, on remarque que le rite se pratique aussi en Inde, sous le nom de pradakshina, les participants tournant autour de la divinité.
Je me suis demandé si les termes de amb iuos, du calendrier de coligny, indiquent une circumambulation. Ambi signifiant autour, en gallois Amdanat et Amdani, An Dro en breton. Ambi est une variante latine signifiant autour, les romains pratiquaient d'ailleurs un rite de purification pour la fertilité autour des champs, appellé Amb arvales, sous la guidance des prêtres arvales. Ou encore Amb Urbium, autour de la ville, rituel que les romains pratiquaient autours de la ville de Rome pour la protéger. La circumambulation aurrait donc dans l'antiquité un rôle à la fois de dévotion comme en inde, et de protection comme à Rome ?
Le terme Amb Iuos a été traduit par Autour du If, cependant la forme celtique du if, soit Yw en gallois, me semble trop proche de l'anglais yew pour désigner cet arbre. Nous avons encore deux autres formes en Gallois; soit yw devenu wyf bod (uiv bod) et signifiant être, et le mot gallois ef (iv) signifiant lui. Amb iuos serait alors être autours, autours de lui ? autour de la divinité ?
Comment cette forme est-elle perçu par rapport aux textes, artefacts, comparaisons, rituels ?
En vous remerciant par avance des connaissances ajoutées

iuos, gallois yw, breton ivin, gaelique eó, signifie pourtant bien if. il ne faut pas aller chercher plus loin sauf à rapprocher du gallois yfed, breton evan, gaulois ibo = boire

Le fait que le mot If corresponde en breton comme en gallois prouve en effet qu'il s'agit d'un mot celte. Je vous remercie Bregwenn, une fois de plus j'apprécie vos conseils.

Au sujet de Amb Iuos, il me semble après coup, avoir confondu le mot Ambi, autour, avec l'inscription de coligny A M B lequel semble être une abréviation, distinguant les jours D M et D A M B, MD et N inis R.

De manière pragmatique, mesurez le taux vibratoire avant et après

Artio's a écrit:

De manière pragmatique, mesurez le taux vibratoire avant et après

Je pense aussi qu'un lieu commun, désigné pour devenir un sanctuaire, cesse d'être commun pour devenir exceptionnel

Circumambulation = « marcher autour de »

AMBAGIo (v.c.) « se mouvoir autour »
AMBAGIUASos/-a/-on (adj) « gravitant autour »

AMBI (prp) « autour de »
AMBI (adv) « autour, tout autour »
AMBI- (prf) « circum- », « amphi- » (autour)

Nous pouvons, aussi, former le mot AMBICINGa (circum + marche)

Par contre les abréviations « amb » et « iuos »du calendrier de Coligny, n’ont rien à voir entre elles. L’une explique l’état d’un jour tandis que l’autre nous renseigne sur l’état de la lune.

Le premier mot, retraduit par « ambistabiuos », c’est-à-dire « incertain » que l’on doit accoler à la mention « d », à savoir « diies », c’est-à-dire « jour » et donc présentement là pour nous dire que ce jour-ci est un jour incertain, c’est-à-dire ni bon (md), ni ordinaire (d).

Notations quotidiennes de base :

Les jours ne portent pas de nom, mais sont dotés de notations comme : m d, d et d amb. Au départ la répartition de ces notations est très simple. Dans l’état primitif du calendrier les mois de 30 jours, matus, comptaient seulement des jours marqués m d, et des jours marqués d amb, sans aucun jour marqué d ; les mois de 29 jours, anmatus, seulement des jours marqués, les uns, d, les autres d amb.

Dés ce premier état du calendrier, les échanges entre mois de nature différente introduisent m d dans des mois anmatus et d dans des mois matus.

Dans le second état, les rétrogradations dues à l’intercalation accentuent le panachage des trois notations dans les 11 mois qui suivent un mois intercalaire et dans ce mois supplémentaire lui-même.

D on le considère traditionnellement comme la première lettre du mot DIIES désignant le « jour [ordinaire] », vIr. die, Ga. dydd, Br. deiz.

M D abréviation de MATUS DIIES « jour bon ».

D AMB est l’abréviation de DIIES AMBISTABIOS « jour incertains », ni tout à fait bon, ni tout à fait mauvais, ni, non plus tout à fait ordinaire. Un jour laissé, en quelque sorte, à l’appréciation des dieux. Dans les deux sortes de mois, d amb désigne toujours les jours 5, 11, 3a, 5a, 7a, 9a, 11a, 13a et 15a, soit exclusivement les jours impairs dans la quinzaine. « Amb qualifie tous les jours impairs de la seconde partie du mois, sauf le premier jour, et seulement les cinquième et onzième jours de la première. L’explication de ce fait reste à trouver : amb serait-il lié à la quinzaine « obscure » ? »


Le second mot « iuos », notation du premier état du calendrier, dont le sens est « bon, propice, valable, fort » se présente le plus souvent en série de 5 à 9 jours, couvrant l’importante période qu’est, dans un calendrier lunaire, le passage d’un mois à l’autre, est là pour nous informer sur la durée d’influence magique du premier quartier de lune.

« Ce mot, indépendant de la notation qu’il accompagne échappe, avec les jours 7, 8, 9, 7a, 8a, 9a, au retard dû à l’intercalation, par le phénomène de la rétrogradation d’un mois, pendant l’année qui suit un mois intercalaire : il y a tout lieu de penser que les jours à iuos et les jours situés au milieu de chaque quinzaine du mois sont importants par rapports aux phases de la lune, et de conclure que iuos à un sens relatif au cours de la lune. » (R.I.G., Vol. 3)

Je vous remercie Auetos pour vos remarques toujours aussi efficaces. Je vois que vous avez vraiment étudié ce calendrier dans les moindres détails.
Je l'ai relu plusieurs fois pour être sûr d'avoir bien compris et assimilé. Il y a ainsi une "colonne" journalière à gauche et une "colonne" lunaire à droite.

...

tasgos a écrit:

... Il y a ainsi une "colonne" journalière à gauche et une "colonne" lunaire à droite.

Effectivement, si l’on met en colonnes les inscriptions que l’on retrouve dans un mois, nous avons :

1ère colonne = les numéros des jours (I à XV et I à XIIII ou XV)

2ème colonne = les hastes barrées – pour l’instant nous ne savons toujours pas à quoi elles servent

3ème colonne = l’état du jour (md, d ou d amb)

4ème colonne = les notations
- particulières (exingit, prinni loudin et laget, etc.)
- nom du mois prêteur (rappel pour l’intercalaire)
- nom du mois échangeur (entre deux ou trois mois afin qu’il y est un panachage de jours)
- nom des célébrations (Trinox sam, ociomu, brigiomu, etc.)

5ème colonne = notation « lunaire » (iuos)

Revenant à la pratique de la circumambulation, j'ai trouvé cet extrait tiré des écrits de Plutarques évoquant la vie de Numa (un des premiers rois romains)
" Il avait défendu, par exemple, de faire des libations aux dieux avec le vin d’une vigne non taillée, et de sacrifier jamais sans farine ; il avait ordonné de tourner en rond en adorant les dieux, et de s’asseoir après les avoir adorés. Les deux premières ordonnances semblent recommander la culture de la terre, comme étant une partie de la religion. Le précepte de tourner en adorant les dieux avait, dit-on, pour objet d’imiter le mouvement de la rotation de l’univers"
On tourne dans le sens du soleil et des étoiles.

Dès lors, je comprends pourquoi le Nemeton se nomme ainsi, mot signifiant à la fois Sacré et Ciel. Sacré étant Naomh en Gaelique, tandis que le ciel est Neamh en Irlandais et gaelique. En breton, sacré est Nevet, et le ciel est Nenv. En Gallois, le ciel est Nef (Nev) ou Neffoedd (Nevet), rejoignant le mot breton Nevet signifiant sacré.

C’est aussi la raison du pourquoi il faut tourner dans le sens du soleil (à dextre) pour les rituels diurnes et dans le sens des étoiles (à senestre) dans les rituels nocturnes.